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Deuxième montagne
Deuxième montagne
Description
Introduction au livre
Un mot du médecin
Nous sommes heureux parce que nous sommes ensemble
Ce livre ne parle pas d'alpinisme.
C'est un livre sur la vie.
L'auteur compare la vie à deux randonnées en montagne.
Le premier sommet est la réussite personnelle.
La deuxième montagne exige de vous que vous vous abandonniez à vous-même et que vous vous dévouiez à la communauté.
Nous avons exploré comment la carrière, le mariage et la philosophie peuvent avoir du sens au sein d'une communauté.
15 septembre 2020. Son Min-gyu, directeur de la recherche en sciences humaines
David Brooks, auteur du best-seller international « Le caractère de l'homme »
Raviver la valeur du « vivre ensemble » en temps de souffrance


Chacun traverse des périodes de souffrance.
Quand la vie traverse une crise, elle paraît absurde et dénuée de sens.
Aussi grandes que soient la richesse et la célébrité, elles ne peuvent apporter ni réconfort ni guérison.
Certaines personnes se replient excessivement sur elles-mêmes face à ce genre de douleur.
Ils vivent toute leur vie dans la terreur, porteurs d'un chagrin qui ne guérira jamais.
Et la vie devient ainsi de plus en plus étriquée et solitaire.
Mais certaines personnes tentent d'accepter pleinement cette douleur.
Ils ont le courage de regarder les choses familières d'un œil neuf.
Enfin, nous utilisons cette douleur comme une opportunité de découverte de soi et de croissance.
La vie des gens se définit différemment selon la façon dont ils réagissent aux moments les plus difficiles.

Dans son ouvrage « La Seconde Montagne », David Brooks affirme que nous traversons des périodes de souffrance pour réévaluer notre attitude face à la vie.
Apprendre à surmonter les souffrances de la vie et à recommencer à zéro exige un changement fondamental de notre attitude face à la vie, tant au niveau individuel que sociétal.
L'auteur soutient qu'il est temps pour nous de dépasser les valeurs apparentes du bonheur individuel, de l'indépendance et de l'autonomie pour retrouver la joie morale, l'interdépendance et le lien social.
Le résultat de la survalorisation des valeurs susmentionnées au cours des 60 dernières années a été la désintégration des communautés, la rupture des liens entre les individus et la propagation de la solitude.
Cette situation, que l'on peut qualifier d'« isolement social », non seulement aggrave les souffrances de la vie, mais rend également la découverte de soi et l'épanouissement plus difficiles.
L'auteur soutient que mener une vie réussie exige un changement d'une ampleur bien plus grande.
Le centre de gravité du paradigme culturel doit se déplacer du premier sommet, l'individualisme, vers le second, le relationnalisme.

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indice
Recommandation
Gravir la deuxième montagne de la vie

PARTIE 1 Deux montagnes

CHAPITRE 1 Quelle est la vie la plus désirable ?
CHAPITRE 2 La vie n'est pas qu'une succession d'expériences.
CHAPITRE 3 La compétition favorise la paresse intellectuelle
CHAPITRE 4 La douleur est parfois la porte d'entrée vers la sagesse.
CHAPITRE 5 Écouter sa propre vie
CHAPITRE 6 Une nouvelle vie après une heureuse chute
CHAPITRE 7 Un profond engagement envers une influence positive
CHAPITRE 8 À travers la vallée de la vie jusqu'à la seconde montagne

Quatre décisions d'engagement

PARTIE 2 À propos des professions

CHAPITRE 9 : D’où vient la vocation ?
CHAPITRE 10 Un moment d'illumination magnifique et merveilleux
CHAPITRE 11 Un mentor n'est pas une personne qui pardonne.
CHAPITRE 12 Éveiller le cœur et stimuler l'âme
CHAPITRE 13 Trouvez votre vocation et atteignez la maîtrise

PARTIE 3 À propos du mariage

CHAPITRE 14 Une révolution d'espoir menée par deux personnes ensemble
CHAPITRE 15 Les étapes de l'intimité
CHAPITRE 16 Les étapes de l'intimité
CHAPITRE 17 QUESTIONS À SE POSER AVANT LE MARIAGE
CHAPITRE 18 Le mariage est une école que nous construisons ensemble

PARTIE 4 Sur la philosophie et la foi

CHAPITRE 19 La meilleure éducation enseigne les meilleurs désirs
CHAPITRE 20 Une expérience mystérieuse qui s'insinue comme un rayon de lumière
CHAPITRE 21 Comment je suis venu à la foi
CHAPITRE 22 Vivre avec humilité et une voix moyenne

PARTIE 5 À PROPOS DE LA COMMUNAUTÉ

CHAPITRE 23 La reprise communautaire est très lente et complexe
CHAPITRE 24 S'enraciner et vivre ensemble

Conclusion : Au-delà de l'individualisme, vers le relationnisme
Remerciements
principal

Image détaillée
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Dans le livre
À quel moment la véritable nature de cette personne se révèle-t-elle ?

La période de souffrance vécue par ceux qui tombent dans la vallée révèle leur véritable nature et leur fait prendre conscience que celui qu'ils croyaient être n'était pas, en réalité, leur vrai moi.
Ce faisant, ils révèlent des aspects de leur personnalité dont ils n'avaient même pas conscience.
Il finit par comprendre que les nombreuses images qu'il a projetées ne reflètent pas sa véritable personnalité.
(…)

Certaines personnes frémissent face à ce genre de douleur.
Ils semblent plus craintifs et plus rancuniers que la moyenne.
Ils ont tellement peur qu'ils se détournent de leur moi intérieur.
Et la vie devient ainsi de plus en plus étriquée et solitaire.
Il est fréquent de voir autour de nous des personnes âgées vivre avec une tristesse qui ne guérit jamais.
Ils vivent constamment en colère à cause d'un tort qui leur est arrivé il y a longtemps, sans recevoir le respect qu'ils méritent.

