
Conspiration impériale
Description
Introduction au livre
« C’est une œuvre à laquelle j’éprouve une affection considérable. »
J’espère que ce livre sera lu comme un pamphlet culturel et politique.
_Shigehiko Hasumi
« On pourrait dire que ce livre est un film de série B aussi bon, voire presque meilleur, qu'un film de série A lors de sa sortie simultanée. »
_Im Jae-cheol (critique de cinéma)
« Peut-être cet enfant illégitime, si noble, avait-il pressenti l’avènement d’une ère où l’ambiguïté de l’identité elle-même pourrait devenir une arme, et en s’accrochant hardiment à l’anonymat, il s’adaptait-il sans doute bien à la tendance dominante de l’époque. »
L'ouvrage « Imperial Conspiracy » (1991) de Shigehiko Hasumi, érudit et critique littéraire japonais spécialisé en littérature française, a été publié dans le cadre de la collection « Quarry Series » de Munhak-kwa-Jiseongsa.
Shigehiko Hasumi est considéré comme l'un des intellectuels les plus importants du Japon, au même titre que Kojin Karatani, mais en Corée, son travail de critique de cinéma a été plus reconnu.
« La Conspiration Impériale » est un livre plus proche de son activité principale de critique littéraire, et s'inspire du coup d'État du 2 décembre 1851, orchestré par Louis Napoléon, neveu de Napoléon Bonaparte, et son beau-fils, Louis de Morny, en imitation du coup d'État de Bonaparte.
Marx a dit : « Hegel a dit quelque part que les événements et les personnes d'une importance capitale dans l'histoire du monde se répètent deux fois. »
Mais il a oublié d'ajouter :
Dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, qui commence par la célèbre phrase « D’abord comme tragédie, ensuite comme farce », le cours politique de cet événement est analysé.
Hasumi souligne que l'analyse de Marx, bien que très pertinente, échoue fondamentalement à saisir l'essence de l'affaire en négligeant plusieurs aspects cruciaux, et met au premier plan la figure de de Morny, que Marx n'avait fait que mentionner de nom.
Hasumi décrit comment le coup d'État de 1851, planifié par Louis Napoléon – simple imitation de Napoléon le Grand – et son beau-fils, un homme tout à fait ordinaire sous une fausse identité, s'est déroulé sous le Second Empire, de 1852, date de l'accession au trône de Louis Bonaparte sous le nom de Napoléon III, à 1870, date de sa destitution. Hasumi propose une interprétation intéressante qui considère cet événement comme une scène clé du postmodernisme et de Morny comme la première figure emblématique de ce mouvement.
J’espère que ce livre sera lu comme un pamphlet culturel et politique.
_Shigehiko Hasumi
« On pourrait dire que ce livre est un film de série B aussi bon, voire presque meilleur, qu'un film de série A lors de sa sortie simultanée. »
_Im Jae-cheol (critique de cinéma)
« Peut-être cet enfant illégitime, si noble, avait-il pressenti l’avènement d’une ère où l’ambiguïté de l’identité elle-même pourrait devenir une arme, et en s’accrochant hardiment à l’anonymat, il s’adaptait-il sans doute bien à la tendance dominante de l’époque. »
L'ouvrage « Imperial Conspiracy » (1991) de Shigehiko Hasumi, érudit et critique littéraire japonais spécialisé en littérature française, a été publié dans le cadre de la collection « Quarry Series » de Munhak-kwa-Jiseongsa.
Shigehiko Hasumi est considéré comme l'un des intellectuels les plus importants du Japon, au même titre que Kojin Karatani, mais en Corée, son travail de critique de cinéma a été plus reconnu.
« La Conspiration Impériale » est un livre plus proche de son activité principale de critique littéraire, et s'inspire du coup d'État du 2 décembre 1851, orchestré par Louis Napoléon, neveu de Napoléon Bonaparte, et son beau-fils, Louis de Morny, en imitation du coup d'État de Bonaparte.
Marx a dit : « Hegel a dit quelque part que les événements et les personnes d'une importance capitale dans l'histoire du monde se répètent deux fois. »
Mais il a oublié d'ajouter :
Dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, qui commence par la célèbre phrase « D’abord comme tragédie, ensuite comme farce », le cours politique de cet événement est analysé.
