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Inséparable
Inséparable
Description
Introduction au livre
Un mot du médecin
Une aventure émotionnelle qui oscille librement entre amour et amitié.
L'œuvre posthume inédite de Simone de Beauvoir, qui a mené une vie passionnée.
Ce roman autobiographique, qui raconte l'histoire d'une amie, Ja Ja, objet d'amour et d'admiration, a enfin été publié en Corée grâce à la première traduction intégrale réalisée par la romancière Baek Su-rin.
Elle capture avec délicatesse des moments d'amitié et d'amour qui transcendent le temps et l'espace.
Un ouvrage qui comprend des illustrations rares et des lettres manuscrites.
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28 mai 2024. PD roman/poésie Kim Yu-ri
« Jusqu’à la mort de Beauvoir
« Je n’ai pas jeté ce roman. »

Un roman autobiographique relatant une aventure émotionnelle qui oscille librement entre amour et amitié.

Recommandé par les auteurs Kim Ha-na, Park Yeon-jun, Margaret Atwood et Deborah Levy
★Comprend des lettres manuscrites et des photos rares échangées entre de vraies personnes★

L'œuvre posthume inédite de Simone de Beauvoir, « Inséparables », a été publiée en traduction par la romancière Baek Su-rin.
Simone de Beauvoir, l'écrivaine restée célèbre pour sa proposition féministe classique selon laquelle « on ne naît pas femme, on le devient », est également bien connue en Corée pour son œuvre emblématique, « Le Deuxième Sexe », et « Les Mandarins », qui a remporté le prix Goncourt, la plus haute distinction littéraire française.
« Inséparables » n'a pas été publié du vivant de Beauvoir, mais a finalement été révélé au monde en 2020 par sa fille adoptive, Sylvie Le Bon de Beauvoir, et est devenu un sujet brûlant.
Près de 40 ans après la mort de Beauvoir, son œuvre parvient enfin aux lecteurs coréens grâce à la première traduction intégrale réalisée par la romancière Baek Su-rin.
Comme il s'agit d'un roman autobiographique qui raconte l'histoire de Zaza, l'ami de Beauvoir, objet de son amour et de son admiration, la composition originale du livre a été préservée autant que possible, avec des photos rares et des lettres manuscrites de personnes réelles incluses en annexes.
  • Vous pouvez consulter un aperçu du contenu du livre.
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Dans le livre
Tous les enfants que je connais m'ennuient.
Mais alors que nous traversions la cour de récréation entre les salles de classe, André m'a fait rire.
Il y a même eu une fois où j'ai éclaté de rire si fort que j'aurais été renvoyé de la classe si je n'avais pas été un élève modèle.
--- p.18

Cet été-là, j'ai fait beaucoup de promenades.
J'ai traversé la forêt de chênes, me coupant les doigts dans les buissons, et flâné le long des sentiers creux, cueillant des bouquets de chèvrefeuille et de rose trémière, et goûtant les fruits acides des baies d'azalée, de cornouiller et de jujubier.
J'ai respiré le parfum enivrant du sarrasin en fleurs et je me suis allongée par terre pour humer l'odeur familière de la bruyère.
Alors je m'asseyais sous les peupliers argentés de la vaste prairie et j'ouvrais un roman de Fenimore Cooper.
Quand le vent soufflait, les peupliers bruissaient.
Le vent m'excitait.
D'un bout à l'autre de la terre, j'avais l'impression que les arbres communiquaient entre eux et avec Dieu.
C'est la musique et la prière qui ont touché mon cœur avant mon ascension au ciel.


Il y avait d'innombrables choses qui me procuraient de la joie, mais il était difficile de les exprimer avec des mots.
Je n'envoyais à André que de courtes cartes postales, et André m'écrivait rarement.
André a passé un excellent séjour à cheval chez sa grand-mère dans les Landes.
Son retour à Paris n'était prévu que pour la mi-octobre.
Je ne pensais pas souvent à André.
Pendant les vacances, j'ai à peine pensé à ma vie à Paris.


J'ai versé quelques larmes en disant au revoir au peuplier.
J'ai vieilli et je suis devenu plus sentimental.
Mais en montant dans le train, je me suis souvenue à quel point j'aimais ce nouveau semestre.
Mon père nous attendait sur le quai de la gare, vêtu de son uniforme bleu-gris, et il nous a dit que la guerre serait bientôt terminée.
Les manuels scolaires semblaient beaucoup plus récents que les années précédentes.
Il était plus grand et avait une plus belle forme.
À chaque fois que je tournais la page, elle bruissait sous mes doigts et sentait bon.
L'odeur de l'herbe brûlée et des feuilles mortes dans les jardins du Luxembourg était émouvante.
Les professeurs m'ont serré fort dans leurs bras et m'ont félicité d'avoir bien fait mes devoirs de vacances.
Mais pourquoi me sentais-je malheureux ?
--- p.25

« Les enfants ne parlent pas des choses qu’ils ne comprennent pas. »
André ne répondit pas et se contenta de rire à nouveau.
J'ai regardé le visage d'André avec gêne.
Que voulait-il dire ? Je ne comprenais qu'une seule forme d'amour.
L'amour que j'avais pour André.