Mais pour d'autres, cette vallée est un lieu de découverte de soi et d'épanouissement.
Les périodes de souffrance interrompent le cours superficiel de la vie quotidienne, nous permettant de plonger plus profondément au cœur de nous-mêmes.
Durant cette période, les individus prennent conscience qu'au plus profond d'eux-mêmes réside une capacité essentielle à prendre soin des autres, un désir de transcender soi-même et de se soucier d'eux.
Face à cette aspiration, ces personnes sont prêtes à devenir des personnes à part entière.
Ils regardent les choses familières d'un œil neuf.
Et enfin, vous pouvez aimer votre prochain comme vous-même.
Non pas comme un simple slogan, mais comme une véritable pratique.
La vie des gens se définit différemment selon la façon dont ils réagissent aux moments les plus difficiles.
--- p.15~16

Si vous voulez savoir quelle montagne vous escaladez actuellement

Voici le moyen infaillible de savoir si vous gravissez la première montagne ou la deuxième.
Qu’est-ce que vous désirez au fond de vous ? Est-ce votre moi intérieur, ou quelque chose d’extérieur à vous-même ?

Si la première montagne consiste à établir l'ego et à définir le soi, la seconde montagne consiste à abandonner l'ego et à se détacher du soi.
Si la première montagne consiste à acquérir quelque chose, la seconde montagne consiste à donner quelque chose aux autres.
Si la première montagne est celle de l'ascension sociale élitiste, la seconde est celle de l'égalité, consistant à s'enraciner fermement parmi ceux qui manquent de quelque chose et à marcher main dans la main avec eux.

La façon d'escalader la deuxième montagne est complètement différente de celle utilisée pour escalader la première.
La première montagne est conquise.
C'est moi qui conquiers cette montagne.
Après avoir repéré de loin l'emplacement du sommet, je m'efforce de l'atteindre.
Mais la deuxième montagne est différente.
La seconde montagne me conquiert.
Je me soumets à un appel.
Et en réponse à cet appel, je fais tout ce qu'il faut pour remédier à toute injustice ou à tout problème qui se présente à moi.
Sur la première montagne, vous êtes ambitieux, stratégique et indépendant, mais sur la seconde, vous êtes constant dans votre approche, vous valorisez les relations humaines, vous êtes amical et vous ne cédez à rien.
--- p.21~22

L'expérience peut-elle changer votre vie ?

Adopter un mode de vie esthétique peut rendre chaque journée agréable, mais cela ne conduit pas à l'accumulation de quoi que ce soit de significatif.
La théorie qui sous-tend ce type de vie est que les gens devraient accumuler autant d'expériences que possible.
Mais si nous vivons notre vie comme une succession d'aventures incessantes, nous finissons par errer sans but, au milieu de l'incertitude des émotions fugaces et des passions facilement changeantes.
Dans ce cas précis, la vie de cette personne n'est pas une collection de réussites, mais plutôt une collection de moments éphémères.
C'est comme gaspiller son énergie en la dispersant n'importe comment.
Et pourtant, nous sommes constamment saisis par la peur de passer à côté de quelque chose de précieux.
Le potentiel de cette personne est peut-être illimité, mais le contexte décisionnel est désespérément ennuyeux.
(…)

Notre enthousiasme humain naturel nous pousse à vouloir plaire aux autres, à dire « oui » à tout.
Mais si vous ne dites jamais « non » à rien, si vous n’abandonnez jamais rien, vous ne vous impliquerez probablement jamais profondément dans quoi que ce soit.
Une vie de dévouement, c'est dire « non » mille fois pour obtenir un précieux « oui » quelques fois.
(…)

À l’ère du smartphone, les coûts de friction — les coûts associés à la formation ou à la rupture d’une transaction ou d’une relation — tendent vers zéro.
Internet vous incite constamment à cliquer sur des choses et à les essayer.
Vivre en ligne signifie souvent vivre dans un état de transition.
Dans cet état, il est impossible de s'immerger pleinement dans quoi que ce soit.
La vie en ligne regorge de toutes sortes d'appareils et de gadgets qui entravent notre engagement et notre immersion.
Si vous n'arrivez pas à vous concentrer ne serait-ce que 30 secondes, comment pourrez-vous accomplir quoi que ce soit dans la vie et vous y consacrer pleinement ?
--- p.83~84

Deux types de personnes qui perdent leur but et errent

Une personne en crise existentielle ne sait pas quel est son but.
Lorsque cela arrive, les gens deviennent très vulnérables.
Le philosophe Nietzsche disait qu'une personne qui a un « pourquoi » vivre peut endurer n'importe quel « comment ».
Cela signifie que si vous connaissez votre objectif, vous pouvez surmonter toutes les difficultés que vous rencontrerez en chemin.
Mais celui qui ignore son but s'effondrera à la moindre difficulté.
(…)

D'après mon expérience, la crise du telos se présente sous deux formes.
L'une est une forme qui marche, et l'autre une forme endormie.
Sous sa forme ambulatoire, le malade continue simplement à marcher péniblement.
Cette personne est en état de choc ou d'ennui profond, mais ne sait pas ce qu'elle veut ni comment changer sa vie.
Il continue donc tout simplement à faire ce qu'il faisait.
Même travail, même lieu, même routine, même vie… .
Cette personne vit avec la conscience psychologique qu'elle est complaisante.
(…)

Le deuxième type de crise de telos est la crise du sommeil.
Dans ce cas, la personne qui souffre reste simplement allongée dans son lit à paresser en regardant des séries dramatiques sur Netflix.
Cet homme a perdu toute confiance en lui.
Cette personne est paralysée par le réglage de l'autofocus.
Et il est pris au piège de cette étrange croyance, totalement infondée, qu'il est déjà trop tard et que sa vie est déjà passée.
Les succès des autres commencent à lui causer une réelle souffrance.
Plus l'écart est grand entre l'ascension rapide (ou plutôt, apparemment rapide) des autres et sa propre impuissance, plus la douleur est profonde.
--- p.102~103

Même si vous ne croyez pas en Dieu, croyez en l'existence de l'âme.