Hasumi souligne que l'analyse de Marx, bien que très pertinente, échoue fondamentalement à saisir l'essence de l'affaire en négligeant plusieurs aspects cruciaux, et met au premier plan la figure de de Morny, que Marx n'avait fait que mentionner de nom.
Hasumi décrit comment le coup d'État de 1851, planifié par Louis Napoléon – simple imitation de Napoléon le Grand – et son beau-fils, un homme tout à fait ordinaire sous une fausse identité, s'est déroulé sous le Second Empire, de 1852, date de l'accession au trône de Louis Bonaparte sous le nom de Napoléon III, à 1870, date de sa destitution. Hasumi propose une interprétation intéressante qui considère cet événement comme une scène clé du postmodernisme et de Morny comme la première figure emblématique de ce mouvement.
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Aperçu
indice
Chapitre 1 : Les enfants illégitimes
Chapitre 2 Complot
Chapitre 3 : Décision
Chapitre 4 Signature
Président du chapitre 5
Chapitre 6 : Comédie
Chapitre 7 (répétition)
Note de l'auteur
Critique du livre broché
Informations bibliographiques
Commentaire | Tetsuro Irie
Le noble «enfant illégitime» et le «faux comte»
Note du traducteur | Jae-cheol Lim
« Le Complot de l'Empire » est un film de série B qui surpasse l'original.
Chapitre 2 Complot
Chapitre 3 : Décision
Chapitre 4 Signature
Président du chapitre 5
Chapitre 6 : Comédie
Chapitre 7 (répétition)
Note de l'auteur
Critique du livre broché
Informations bibliographiques
Commentaire | Tetsuro Irie
Le noble «enfant illégitime» et le «faux comte»
Note du traducteur | Jae-cheol Lim
« Le Complot de l'Empire » est un film de série B qui surpasse l'original.
Dans le livre
Bien entendu, il n'y a absolument aucune raison de considérer les écrits d'une personne puissante qui n'a même pas laissé sa marque sur l'histoire littéraire comme une œuvre artistique majeure, et ce n'est pas l'objectif de ce discours de découvrir la signification littéraire qui s'y cache.
L’objectif est ici de déchiffrer le lien étrangement inextricablement lié à deux textes laissés par « l’enfant illégitime » qui occupa les fonctions de ministre de l’Intérieur et de président du Conseil législatif. Cela exigera une approche de lecture qui diffère d’une simple appréciation qualitative de chaque trait, d’une analyse de leur contenu ou d’une compréhension de leur signification symbolique.
Mais avant de commencer cette tâche, il sera nécessaire de rassembler quelques informations sur les auteurs des deux articles analysés.
--- p.12
Désormais, il est impossible de ne pas se retrouver, un peu soudainement, à ouvrir les yeux sur un domaine d'étude « deleuzien ».
Ceci s'explique par le fait que la conspiration de deux demi-frères au milieu du XIXe siècle s'accomplit par des gestes qui correspondent parfaitement aux contours du concept de « simulacre » que la plume du philosophe français du XXe siècle, Gilles Deleuze, allait esquisser.
En effet, lorsque de nombreux exemplaires imprimés d'un nom, qui n'est rien de plus qu'une fiction « formelle », circulent et acquièrent un certain sentiment de réalité bien que l'auteur n'ait jamais apposé la signature qui aurait dû être considérée comme l'origine de la phrase, on peut qualifier ce nom imprimé, qui est une « répétition » sans « origine », de « simulacre », au sens de Deleuze.
Ce qui se produit alors n'est rien d'autre qu'une situation cynique dans laquelle les « simulacres » qui circulent autour de nous actualisent quantitativement l'« origine », qui n'est rien de plus qu'une fiction « formelle ».
Cela ne constituerait-il pas une signature parfaite pour le « illégitime » de Morni, que de nombreux commentateurs considéraient comme une figure cynique ?
--- p.58~59
Monsieur Schufleury est à l'affiche ce soir, avant tout une opérette bouffe basée sur une « conspiration » réussie.