--- p.46

«S'il vous plaît, poussez-moi.»
A poussé André.
Alors que la balançoire prenait de la vitesse, André se leva et donna un coup de pied sans hésiter, et bientôt la balançoire volait vers la cime des arbres.

« Ne monte pas si haut ! » ai-je crié.

André n'a pas répondu.
Il s'est envolé, est retombé, puis s'est envolé plus haut.
Les jumeaux, qui jouaient avec la sciure tombée dans le bûcher à côté de la niche du chien, levèrent les yeux avec intérêt.
Au loin, on pouvait entendre le faible bruit d'une raquette de tennis frappant une balle.
André effleura les feuilles de l'érable, et je commençai à avoir peur.
J'ai entendu l'anneau de fer gémir.
« André ! »

Toute la maison était silencieuse.
Un léger murmure parvint de la cuisine à travers le puits de lumière.
Les motifs de trompettes et de lunaires brodés sur le mur ondulaient imperceptiblement.
J'avais peur.
Je n'ai pas eu le courage de m'accrocher à sa balançoire ni de supplier à voix haute.
Mais j'avais peur que la balançoire ne bascule, ou qu'André ait le vertige et perde la corde.
Rien que de voir André se balancer comme un pendule fou d'un bout à l'autre du ciel, j'avais la nausée.
Pourquoi André est-elle restée si longtemps sur la balançoire ? Alors qu'elle passait devant moi, debout dans sa robe blanche une pièce, André fixait intensément le vide, les lèvres serrées.
Peut-être que quelque chose n'allait pas dans ma tête et que je ne pouvais plus m'arrêter.
La cloche sonna l'heure du dîner et Mirza se mit à aboyer.
André continua de voler vers l'arbre.
« André va mourir », ai-je pensé.
--- p.67

André entra dans la maison, et je m'assis au milieu de la pelouse avec mon livre.
Un peu plus tard, j'ai vu André cueillir des roses avec les sœurs Satnet.
André se rendit ensuite au bûcher pour couper du bois de chauffage et entendit le bruit sourd d'une hache qu'on frappait.
Le soleil était haut dans le ciel, et la lecture n'était absolument pas agréable.
Je n'étais plus certain que Madame Galar prendrait une décision favorable.
Bien que sa dot fût modeste, tout comme celle de sa sœur Malu, André était beaucoup plus beau et plus intelligent que sa sœur, si bien que sa mère nourrissait probablement des ambitions encore plus grandes pour lui.
Soudain, un cri perçant se fit entendre.
C'était André.
J'ai couru vers le bûcher.
Madame Galard était penchée sur André, qui était allongé sur la sciure, les yeux fermés, les pieds ensanglantés, la lame de la hache tachée de sang.
--- p.141

« Si André tombe enceinte, ça va se passer comme ça », ai-je pensé.
J'imaginais André se marier pour la première fois et devenir mère sans aucun souci.
André serait entouré de beaux meubles brillants comme ceux de cette maison.
Les gens se sentiraient à l'aise chez André.
Mais André n'allait pas passer des heures à polir des boîtes de conserve ou à emballer des pots de confiture dans du papier sulfurisé.
J'étais secrètement convaincue qu'André jouerait du violon et écrirait un livre.
Parce qu'André a toujours aimé les livres et l'écriture.

« Comme le bonheur sied bien à André ! » pensai-je tandis qu’André discutait avec une jeune femme de son bébé à naître et des poussées dentaires de son propre bébé.
« C’était une journée merveilleuse ! » ai-je dit une heure plus tard, alors que la voiture s’arrêtait devant un parterre de zinnias.
« C’est vrai », dit André.
J'étais sûre qu'André, lui aussi, avait pensé à l'avenir.
--- p.151

André fut enterré dans un tout petit cimetière à Betari, où l'on retrouva également les restes de ses ancêtres.
Madame Galar sanglotait.
« Nous n’étions que des instruments entre les mains de Dieu », a dit M. Galar à sa femme.
La tombe était recouverte de fleurs d'un blanc pur.
J'ai vaguement compris qu'André était mort suffoqué par cette blancheur immaculée.
Avant de partir pour monter dans le train, j'ai déposé trois roses rouge vif sur un tas de fleurs pures et immaculées.
--- p.182

Avis de l'éditeur
Ressuscité avec les phrases du romancier Baek Su-rin
L'œuvre posthume inédite de Simone de Beauvoir est désormais disponible dans sa première traduction intégrale en Corée !
L'histoire de Zaza, l'âme sœur sur laquelle Beauvoir rêvait depuis longtemps d'écrire.