L'âme est une autre composante de la conscience.
Je n'essaie pas de vous dire de croire en Dieu ou non.
Je suis écrivain, pas missionnaire.
Le travail missionnaire n'est pas ma spécialité.
Mais je tiens à préciser que vous aussi devez croire que vous avez une âme.
(…)

L'âme est cette partie de votre conscience qui renferme des valeurs morales et porte des obligations morales.
Il y a une rivière.
Ce fleuve n'est pas moralement responsable de ce qu'il traverse.
Même les tigres ne sont pas moralement responsables des animaux dont ils se nourrissent.
Cependant, comme les êtres humains possèdent une âme, ils sont moralement responsables des actions qu'ils accomplissent ou qu'ils n'accomplissent pas.
(…)

L'âme est le siège de la conscience morale et du sens éthique.
CS
Comme l'a dit Lewis, il n'y a jamais eu, dans aucun pays, passé ou présent, de cas où un déserteur ayant fui un champ de bataille ou une personne ayant trahi quelqu'un envers qui elle était reconnaissante ait été loué.
De même que certains animaux s'orientent grâce aux champs magnétiques, nous autres humains nous fions à ces sens moraux pour guider nos actions.
(…)

L'âme aspire avant tout à un profond désir.
Si le cœur aspire à ne faire qu'un avec une autre personne ou une cause, l'âme aspire à la justice et à ne faire qu'un avec ce qui est bon.
Socrate disait que le but de la vie est de perfectionner son âme, c'est-à-dire de réaliser la bonté à laquelle aspire l'âme.
Tous ceux que j'ai rencontrés aspiraient à une vie bonne et pleine de sens.
Les gens se sentent perdus lorsqu'ils ne trouvent pas de but et de sens à leur vie.
Même les criminels et les sociopathes peuvent trouver des excuses à leurs méfaits, en suggérant qu'il s'agissait en réalité de bonnes actions, ou du moins de bonnes actions pardonnables compte tenu des circonstances.
Parce que personne ne vit avec la pensée qu'il est une personne entièrement mauvaise.
--- p.131~133

Quel genre de vie menez-vous sur la deuxième montagne ?

L'individualisme nous incite à rechercher le bonheur personnel, mais ceux qui se situent sur la seconde montagne s'efforcent davantage de donner un sens à leur vie et d'y trouver une joie morale.
L'individualisme nous enjoint de faire l'éloge de l'indépendance, mais ceux qui se trouvent sur la seconde montagne font l'éloge de l'interdépendance.
Félicitez-vous pour la possibilité de compter sur ceux que vous aimez et félicitez-les de compter sur vous.
L'individualisme célèbre l'autonomie, mais la seconde montagne célèbre le lien social.
L'individualisme s'exprime à la voix active (en prêchant, en argumentant), jamais à la voix passive.
Mais la seconde rébellion montagnarde veut écouter et répondre.
Communiquez d'une voix intime qui donne et qui reçoit.

L'individualisme prospère dans un monde laïque, un monde qui valorise le choix de carrière et la réussite matérielle.
L'esprit de la seconde montagne affirme que le monde séculier n'est rien d'autre qu'un monde enchanté, un drame moral et émotionnel.
L'individualisme tolère et promeut l'intérêt personnel, mais l'esprit de la seconde montagne affirme qu'une vision du monde centrée sur l'intérêt personnel ne peut saisir pleinement toute la complexité de la nature humaine.
Nous, les humains, sommes capables de grands actes d'amour que notre propre égoïsme ne peut comprendre, et nous sommes également capables d'actes cruels et odieux que notre propre égoïsme ne peut expliquer.
L'individualisme affirme que l'acte principal de la vie est d'acheter et de vendre, mais la personne sur la deuxième montagne affirme que l'acte principal de la vie est de donner.
Les êtres humains les plus vertueux sont ceux qui offrent des cadeaux.

L'individualisme affirme qu'il faut s'aimer soi-même avant de pouvoir aimer les autres.
Mais l'esprit de la seconde montagne dit que pour comprendre l'amour, il faut d'abord être aimé, et que pour savoir si l'on est digne d'amour, il faut aimer activement les autres.
Sur la première montagne, chacun fait un choix personnel et se laisse plusieurs options ouvertes.
La seconde montagne est un lieu débordant de promesses.
Ici, la principale préoccupation réside dans le dévouement, l'abnégation et la transparence.
Il s'agit de s'abandonner et de se dévouer.
--- p.141~142

Passer d'une vie fragmentée à une vie intégrée

Rares sont ceux qui vivent une transformation personnelle aussi complète que Hillesum.
Rares sont ceux qui vivent avec autant d'abnégation que les militants communautaires.
Mais leurs vies servent d'exemple.
Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles ils sont exemplaires, mais si je devais en choisir une, ce serait qu'ils prouvent l'idée fondamentale selon laquelle « la seule tâche de la vie est l'intégration ».
L'intégration consiste à rassembler tous les fragments de soi-même et à les tisser ensemble pour former un tout, afin de pouvoir progresser de manière cohérente vers une vision unique.

Certaines personnes n'atteignent jamais l'intégration et vivent des vies fragmentées.
Certaines personnes n'atteignent l'intégration qu'à un faible niveau.
Hillesum a toutefois atteint un très haut niveau d'intégration.
Bien que les conditions extérieures de sa vie aient changé de façon radicale et catastrophique, son état intérieur était devenu plus paisible qu'auparavant.
Elle n'est pas parvenue à cette intégration par un processus interne constant d'introspection, mais par un processus externe de lâcher-prise et de don de soi complets.
--- p.192~193

Que me demande la vie ?

La Seconde Guerre mondiale éclata et les nazis occupèrent l'Autriche.
Frankl fut emmené dans un camp de concentration.
Il s'est rendu compte que les questions axées sur la carrière, comme « Que veux-je accomplir dans la vie ? » et « Que dois-je faire pour être heureux ? », n'étaient pas les bonnes questions.
La véritable question à laquelle il s'est rendu compte était la suivante :
« Que me demande la vie ? » Frankl comprit que le psychiatre dans les camps de concentration juifs avait le devoir d’étudier la souffrance et de la soulager.