M. Schefflery est déterminé à préserver son nom en payant une somme d'argent, et il confie donc sa fille à un jeune artiste.
Pour cet homme riche, « l’argent » et « les femmes » ne sont pas différents de symboles pouvant être échangés contre des « noms », et l’on peut dire que le « complot » en question a été préparé sur la base de leur équivalence.
Qu’il s’agisse de Zontag, Rubini ou Tamburini, la seule chose qui importait était la notoriété de ces noms, et à une époque où il n’était plus important de savoir si les personnes qui les incarnaient étaient réelles ou fictives, cette « conspiration » a été planifiée de manière méthodique.
C’est en ce sens que j’ai dit que « Monsieur Schufleury est chez lui ce soir » est un scénario dont le thème est celui de la « performance ».
Ici, la question ne porte plus sur la nature du signe, mais seulement sur sa fonction d'établir une équivalence d'échange.
Lorsque seule la supériorité du rôle à jouer assure la circulation des symboles, la « conspiration » est facilement réalisée en utilisant le système, et il n'y a donc plus besoin de tenter de changer le système.
--- p.99~100
Comme l'a dit Marx, le coup d'État de Napoléon III a certes « répété » quelque chose, mais l'auteur du 18 Brumaire de Louis Bonaparte a manifestement mal jugé le genre qu'il était censé interpréter.
Le genre en question dans cette « conspiration » n'est pas la « farce » mais l'« opérette bouffe », et de plus, il ne s'agit pas d'une reconstitution ennuyeuse d'une pièce autrefois jouée comme une « tragédie », mais de la représentation d'une œuvre qui n'avait pas encore été jouée, exactement dix ans avant sa composition.
En bref, le renversement de situation est que Monsieur Schoefleury n'est pas une reconstitution du coup d'État de 1851, mais plutôt que le coup d'État a réussi à imiter fidèlement son scénario, ce qui est la véritable nature de la « répétition » ici.
Il ne s'agit là que d'un triomphe politique cynique et optimiste, obtenu par une prise de pouvoir dénuée de sérieux, qui devrait être politique ; et l'on ne peut nier que Marx, avec sa vision hégélienne de l'histoire, a manqué l'avènement d'un événement incontrôlable, dans lequel ce qui fut d'abord présenté comme une « tragédie » est ensuite rejoué comme une « farce ».
--- p.114~115
Écrit sur une période de sept ans et d'une longueur considérable, 『Portrait d'un artiste universel : Maxime du Canron』 (1988) peut être considéré comme le chef-d'œuvre de Shigehiko Hasumi.
Cependant, il faut aussi se rappeler qu'un livre mince et simple intitulé 『Imperial Conspiracy』 (1991) a été publié quelques années plus tard, comme un « petit frère » qui manquait à bien des égards (!).
Hasumi lui-même a raconté plus tard qu'il n'avait pas planifié à l'avance le genre de livre qu'il allait écrire, et qu'il l'avait donc écrit en deux ou trois jours sans même le publier en feuilleton dans un magazine.
À première vue, « The Imperial Conspiracy » peut sembler être un spin-off ou un « volume jumeau » de l’histoire principale, « A Portrait of an Artist », mais si on l’examine du point de vue de la double nature du pouvoir qu’il aborde, on pourrait dire que ce livre est un film de série B aussi bon, voire meilleur, qu’un film de série A lors de sa sortie simultanée.
L’objectif est ici de déchiffrer le lien étrangement inextricablement lié à deux textes laissés par « l’enfant illégitime » qui occupa les fonctions de ministre de l’Intérieur et de président du Conseil législatif. Cela exigera une approche de lecture qui diffère d’une simple appréciation qualitative de chaque trait, d’une analyse de leur contenu ou d’une compréhension de leur signification symbolique.
Mais avant de commencer cette tâche, il sera nécessaire de rassembler quelques informations sur les auteurs des deux articles analysés.
--- p.12
Désormais, il est impossible de ne pas se retrouver, un peu soudainement, à ouvrir les yeux sur un domaine d'étude « deleuzien ».