Ce soir, les larmes me montent aux yeux. Est-ce parce que tu es mort, ou parce que je suis vivant ? Je voudrais te dédier cette histoire, mais je sais que tu n'es plus nulle part.
Je m'adresse à vous ici en utilisant des procédés littéraires.
D’ailleurs, ce n’est pas votre véritable histoire, c’est simplement une histoire inspirée par nous. (Extrait du texte)

Simone de Beauvoir a vécu une vie plus intense que quiconque, en tant que philosophe existentialiste, militante sociale et écrivaine, jusqu'à son dernier souffle.
Il est déjà bien connu qu'elle a conclu un mariage contractuel avec le philosophe existentialiste Jean-Paul Sartre, rencontré lors de ses études à l'université de la Sorbonne, et qu'ils sont restés amants et compagnons intellectuels jusqu'à la fin de leur vie, sans aucun engagement l'un envers l'autre.
Mais peu de gens savent qu'avant de rencontrer Sartre, il y avait une personne en particulier qui était Beauvoir.
Elle s'appelle Elizabeth Lacoin.
Née quelques jours avant Beauvoir, elle était surnommée « Zaza ».
Comme Sylvie Le Bon de Beauvoir, la fille adoptive de Beauvoir qui a publié « Inséparables », décrivait leur relation dans la préface du livre original comme « la première aventure amoureuse vécue par une petite fille de dix ans », Zza Zza, avec sa personnalité sans prétention, spirituelle et vive et ses talents divers, a immédiatement conquis le cœur de la jeune Beauvoir.
Zaza, présenté comme « André » dans le roman, était l'ami proche de Beauvoir depuis leur première rencontre à l'école catholique prestigieuse et stricte Désir, jusqu'à sa mort subite à l'âge de vingt et un ans en 1929.


L’ami qui périt dans une famille attachée aux traditions rigides de la bourgeoisie catholique « parce qu’il voulait être lui-même et qu’on le persuadait que c’était mal de le faire » fut un thème récurrent chez Beauvoir.
Beauvoir a tenté de ressusciter Zaza à quatre reprises, notamment avec des romans inédits de sa jeunesse, le recueil de nouvelles Quand la spiritualité triomphe et les pages coupées des Mandarins, qui lui ont valu le prix Goncourt, mais sans succès.
Enfin, le manuscrit du roman autobiographique de Beauvoir, Inséparables, qu'elle avait laissé sans titre et qui n'a été publié qu'en 2020 par sa fille adoptive, est celui qui reprend l'histoire de Jaja sous forme de nouvelle.


Les mots et les gestes ressuscités par Beauvoir à travers le genre romanesque, ainsi que ses récits d'événements qui ont eu un impact décisif sur la vie des femmes de son époque, brillent véritablement de la pensée libre et élégante d'une écrivaine.
Au cœur de ce roman se trouve l'amitié, ou plutôt l'amour, proche de l'amitié, entre André (le nom dans le roman de Zaza) et Sylvie (le nom dans le roman de Beauvoir).
Les deux étaient inséparables depuis leur première rencontre à l'école, à l'âge de neuf ans, mais à un moment donné, leurs chemins se sont séparés et leurs destins ont connu des fins complètement différentes.
Pourquoi Beauvoir, qui n'hésitait pas à se débarrasser des manuscrits qui ne la satisfaisaient pas, a-t-elle conservé ce roman jusqu'à sa mort ? La traductrice Baek Su-rin souligne que Beauvoir a évoqué à plusieurs reprises la mort de son amie Zsa Zsa sous forme littéraire et rapporte :


« Zaza, interprété par André dans « Inséparables », était un ami proche de Beauvoir depuis leur rencontre à l’école Désir jusqu’à sa mort subite à l’âge de vingt et un ans en 1929. »
La mort soudaine d'un ami proche est douloureuse pour tout le monde, et en tant qu'écrivain, il est naturel de vouloir écrire sur de telles choses.
Mais les tentatives répétées de Beauvoir d'écrire sur la mort de Zsa Zsa n'étaient pas simplement motivées par le manque de son amie.
(…) Beauvoir écrivait comme si elle était d’accord avec les propos de Sartre, mais elle n’abandonna ce roman que jusqu’à sa mort.
Lorsque j'ai appris que Beauvoir, qui jetait même les manuscrits qui ne la satisfaisaient pas, avait conservé celui de ce roman, ma curiosité a été piquée.
Pour un écrivain, quel que soit son sujet, il y a toujours des histoires auxquelles il doit revenir, et certaines qu'il ne peut pas abandonner, aussi mauvaises qu'elles puissent paraître aux yeux des autres.
Et grâce à cela, nous avons l'opportunité de découvrir un nouveau roman si nécessaire et si intéressant pour nous aujourd'hui.
SPÉCIFICATIONS DES PRODUITS
- Date d'émission : 20 mai 2024
Nombre de pages, poids, dimensions : 244 pages | 268 g | 120 × 195 × 14 mm
- ISBN13 : 9788925575179
- ISBN10 : 8925575175

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