« Ce que nous attendons de la vie n’a aucune importance. »
Ce qui compte, c'est ce que la vie attend de nous.
Nous devions cesser de nous poser des questions sur le sens de la vie.
Au lieu de cela, je devais me considérer comme quelqu'un que la vie remet en question à chaque heure de chaque jour.
Notre réponse ne doit pas être la conversation ou la méditation, mais l'action juste et la conduite juste.
« La vie consiste en fin de compte à trouver les bonnes réponses aux questions qu'elle pose et à accomplir les tâches qu'elle assigne constamment à chaque individu. »

Un sentiment de vocation naît de la question : « Quel est mon devoir ici et maintenant ? »
Frankl a travaillé comme psychothérapeute dans les camps de concentration, rappelant aux désespérés ce que le monde attendait encore d'eux.
Ils avaient encore un but et un devoir à poursuivre.
--- p.205~206

Ce que les mentors nous apprennent

Un mentor sait trouver l'équilibre entre l'affection prodiguée et des exigences élevées, tout en étant impitoyable dans ses exigences lorsqu'il s'agit de sujets qui lui tiennent particulièrement à cœur.
Nous pensons vouloir que les choses soient faciles et confortables.
Bien sûr, cela arrive parfois.
Mais il y a en nous quelque chose qui aspire à une vocation qui exige dévouement et sacrifice.
(…)

Les mentors peuvent également susciter l'humilité chez leurs mentorés en leur présentant quelque chose d'exceptionnel.
Un mentor enseigne à son mentoré comment se soumettre humblement à une tâche.
La voie naturelle consiste à se jeter au cœur de l'action.
Il est préférable de ne poser la question « Que dois-je faire ? » qu'une seule fois.
C'est terrible d'avoir cette question en tête constamment.
Un lanceur obsédé par la manière de bien lancer la balle lors d'un match de baseball ne peut pas bien lancer la balle.
Parce que l'attention est portée sur soi-même, et non sur le fait de lancer la balle.
(…)

Les mentors vous apprennent aussi à gérer vos erreurs.
Plus on a d'expérience, plus on prend conscience de ses erreurs et plus on comprend, par l'expérience, comment les corriger.
Les mentors donnent aux mentorés une idée de ce que signifie réviser un manuscrit deux, quatre ou dix fois.
Cela vous donne aussi la liberté d'avancer sans crainte d'échouer, avec la confiance que toute erreur peut être corrigée ultérieurement, et la volonté d'accepter ces erreurs.
--- p.227~228

Qu'est-ce qui touche mes désirs les plus profonds ?

Il reste un modèle de personne qui écoute sa propre vie, qui détermine quels sont ses désirs et qui se pose les questions suivantes :
Quels défis m’attendent ? À quoi ma vie m’a-t-elle préparé ? Comment ces deux éléments peuvent-ils s’harmoniser ? (…)

Il ne s'agit pas d'évolution de carrière.
Elle pose les questions suivantes : « Qu’est-ce qui touche mes désirs les plus profonds ? » et « Quelles activités me procurent la plus grande satisfaction ? »
Deuxièmement, il s'agit de trouver quelque chose qui convienne parfaitement.
En matière de choix de carrière, il ne s'agit pas de trouver le problème le plus important ou le plus glamour au monde.
Il est plutôt important de trouver un lien entre les activités plaisantes et les besoins sociaux.
Il s'agit du même voyage intérieur que nous avons examiné précédemment.
Il s'agit de se replier sur soi et de s'épanouir vers l'extérieur.
Il s'agit de trouver en soi ce lieu où l'on ne peut s'empêcher de se connecter aux autres, ce lieu où, comme l'a si bien dit l'écrivain et théologien Frederick Buechner, notre joie profonde rencontre le profond désir du monde.
--- p.259~260

Devenir une personne capable de vivre avec les autres

Aujourd'hui encore, une très large majorité de personnes souhaitent se marier.
Cependant, les sociologues considèrent aujourd'hui le mariage comme une pierre angulaire décorative plutôt que comme une pierre angulaire fondamentale.
Autrefois, on pensait que se marier avant de devenir père faisait de vous une personne dotée de la maîtrise de soi et de l'intégrité nécessaires pour bâtir une belle carrière.
Mais maintenant, les choses sont différentes.
De plus en plus de gens souhaitent d'abord se stabiliser avant de se marier.
De cette façon, la perception sociale du mariage a complètement changé.

Comme toujours, l'un des problèmes de la perspective individualiste est que l'individu se retrouve piégé dans une petite prison appelée « moi ».
Les personnes qui se marient dans le but de s'épanouir personnellement continueront à éprouver de la frustration.
Car la vie conjugale, et surtout l'éducation des enfants, empêcheront toujours cette personne d'atteindre pleinement ses objectifs et l'égareront.

Un autre problème lié à la perspective individualiste est qu'elle ne nous apporte pas de réponses claires à nos désirs les plus profonds.
Le cœur aspire à fusionner avec les autres et à ne faire qu'un.
Mais ce problème ne se résout pas en combinant l'autonomie de chacun.
Le problème ne se résout que lorsque les deux parties se retirent.
L'âme aspire à poursuivre certains idéaux et à rechercher la joie.
Cela n'est possible que lorsque nous transcendons l'ego et nous mettons au service du mariage.
--- p.295~296

Si vous n'apprenez pas, vous ne pourrez pas voir le monde correctement.

Les professeurs de l'Université de Chicago nous ont appris à voir les objets.
Voir la réalité telle qu'elle est peut sembler simple.
Il vous suffit de lever la tête et de regarder autour de vous.
Mais quiconque s'est intéressé à la politique sait combien de personnes perçoivent le monde à travers le prisme déformant du sectarisme, combien ne voient que ce qu'elles veulent voir, et combien le perçoivent à travers le filtre de leurs propres peurs, angoisses et narcissisme.