Ceci s'explique par le fait que la conspiration de deux demi-frères au milieu du XIXe siècle s'accomplit par des gestes qui correspondent parfaitement aux contours du concept de « simulacre » que la plume du philosophe français du XXe siècle, Gilles Deleuze, allait esquisser.
En effet, lorsque de nombreux exemplaires imprimés d'un nom, qui n'est rien de plus qu'une fiction « formelle », circulent et acquièrent un certain sentiment de réalité bien que l'auteur n'ait jamais apposé la signature qui aurait dû être considérée comme l'origine de la phrase, on peut qualifier ce nom imprimé, qui est une « répétition » sans « origine », de « simulacre », au sens de Deleuze.
Ce qui se produit alors n'est rien d'autre qu'une situation cynique dans laquelle les « simulacres » qui circulent autour de nous actualisent quantitativement l'« origine », qui n'est rien de plus qu'une fiction « formelle ».
Cela ne constituerait-il pas une signature parfaite pour le « illégitime » de Morni, que de nombreux commentateurs considéraient comme une figure cynique ?
--- p.58~59
Monsieur Schufleury est à l'affiche ce soir, avant tout une opérette bouffe basée sur une « conspiration » réussie.
M. Schefflery est déterminé à préserver son nom en payant une somme d'argent, et il confie donc sa fille à un jeune artiste.
Pour cet homme riche, « l’argent » et « les femmes » ne sont pas différents de symboles pouvant être échangés contre des « noms », et l’on peut dire que le « complot » en question a été préparé sur la base de leur équivalence.
Qu’il s’agisse de Zontag, Rubini ou Tamburini, la seule chose qui importait était la notoriété de ces noms, et à une époque où il n’était plus important de savoir si les personnes qui les incarnaient étaient réelles ou fictives, cette « conspiration » a été planifiée de manière méthodique.
C’est en ce sens que j’ai dit que « Monsieur Schufleury est chez lui ce soir » est un scénario dont le thème est celui de la « performance ».
Ici, la question ne porte plus sur la nature du signe, mais seulement sur sa fonction d'établir une équivalence d'échange.
Lorsque seule la supériorité du rôle à jouer assure la circulation des symboles, la « conspiration » est facilement réalisée en utilisant le système, et il n'y a donc plus besoin de tenter de changer le système.
--- p.99~100
Comme l'a dit Marx, le coup d'État de Napoléon III a certes « répété » quelque chose, mais l'auteur du 18 Brumaire de Louis Bonaparte a manifestement mal jugé le genre qu'il était censé interpréter.
Le genre en question dans cette « conspiration » n'est pas la « farce » mais l'« opérette bouffe », et de plus, il ne s'agit pas d'une reconstitution ennuyeuse d'une pièce autrefois jouée comme une « tragédie », mais de la représentation d'une œuvre qui n'avait pas encore été jouée, exactement dix ans avant sa composition.
En bref, le renversement de situation est que Monsieur Schoefleury n'est pas une reconstitution du coup d'État de 1851, mais plutôt que le coup d'État a réussi à imiter fidèlement son scénario, ce qui est la véritable nature de la « répétition » ici.
Il ne s'agit là que d'un triomphe politique cynique et optimiste, obtenu par une prise de pouvoir dénuée de sérieux, qui devrait être politique ; et l'on ne peut nier que Marx, avec sa vision hégélienne de l'histoire, a manqué l'avènement d'un événement incontrôlable, dans lequel ce qui fut d'abord présenté comme une « tragédie » est ensuite rejoué comme une « farce ».
--- p.114~115
Écrit sur une période de sept ans et d'une longueur considérable, 『Portrait d'un artiste universel : Maxime du Canron』 (1988) peut être considéré comme le chef-d'œuvre de Shigehiko Hasumi.
Cependant, il faut aussi se rappeler qu'un livre mince et simple intitulé 『Imperial Conspiracy』 (1991) a été publié quelques années plus tard, comme un « petit frère » qui manquait à bien des égards (!).
Hasumi lui-même a raconté plus tard qu'il n'avait pas planifié à l'avance le genre de livre qu'il allait écrire, et qu'il l'avait donc écrit en deux ou trois jours sans même le publier en feuilleton dans un magazine.