Voir clairement la cible n'est pas inné.
C'est un acte d'humilité.
Cela signifie qu'il faut se détacher complètement de soi-même, de ce dont on a besoin ou envie.
C’est parce que c’est seulement ainsi que vous pouvez voir l’objet de votre intérêt tel qu’il est, et non comme un reflet de vos propres intérêts.
La capacité à voir les choses clairement est une compétence que nous pouvons acquérir auprès de ceux qui ont su percevoir la réalité avec clarté (par exemple, Léonard de Vinci, George Eliot, George Orwell, Jane Jacobs, James Baldwin, Léon Tolstoï, etc.).

John Ruskin, critique d'art et penseur social britannique du XIXe siècle, a écrit :
« La plus grande chose que l’âme humaine accomplit en ce monde est de “voir” quelque chose et d’expliquer ce qu’elle “voit” de manière simple. »
« S’il y a des centaines de personnes qui peuvent parler, une seule peut penser ; s’il y a des milliers de personnes qui peuvent penser, une seule peut voir. »
--- p.385~386

Lorsque nous pouvons prêter attention à la souffrance de la communauté

Dans les moments de souffrance, nous avons tendance à exercer une pression excessive sur le volant, essayant tant bien que mal de diriger le cours de notre vie.
Mais parfois, nous sommes tellement pris dans le tourbillon de la défaite que nous lâchons prise et laissons les choses suivre leur cours.
Mais à ce moment-là, des choses étranges commencent à se produire.
Sans surprise, Henri Nouwen a également écrit :

« Si vous vous concentrez sur les circonstances spécifiques de votre souffrance, vous deviendrez facilement en colère, hostile et vengeur. »
(…) Mais la véritable guérison commence par la prise de conscience que sa propre souffrance particulière fait en réalité partie de la souffrance de toute l’humanité.
(…) Il devient beaucoup plus facile de supporter sa propre souffrance lorsqu’on peut se détourner des circonstances extérieures qui ont causé cette souffrance et se concentrer sur la souffrance de la communauté à laquelle on participe.

Le savoir acquis par la souffrance peut être clairement exprimé, mais ceux qui n'ont pas enduré le chemin de la souffrance ne pourront jamais se l'approprier.
Quand je suis sorti de ce gouffre de souffrance, je n'étais pas les mains vides.
Ce n'est que lorsque la vie m'a si durement frappée que je suis devenue assez molle pour être touchée par quoi que ce soit.
La douleur a ouvert mes sources les plus profondes, révélant un terreau frais et sain pour une nouvelle croissance.
--- p.444~445

Si vous êtes croyant, vivez avec humilité et d'une voix neutre.

Le croyant s'approche de Dieu avec une humble révérence et, par l'étude, la prière et la formation spirituelle, il en vient à ressentir l'amour de Dieu, même s'il ne s'agit que d'un grain de poussière.
Ainsi, cette personne apprend peu à peu à vivre en suivant l'amour de Dieu, aussi infime soit-il, sans jamais s'y opposer.
Maîtriser sa vie n'est pas une tentative forcée de volonté, ni une capitulation totale et une autodestruction.
Ce qui gouverne la vie, c'est la réaction passionnée.
Il s'agit d'un engagement complexe, d'une substitution de sa propre volonté à la volonté supérieure de Dieu.


Comme le dit Peterson, il ne s'agit ni d'essayer de vivre avec une voix active (qui est la domination), ni d'essayer de vivre avec une voix passive (qui est la soumission).
Il s'agit d'essayer de vivre avec une voix médiane, c'est-à-dire le dialogue et la réponse.
(…)

La foi et la grâce ne consistent pas à renoncer à sa subjectivité.
La foi et la grâce consistent à renforcer et à donner du pouvoir à la subjectivité, tout en la transformant.
Lorsque la grâce abonde, elle nous offre de meilleurs objets à désirer et nous donne plus de pouvoir pour les désirer.
Se détacher de soi-même signifie abandonner ses anciens désirs et adopter de nouveaux désirs, meilleurs encore.
--- p.487~488

Une guerre entre deux camps au sujet de l'avenir de la communauté

Les fondements mêmes de la société américaine — le réseau de confiance, de relations humaines et d'engagement dont dépend tout, y compris l'État et le marché — sont en train de s'effondrer.
Le résultat est aussi sanglant et sauvage que n'importe quelle guerre.

Il est peut-être temps de commencer à considérer ce phénomène comme une guerre.
D'un côté se trouvent les forces qui favorisent la division, la discorde et l'isolement ; de l'autre côté se trouvent toutes les forces de la société qui renforcent l'attachement, le lien et la solidarité.
Il semble que nous assistions à l'affrontement final entre ceux qui cherchent à déchirer le tissu social et ceux qui cherchent à le renforcer.

Mais cette guerre présente quelque chose de particulièrement complexe.
Il ne s'agit pas d'une guerre entre un groupe de bonnes personnes et un groupe de mauvaises personnes.
Cette guerre se déroule dans l'esprit de chacun.
Cela signifie que la plupart des gens appartiennent aux deux camps à la fois.
(…)

En cas de manque d'attention et de soin, le groupe appelé voisinage peut facilement se désagréger et ses membres se fragmenter.
Les gens vivent toujours avec leurs voisins comme avant, mais le flot de confiance qui coulait autrefois entre eux s'est tari.
Quand il arrive des choses graves, on ne peut pas vraiment compter sur beaucoup de gens.
Nous aspirons tous à un sentiment d'appartenance.
Mais on ne sait pas exactement où trouver ce sentiment d'appartenance.
(…) l’intérêt et l’attention ont déjà été remplacés par le désir et la méfiance.
Alors, comment pouvons-nous restaurer le sens de la communauté ? Fondamentalement, elle est restaurée par ceux qui vivent sur la seconde montagne, ceux qui sont loyaux envers quelqu’un d’autre qu’eux-mêmes.
--- p.510~512

Une autre façon de trouver un sens et un but à la vie

Le monde traverse actuellement une période de transition.
L'écosystème moral individualiste s'effondre autour de nous.
De ce fait, les gens se retrouvent nus, transis de froid et seuls.
Pour beaucoup de gens, la première réaction instinctive est la réaction évolutionnaire de « retour à la tribu ».
Si nous répondons à l’excès de « Je suis libre » au niveau sociétal par une ère de « retour à la tribu », le XXIe siècle sera une ère de conflits et de violence puérils.

Il existe une autre façon de trouver sa place.
Il existe une autre façon de trouver un sens et un but à sa vie.
Il existe une autre vision d'une société saine.
C'est la voie qui mène directement au relationnalisme.
Ce chemin consiste à aller au plus profond de nous-mêmes pour découvrir notre capacité infinie à prendre soin des autres, et ainsi étendre notre propre être pour servir autrui.
Dans ce manifeste, je m’oppose à l’hyper-individualisme de notre époque et je défends le relationnalisme comme un meilleur mode de vie.
--- p.560

Avis de l'éditeur
« J’ai trouvé l’équilibre dans ma vie en lisant Brooks. » – Bill Gates
• Nouvelles œuvres de David Brooks, dont « La dignité de l'homme », « L'animal social » et « Bobos ».
· Meilleure vente sur Amazon, dans le New York Times et le Wall Street Journal
• Fortement recommandé par [The Guardian], [The Washington Post] et [Publisher's Weekly]
· Fortement recommandé par Heo Ji-woong, Lee Da-hye, Nam Goong-in et Shin Gi-yul

Comment surmonter la douleur et recommencer à zéro


Chacun traverse des périodes de souffrance.
La douleur prend de nombreuses formes.
Certaines personnes perdent leur emploi et se retrouvent contraintes de rechercher un emploi indéfiniment.
Certaines personnes s'effondrent suite à une crise cardiaque, un cancer, un AVC, etc.
Certaines personnes éprouvent un chagrin extrême lorsqu'elles perdent un être cher.
Pour certaines personnes, cette souffrance ne se manifeste pas par une crise dramatique, mais plutôt par l'apparition progressive d'apathie, de dépression ou d'épuisement professionnel.
Quand la vie traverse une crise, elle paraît absurde et dénuée de sens.
Peu importe l’ampleur de la richesse et de la célébrité, elles n’apportent ni réconfort ni guérison (pp. 99-100).

Certaines personnes se replient excessivement sur elles-mêmes face à ce genre de douleur.
Ils vivent toute leur vie dans la terreur, porteurs d'une douleur qui ne guérira jamais.
Et la vie devient ainsi de plus en plus étriquée et solitaire.
Mais certaines personnes tentent d'accepter pleinement cette douleur.
Ils ont le courage de regarder les choses familières d'un œil neuf.
Enfin, nous utilisons cette douleur comme une opportunité de découverte de soi et de croissance.
« La vie de chacun se définit différemment par la façon dont il réagit aux moments les plus difficiles. » (p. 16)

David Brooks, auteur du best-seller international « Le Caractère de l'Homme », affirme dans « La Seconde Montagne » que nous traversons des périodes de souffrance pour rétablir notre attitude face à la vie.
Apprendre à surmonter les souffrances de la vie et à recommencer à zéro exige un changement fondamental de notre attitude face à la vie, tant au niveau individuel que sociétal.
Dans le livre, il confesse que la douleur du divorce l’a laissé « seul, humilié, sans but et à la dérive » (p. 444).
Il confesse également avoir vécu une vie totalement insatisfaisante, étant tombé dans le piège de l’individualisme qui domine notre société et « valorisant le temps plutôt que les gens et la productivité plutôt que les relations humaines » (p. 30).


L'auteur soutient qu'il est temps pour nous de dépasser les valeurs apparentes du bonheur individuel, de l'indépendance et de l'autonomie pour retrouver la joie morale, l'interdépendance et le lien social.
Le résultat de la survalorisation des valeurs susmentionnées au cours des 60 dernières années est que « les communautés se sont désintégrées, les liens entre les individus ont été rompus et la solitude s’est répandue » (p. 74).
Cette situation, que l'on peut qualifier d'« isolement social », non seulement aggrave les souffrances de la vie, mais rend également la découverte de soi et l'épanouissement plus difficiles.
L'auteur soutient que mener une vie réussie exige un changement d'une ampleur bien plus grande.
Le centre de gravité du paradigme culturel doit passer de la première montagne de l’individualisme à la seconde montagne du relationnalisme (p. 29).

Escalader la deuxième montagne

L'auteur affirme que la vie est comme l'ascension de deux montagnes.
Sur la première montagne, nous accomplissons tous une tâche de vie spécifique.
Cela implique de se forger sa propre identité, de devenir indépendant de ses parents, de perfectionner ses talents et de s'efforcer de laisser sa marque sur le monde.
Nous consacrons beaucoup de temps à gérer notre réputation et à croire que ce que le monde dit de nous reflète qui nous sommes vraiment.
Ils poursuivent également les objectifs typiques définis par leur culture, tels qu’une belle maison, une famille harmonieuse, de belles vacances, une nourriture délicieuse et de bons amis (p. 14).

Puis soudain, quelque chose se produit.
Certains atteignent le sommet de la première montagne et goûtent au succès, mais ils ne sont pas satisfaits.
« Est-ce tout ce que j'ai toujours voulu ? » Certaines personnes vivent une terrible épreuve d'échec en escaladant une montagne et chutent.
Certaines personnes rencontrent un élément totalement inattendu et se retrouvent, de manière imprévue, déviées de leur trajectoire.
« Quand on apprend à la connaître, on se rend compte que la vie a un autre côté, un côté plus décevant. » Quelle qu’en soit la cause, ces gens ne sont plus sur la montagne.
« Ils errent tous dans une vallée de désarroi et de douleur. » (p. 15)

L’auteur explique que gravir la deuxième montagne signifie utiliser cette vallée comme « une opportunité de découverte de soi et de croissance » (p. 16).
La vallée est un lieu de souffrance, mais c'est aussi un lieu où l'on peut se défaire de son ancien moi et rencontrer son nouveau moi.
Ce n’est qu’en examinant attentivement ce que la souffrance nous enseigne, et en écoutant notre propre vie de cette manière, que nous pourrons parvenir à la croissance, et non au succès, à la joie spirituelle, et non au bonheur matériel.
Il s’agit d’atteindre le sommet de la perspicacité par la purification du désert dans la vallée de l’agonie (page 117).