À première vue, « The Imperial Conspiracy » peut sembler être un spin-off ou un « volume jumeau » de l’histoire principale, « A Portrait of an Artist », mais si on l’examine du point de vue de la double nature du pouvoir qu’il aborde, on pourrait dire que ce livre est un film de série B aussi bon, voire meilleur, qu’un film de série A lors de sa sortie simultanée.
--- p.147~148
Avis de l'éditeur
Ceux qui portent le masque de Napoléon et s'imaginent être le vrai Napoléon
Le succès de ce coup d'État par imitation, ourdi par un enfant illégitime qui avait forgé son propre nom,
À quelle époque témoigne-t-il ?
Qu'est-ce que le monde d'aujourd'hui a en commun avec cette époque ?
Dans son commentaire sur 『La Conspiration impériale』, Tetsuro Irie affirme que la critique de Shigehiko Hasumi et toutes ses autres œuvres écrites sont définies par le temps et l'espace du Second Empire français.
Hasumi lui-même affirme être obsédé par ce sujet, et le résultat est un chef-d'œuvre de plus de mille pages en coréen intitulé « Portrait d'un artiste ordinaire ».
Ce livre décrit, à travers le personnage de Maxime du Camp, comment le concept d’« universalité », un champ de différence relative où tout est réduit à des signes interchangeables, s’est établi comme une réalité historique particulière du Second Empire.
Et dans ce livre dérivé, 『La Conspiration Impériale』, le Second Empire est abordé sous le même angle, en se concentrant sur les demi-frères Louis Napoléon et de Morny.
Louis Napoléon, premier président élu par référendum national de la Seconde République instituée par la Révolution de février 1848, organisa un coup d'État en 1851 et monta sur le trône d'empereur en décembre de l'année suivante.
Suivant l’exemple de son oncle Napoléon Bonaparte, qui avait renversé la République par un coup d’État le 18 Brumaire (9 novembre 1799) et avait été couronné empereur le 2 décembre 1804, ce neveu insignifiant a lui aussi renversé la République.
Dans ce processus, de Morny, né enfant illégitime de Louis Napoléon et contraint de vivre toute sa vie sous une fausse identité, endosse le rôle d'un cerveau froid et réaliste.
Hasumi suggère que cette demi-sœur illégitime a peut-être pressenti l'avènement d'une ère où l'ambiguïté de l'identité elle-même pourrait devenir une arme, et il porte son attention sur deux textes laissés par de Morny (sous des noms différents) et déchiffre la relation étrangement imbriquée qui les unit.
L'une est la « Proclamation », un document administratif signé par le « Ministre de l'Intérieur de Morny » et publié le jour du coup d'État, le 2 décembre 1851, qui est un texte qui met « réellement » en œuvre la conspiration du coup d'État.
La raison pour laquelle cela a un réel effet n'est pas qu'un véritable ministre de l'Intérieur l'ait signé, mais qu'un mécanisme inverse est à l'œuvre, par lequel le nom de de Morny acquiert de l'autorité grâce à l'impression et à la distribution massives d'une simple signature formelle.
Nous nous trouvons ici dans une situation où le simulacre deleuzien devient une réalité politique.
Ainsi se crée une situation « cynique » dans laquelle le simulacre actualise l’« origine », qui n’est rien de plus qu’une fiction formelle.
Un autre texte est le livret de l'opérette bouffe [Monsieur Sufleury, You Are Home Tonight], jouée à la résidence de de Morny, devenu président du Conseil législatif le 31 mai 1861, dix ans après le coup d'État, et dans lequel un autre nom inventé par de Morny, de Saint-Rémy, est mentionné aux côtés de celui du compositeur Jacques Offenbach.
La pièce met en scène un jeune couple qui, grâce à une pièce de théâtre dans la pièce, « imite » habilement une véritable chanteuse d'opéra, trompant ainsi leur père bourgeois qui souhaite acquérir la gloire (« renommée ») en « imitant » la haute société, et qui finit par obtenir la permission de se marier et une dot.
Selon Hasumi, ce complot, qui repose sur la réussite d'une conspiration par « l'imitation », rappelle la « répétition » du coup d'État des demi-frères.