Si la première montagne consistait à satisfaire les désirs de l'ego et à suivre la culture dominante, ceux qui gravissent la seconde montagne se rebellent contre ces désirs et cette culture.
Ils rehaussent leurs exigences et commencent à désirer des choses qui méritent vraiment d'être désirées.
Le monde exige d’eux l’indépendance, la liberté personnelle et le succès matériel, mais ils tournent leur attention vers l’interdépendance, le dévouement altruiste et la joie spirituelle (pp. 16-17).
Ceux qui ont grandi dans la souffrance ont changé leur motivation, passant d'une approche égocentrique à une approche altruiste.
Ils estiment qu’« une bonne personnalité est un sous-produit du processus de lâcher prise » (p. 28).

« Si la première montagne consiste à établir l’ego et à définir le soi, la seconde montagne consiste à abandonner l’ego et à se détacher du soi. »
Si la première montagne consiste à acquérir quelque chose, la seconde montagne consiste à donner quelque chose aux autres.
« Si la première montagne est celle de l’ascension sociale, la seconde est celle de l’égalité, consistant à s’enraciner fermement parmi les défavorisés et à marcher main dans la main avec eux. » (p. 21)

Lorsqu'une société ne repose que sur des intérêts égoïstes, ses membres finissent par se séparer et s'isoler les uns des autres.
L’auteur souligne que c’est exactement ce qui nous arrive depuis le début (page 33).
Nombre de problèmes de la vie — la solitude et l'aliénation, la perte de sens et de valeur, et l'absence de communauté — proviennent d'une culture d'individualisme extrême, laissant les gens démunis et tremblants de solitude.
En outre, en réaction instinctive à cela, le soi-disant tribalisme est omniprésent, et une lutte sans merci pour la survie se déroule entre chaque tribu politique (p. 560).
Il est temps de comprendre que la vie est une histoire de « vivre ensemble » plutôt que de « vivre seul ».


Leçons de vie tirées d'une boîte vide

Selon l'auteur, la société actuelle offre à d'innombrables jeunes une très grande boîte vide : liberté, possibilités, authenticité et autonomie.
En bref, « ne vous laissez pas enfermer par des normes extérieures à vous, mais trouvez les vôtres. »
Mais ils se débattent et se tortillent dans le désert informe de « l'incertitude ».
Notre société « non seulement ne leur donne pas de boussole, mais leur jette aussi des seaux de sable sur la tête » (p. 78).

« Dans une culture du “je suis libre”, les individus sont seuls et leurs liens les uns avec les autres sont ténus. »
Les communautés se désintègrent, les liens entre les individus se brisent et la solitude se répand.
Cette situation rend encore plus difficile de mener une vie épanouie, de satisfaire le profond désir humain d'amour et de connexion.
Les personnes de tous âges rencontrent des difficultés, mais les jeunes surtout.
Ils sont plongés dans un monde désorganisé et incertain.
Il existe peu d'autorités ou de garanties sur lesquelles se fier.
Ces choses doivent être créées par soi-même.
« Il est étonnamment difficile de se mettre en route pour son propre voyage dans la vie. » (p. 74)

Il s'agit d'une sorte de crise du telos, du but.
Une personne en crise existentielle ne sait pas quel est son but.
Comme l'a dit le philosophe Nietzsche, ceux qui ont un « pourquoi » vivre peuvent endurer n'importe quel « comment », mais ceux qui n'en ont pas s'effondreront à la moindre difficulté.
De l'avis de l'auteur, la crise du telos se manifeste sous deux formes.
L’une est une vie tourmentée par un profond ennui, et l’autre est une vie consumée par la défaite et la jalousie (pp. 102-103).
De ce fait, ils deviennent membres d’une « société dans laquelle ils vivent dans des relations de plus en plus distantes, socialement, émotionnellement et même physiquement » (p. 105).

Dans une société où le sens et la communauté ont disparu, la solitude, la méfiance, l'absurdité de la vie et le dégoût sont monnaie courante.
Par exemple, 35 % des Américains de plus de 45 ans se sentent chroniquement seuls (p. 106).
De plus, alors qu'environ 60 % des Américains dans les années 1940 disaient faire confiance à leurs voisins, ce chiffre n'est plus que de 32 % aujourd'hui, et parmi les millennials seulement, il n'est que de 18 % (p. 108).
Et ce n'est pas tout.
William Damon, professeur d’éducation à l’université de Stanford, souligne dans son livre « What Are We Living For? » que seulement 20 % des jeunes ont un but clair dans la vie (p. 109).
De plus, des fanatiques politiques du monde entier tracent une ligne de bataille du « nous contre eux » et jouent un jeu du « tuer ou être tué » (p. 112).

« De nos jours, pour beaucoup de gens, l’appartenance à un parti ne se résume pas à savoir quel parti a les meilleures politiques. »
Il s'agit d'un conflit entre ceux qui doivent être sauvés et ceux qui doivent être damnés.
Lorsque d'autres liens d'appartenance comme la race, la région, la religion, le groupe et la famille s'étiolent et disparaissent, les gens comblent souvent ce vide par le sectarisme.
Cela exige davantage de la politique qu'elle ne peut offrir.
Dès lors que la politique devient une question d'identité raciale et morale, le compromis devient impossible.
Parce que le compromis est déshonorant.
(…) Ce tribalisme transforme en monstres les individus séparés de leurs relations d’attachement. (p. 112)

L'auteur affirme que la société tout entière qui nous entoure peut elle aussi sombrer dans la vallée de la douleur.
De même que les individus gravissent la deuxième montagne, les sociétés dans leur ensemble peuvent soit accéder à une « bonne société », soit sombrer dans une « mauvaise société », selon leur réaction face à la souffrance.
Selon l’auteur, « une bonne vie » et « une bonne société » ne sont jamais séparées (p. 579).
On ne peut pas mener une « belle vie » seul, et une « bonne société » ne peut pas s'établir parmi des personnes qui ne recherchent que le bonheur.
Et le mot-clé qui relie les deux est « relations humaines » (page 505).
Cela signifie que les individus et la société dans son ensemble doivent évoluer vers la formation de relations humaines plus fortes.