De plus, la relation complexe entre le réel et le faux a quelque chose en commun avec le concept d'art que l'on appelle aujourd'hui postmoderne, et le fait que « l'argent » et « la femme » soient devenus interchangeables avec « le nom » en tant que symbole unique témoigne de l'avènement d'une ère où l'essence du symbole n'a plus d'importance.
Découverte de l'universalité :
L'avènement d'une ère où seules des différences symboliques existent
Les événements et les personnages importants de l'histoire mondiale se répètent deux fois.
D'abord comme une tragédie, puis comme une farce.
Mais Marx s'est trompé au sujet du genre de la pièce récurrente.
Ce n'est pas une farce, mais une opérette bouffe.
L'auteur avance ici l'argument intéressant que, si le coup d'État de Napoléon III (Louis Napoléon) a certes « répété » un événement, Marx a mal interprété le genre de la représentation du 18 Brumaire de Louis Bonaparte. Le genre en question dans cette conspiration n'est pas la « farce », mais l'« opérette bouffe », et, de plus, il ne s'agit pas d'une fastidieuse reconstitution d'une « tragédie » déjà jouée, mais plutôt de la représentation d'une œuvre inédite, ayant déjà été jouée exactement dix ans avant sa composition.
Le Second Empire révèle la forme primitive d'une société dans laquelle le public tolère l'empereur comme un symbole, tout comme les femmes, l'argent et les noms circulent comme des symboles dans l'opérette bouffe de De Morny.
L'année 1851 marqua le début d'une ère où le cynisme politique, concrétisé par la minimisation de la prise de pouvoir supposément politique, devint la force dominante.
La traduction de ce livre a été réalisée par le critique de cinéma Lim Jae-cheol, qui a fait découvrir de nombreuses œuvres de Shigehiko Hasumi à la Corée.
Il explique que le livre a été écrit rapidement, comme une sorte de dérivé de son œuvre monumentale de 1988, Portrait d'un artiste, mais qu'il possède l'éclat d'un film de série B, rivalisant voire surpassant presque le film à succès avec lequel il est sorti.
Bien que bref et concis, il aborde les thèmes centraux de la critique de Hasumi et permet de comprendre d'où vient son point de vue unique et multiforme.
Le succès de ce coup d'État par imitation, ourdi par un enfant illégitime qui avait forgé son propre nom,
À quelle époque témoigne-t-il ?
Qu'est-ce que le monde d'aujourd'hui a en commun avec cette époque ?
Dans son commentaire sur 『La Conspiration impériale』, Tetsuro Irie affirme que la critique de Shigehiko Hasumi et toutes ses autres œuvres écrites sont définies par le temps et l'espace du Second Empire français.
Hasumi lui-même affirme être obsédé par ce sujet, et le résultat est un chef-d'œuvre de plus de mille pages en coréen intitulé « Portrait d'un artiste ordinaire ».
Ce livre décrit, à travers le personnage de Maxime du Camp, comment le concept d’« universalité », un champ de différence relative où tout est réduit à des signes interchangeables, s’est établi comme une réalité historique particulière du Second Empire.
Et dans ce livre dérivé, 『La Conspiration Impériale』, le Second Empire est abordé sous le même angle, en se concentrant sur les demi-frères Louis Napoléon et de Morny.
Louis Napoléon, premier président élu par référendum national de la Seconde République instituée par la Révolution de février 1848, organisa un coup d'État en 1851 et monta sur le trône d'empereur en décembre de l'année suivante.
Suivant l’exemple de son oncle Napoléon Bonaparte, qui avait renversé la République par un coup d’État le 18 Brumaire (9 novembre 1799) et avait été couronné empereur le 2 décembre 1804, ce neveu insignifiant a lui aussi renversé la République.
Dans ce processus, de Morny, né enfant illégitime de Louis Napoléon et contraint de vivre toute sa vie sous une fausse identité, endosse le rôle d'un cerveau froid et réaliste.
Hasumi suggère que cette demi-sœur illégitime a peut-être pressenti l'avènement d'une ère où l'ambiguïté de l'identité elle-même pourrait devenir une arme, et il porte son attention sur deux textes laissés par de Morny (sous des noms différents) et déchiffre la relation étrangement imbriquée qui les unit.
L'une est la « Proclamation », un document administratif signé par le « Ministre de l'Intérieur de Morny » et publié le jour du coup d'État, le 2 décembre 1851, qui est un texte qui met « réellement » en œuvre la conspiration du coup d'État.
La raison pour laquelle cela a un réel effet n'est pas qu'un véritable ministre de l'Intérieur l'ait signé, mais qu'un mécanisme inverse est à l'œuvre, par lequel le nom de de Morny acquiert de l'autorité grâce à l'impression et à la distribution massives d'une simple signature formelle.
Nous nous trouvons ici dans une situation où le simulacre deleuzien devient une réalité politique.
Ainsi se crée une situation « cynique » dans laquelle le simulacre actualise l’« origine », qui n’est rien de plus qu’une fiction formelle.
Un autre texte est le livret de l'opérette bouffe [Monsieur Sufleury, You Are Home Tonight], jouée à la résidence de de Morny, devenu président du Conseil législatif le 31 mai 1861, dix ans après le coup d'État, et dans lequel un autre nom inventé par de Morny, de Saint-Rémy, est mentionné aux côtés de celui du compositeur Jacques Offenbach.
La pièce met en scène un jeune couple qui, grâce à une pièce de théâtre dans la pièce, « imite » habilement une véritable chanteuse d'opéra, trompant ainsi leur père bourgeois qui souhaite acquérir la gloire (« renommée ») en « imitant » la haute société, et qui finit par obtenir la permission de se marier et une dot.
Selon Hasumi, ce complot, qui repose sur la réussite d'une conspiration par « l'imitation », rappelle la « répétition » du coup d'État des demi-frères.
De plus, la relation complexe entre le réel et le faux a quelque chose en commun avec le concept d'art que l'on appelle aujourd'hui postmoderne, et le fait que « l'argent » et « la femme » soient devenus interchangeables avec « le nom » en tant que symbole unique témoigne de l'avènement d'une ère où l'essence du symbole n'a plus d'importance.
Découverte de l'universalité :
L'avènement d'une ère où seules des différences symboliques existent
Les événements et les personnages importants de l'histoire mondiale se répètent deux fois.
D'abord comme une tragédie, puis comme une farce.
Mais Marx s'est trompé au sujet du genre de la pièce récurrente.
Ce n'est pas une farce, mais une opérette bouffe.
L'auteur avance ici l'argument intéressant que, si le coup d'État de Napoléon III (Louis Napoléon) a certes « répété » un événement, Marx a mal interprété le genre de la représentation du 18 Brumaire de Louis Bonaparte. Le genre en question dans cette conspiration n'est pas la « farce », mais l'« opérette bouffe », et, de plus, il ne s'agit pas d'une fastidieuse reconstitution d'une « tragédie » déjà jouée, mais plutôt de la représentation d'une œuvre inédite, ayant déjà été jouée exactement dix ans avant sa composition.
Le Second Empire révèle la forme primitive d'une société dans laquelle le public tolère l'empereur comme un symbole, tout comme les femmes, l'argent et les noms circulent comme des symboles dans l'opérette bouffe de De Morny.
L'année 1851 marqua le début d'une ère où le cynisme politique, concrétisé par la minimisation de la prise de pouvoir supposément politique, devint la force dominante.
La traduction de ce livre a été réalisée par le critique de cinéma Lim Jae-cheol, qui a fait découvrir de nombreuses œuvres de Shigehiko Hasumi à la Corée.
Il explique que le livre a été écrit rapidement, comme une sorte de dérivé de son œuvre monumentale de 1988, Portrait d'un artiste, mais qu'il possède l'éclat d'un film de série B, rivalisant voire surpassant presque le film à succès avec lequel il est sorti.
Bien que bref et concis, il aborde les thèmes centraux de la critique de Hasumi et permet de comprendre d'où vient son point de vue unique et multiforme.
SPÉCIFICATIONS DES PRODUITS
- Date d'émission : 18 avril 2025
Nombre de pages, poids, dimensions : 155 pages | 182 g | 128 × 187 × 8 mm
- ISBN13 : 9788932043647
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