Quelle est la première étape vers le rétablissement de la communauté ?

La plupart d'entre nous prenons quatre engagements majeurs au cours de notre vie.
À propos de la carrière, du conjoint et de la famille, de la philosophie et de la foi.
Et à propos de la communauté.
Bien que nous considérions ces décisions d'engagement comme différentes, l'auteur estime que le processus concret de mise en œuvre de l'engagement est similaire pour toutes.
« Cela implique de faire un vœu, d’investir du temps et des efforts, de renoncer volontairement à sa liberté de choix et de dévaler sans crainte une pente plus raide et plus irrégulière qu’il n’y paraît, comme un skieur. » (p. 143)

Une décision de s'engager est différente d'un « contrat ».
Les personnes qui signent le contrat restent les mêmes.
Ils ajustent simplement les termes du contrat en fonction de leurs intérêts et de leurs besoins actuels.
À l'inverse, l'engagement nous transforme en une personne différente ou nous place dans un ensemble de relations totalement nouveau.
Pas seulement un homme et une femme, mais un mari et une femme.
Ce ne sont pas seulement des adultes, ce sont aussi des enseignants qui instruisent des élèves et des infirmières qui soignent des patients.
Une personne qui vit avec dévouement lie son futur moi à certaines obligations (p. 147).

« Un contrat est une “transaction”. »
Une promesse est une « relation ».
En d'autres termes, un contrat concerne les intérêts, et une promesse concerne l'identité.
Il s'agit pour nous deux de nous unir pour devenir « nous ».
C’est pourquoi les transactions génèrent des « profits » et les promesses des « changements » (p. 147).

Bien que le dévouement naisse dans un esprit de générosité envers autrui, il apporte des bienfaits considérables à ceux qui le pratiquent.
Selon l’auteur, l’identité et le but ne se forment pas seuls, car « la vraie liberté n’est pas l’absence de contraintes, mais plutôt la recherche des bonnes contraintes » (pp. 150-151).
De plus, les individus ne peuvent réprimer les mauvais désirs que lorsqu'ils parviennent à tourner leur attention vers de meilleurs désirs.
« Lorsque nous vivons une vie d’engagement profond, la distinction entre égoïsme et altruisme commence à disparaître » (p. 153).

La restauration de la communauté commence par cet engagement.
En cas de manque d'attention et de soin, le groupe appelé voisinage peut facilement se désagréger et ses membres se fragmenter.
De plus, le flux de confiance qui circulait entre les personnes s’assèche complètement (p. 513).
Mais lorsque quelqu'un décide de vivre une vie qui privilégie les autres à lui-même — lorsque, comme le dit ce livre, le nombre de personnes vivant sur la seconde montagne commence à augmenter —, cette communauté commence à se rétablir.
Bien sûr, le processus est « très lent et complexe », mais seule la transition de l’histoire du « je » à l’histoire du « nous » peut créer une « communauté saine », c’est-à-dire « un système dans lequel les relations humaines sont profondément formées » (p. 505).


De l'individualisme au relationnalisme

« L’essentiel de l’argument que j’ai présenté jusqu’à présent est que nous avons vécu en accordant une importance excessive à la vision individualiste du monde. »
En nous considérant comme des êtres indépendants et autonomes, nous avons déchiré nos sociétés, les avons rendues divisées et tribales, avons vénéré les principes du statut individuel et de l'autosuffisance, et avons couvert et rendu invisibles les plus belles choses du cœur et de l'âme de chaque individu. (p. 559)

Si la première montagne représente une vision du monde individualiste centrée sur les désirs du soi, la seconde montagne représente une vision du monde relationnelle centrée sur le désir de relations humaines et d'engagement.
L’auteur affirme qu’«il nous faut énoncer clairement une vérité que nous connaissons tous : nous sommes façonnés par les relations humaines, nous nous en nourrissons et nous aspirons à les retrouver.»
Car la vie n’est pas un « voyage solitaire », mais plutôt la « construction d’un foyer ensemble ».
« La vie est une succession de processus façonnés par les liens affectifs et qui, à leur tour, créent de nouveaux liens. » De même, « la vie est une grande chaîne de générations qui transmet des dons aux générations futures. » (p. 565)

« La meilleure vie qu’un adulte puisse mener est celle où il se consacre à sa profession, à sa famille, à sa philosophie ou à sa foi, et à sa communauté, et continue de remplir fidèlement cet engagement. »
Vivre en adulte, c'est faire des promesses aux autres et les tenir fidèlement.
« Une belle vie consiste à s’offrir des cadeaux inconditionnels les uns aux autres. » (p. 566)

Selon l'auteur, « le relationnisme est une voie médiane entre l'individualisme et le collectivisme ».
L'individualisme sépare l'individu de toute solidarité et unité, tandis que le collectivisme enfouit l'individu au sein du groupe et l'efface.
Cependant, le relationnalisme « perçoit chaque individu comme un maillon d’une toile dense et fascinante d’engagements chaleureux » (p. 566). Le relationnalisme ne cherche pas non plus à contrôler la vie par la seule force de la volonté.
Tandis que l'individualisme tient fermement le volant et tente de planifier sa vie sans la moindre lacune, le relationnalisme rend capable de tout faire.
« Parce que nous nous ouvrons pleinement, nous pouvons entendre tout appel et y répondre. » (p. 571) Enfin, le relationnalisme est le seul lien entre une « bonne vie » et une « bonne société ».
« Le changement individuel et le changement social se produisent simultanément. »
« Lorsque vous tendez la main et contribuez à bâtir une communauté, cet acte vous enrichit. » (p. 578)
SPÉCIFICATIONS DES PRODUITS
- Date de publication : 24 septembre 2020
Nombre de pages, poids, dimensions : 600 pages | 808 g | 147 × 218 × 30 mm
- ISBN13 : 9788960517776
- ISBN10 : 8960517771

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