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Une nouvelle histoire de la Révolution française
Une nouvelle histoire de la Révolution française
Description
Introduction au livre
Une histoire complète de la Révolution française, reflétant de manière exhaustive les sources récentes du monde anglophone.
« Une nouvelle histoire de la Révolution française » s'apparente à un roman policier plein de potentiel.

En définitive, le lecteur doit choisir l'une des solutions proposées.

―『Annales historiques de la Révolution française』

Dans cet ouvrage, s’appuyant sur un large éventail de sources, notamment des études en langue anglaise, Jean-Clément Martin propose de réinterpréter la période de 1770 à 1802 en quatre moments monumentaux.
Tout d'abord, la « révolution par le haut », commencée par Louis XV et maladroitement poursuivie par Louis XVI, échoua lors du coup d'État audacieux connu sous le nom de « prise de la Bastille » en 1789.
Alors commença la renaissance révolutionnaire que presque tous les Français attendaient.
Puis, en 1792, commença la « véritable révolution » menée par les Jacobins.
Les Jacobins poursuivaient avec passion une société nouvelle, mais ils se livraient également à des violences incontrôlables.
Finalement, après la destitution de Robespierre, la concurrence entre les différentes factions politiques a perturbé la stabilité institutionnelle, conduisant finalement à l'ascension d'un général charismatique à la tête du pays.
Ce n'est qu'après avoir traversé tant d'événements que la France est finalement entrée dans l'ère moderne.
Jean-Clément Martin a habilement traité les événements complexes qui se sont déroulés en France et à l'étranger durant cette période, comme s'il assistait à un long drame historique.
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    Aperçu

indice
Note | Préface

Pourquoi la révolution qui a commencé au-dessus a échoué

Chapitre 1 : L'ère des révolutions successives
Chapitre 2 : La monarchie absolue, un Gulliver piégé ?
Chapitre 3 : Les failles de l'État
Chapitre 4 : Diversité des opinions
Chapitre 5 La chute de la maison de Bourbon

Partie 2 : La dernière révolution : renaissance ou révolution ?

Chapitre 1 : De la révolution de la monarchie absolue à la révolution de l'État-nation
Chapitre 2 : Mener la révolution
Chapitre 3 : La quête de l'unité
Chapitre 4 : Peuple, État et religion
Chapitre 5 : La politisation de la contradiction
Chapitre 6 : Une victoire vaine
Chapitre 7 Une nation divisée

Partie 3 : La seconde révolution : Révolution sociale : Une communauté utopique ou des États en guerre ?

Chapitre 1 : Le peuple et les révolutionnaires
Chapitre 2 : Une nation divisée, septembre 1792 – juillet 1793
Chapitre 3 : La domination de la guerre : juillet 1793 – décembre 1793
Chapitre 4 : L’État révolutionnaire : décembre 1793 – avril 1794
Chapitre 5 Thermidor ou Confusion

Partie 4 : La révolution perdue : révolutions de palais et coups d'État

Chapitre 1 : Entre révolution et réaction
Chapitre 2 : Le nouveau système
Chapitre 3 La République confisquée
Chapitre 4 : Une révolution dans la forme

Abréviations | Références | Index | Œuvres représentatives de l'auteur

Dans le livre
Le fait que la prise de la Bastille en juillet 1789 soit devenue un symbole du succès de la révolution française ne doit pas être interprété comme signifiant que les « révolutionnaires » ont réussi.
Parce qu'à cette époque, c'était un spectacle rare.
Il faut plutôt y voir un témoignage permettant de comprendre à quel point les gens de l'époque ont été choqués d'assister à un événement incroyable.
Cet événement fut une révolution qui réussit après une série d'échecs dans la ville la plus importante de l'époque.
En un instant, le mot « révolution » a pris un sens complètement différent.

--- p.24~25

Nous comprenons que la prise de la Bastille en 1789 équivalait à la chute du mur de Berlin 200 ans plus tard.

--- p.69

Les projets absolutistes de la monarchie française avaient pratiquement échoué avant 1780, ne laissant subsister que les façades des bâtiments dont Louis XIV avait rêvé.
Mais l'ombre qu'elle projette à elle seule suffit à servir d'épouvantail et d'excuse.
À tous ces égards, Louis XVI paraissait beaucoup plus grand qu'il ne l'était.
En fin de compte, il sera tenu responsable de son incapacité à maîtriser l'ensemble des contradictions dont il a hérité.
--- p.88

Lorsqu'on écrit l'histoire, il faut traiter toutes les catégories avec soin.
Par exemple, le concept de mondialisation est inapproprié car il traite les individus comme des acteurs au sein d'un groupe, oubliant qu'ils agissent en groupe selon des dynamiques, des calculs et des ambitions.
Nous devons faire preuve de prudence et éviter une perspective [à moyen ou long terme] qui s'étend sur des siècles.
(Omission) Il ne faut pas oublier qu'à mesure que l'économie se développait, la société se divisait davantage.
Il convient également de garder à l'esprit la nature complexe des conflits.
(Omission) L'idée que nous sommes passés d'une société de statut à une société de classes entre 1750 et 1770 peut sembler plausible à première vue, mais nous ne devrions pas l'accepter sans discussion.

--- p.116~117

Une atmosphère politique et sociale unique s'est développée au sein des classes moyennes et supérieures, déterminées à résister à toutes formes de privilèges et de restrictions institutionnelles.
Contrairement à d'autres pays où la politique n'abordait pas toutes les catégories de la société ni tous les aspects de la vie quotidienne, la France remettait en question toutes les normes culturelles.

--- p.144

Les relations entre religion et pouvoir, entre religieux et monarques, n'ont jamais été simples ni pacifiques.
(Omission) Les deux forces qui contrôlaient le royaume se sont progressivement éloignées, et une fois la révolution déclenchée, elle a eu des conséquences graves et irréversibles.
Cependant, très secrètement, les divisions religieuses issues du jansénisme et de la suprématie papale ont créé un climat qui menaçait la monarchie chrétienne.

--- p.145~146

L'historiographie favorable aux révolutionnaires diffuse ce type de conclusions.
Elle soulignait la détermination des « révolutionnaires » à rejoindre la « foule révolutionnaire » le 14 juillet, tout en ignorant tout ce que le tableau d'Épinal ne confirmait pas, à savoir justifier la légitimité de la Troisième République.
L'autre version des faits, bien que conservant le même schéma, dénonçait leur manque de réalisme en soulignant que les révolutionnaires avaient plongé le pays dans un « règne de la terreur ».
L’isolement de Sieyès, les calculs des contre-révolutionnaires qui rejetaient l’absolutisme, les erreurs constantes du roi et de la cour, la tradition de rébellion – tout cela a conduit à un tournant qui a mis le pays sur la voie de la « révolution » et de la « constitution » au vrai sens du terme en quelques mois.
--- p.242~243

Comment la Révolution française a-t-elle commencé ? Il est indéniable qu’elle a entraîné une réorganisation fondamentale du paysage politique.
La tolérance religieuse a ébranlé la suprématie du catholicisme.
Bien que le roi restât de facto divin et « inviolable » comme le définissait la constitution encore en cours de finalisation, le royaume n'était plus organisé autour de la présence physique du roi.
(Omission) Après juillet 1789, la régénération du royaume, dans laquelle le roi était intervenu, créa ainsi une souveraineté commune.
--- p.273

La France, au sens traditionnel du terme, était un pays où de nombreuses « nations » et de nombreuses « ethnies » étaient vaguement unies.
(Omission) L'obsession pour le « peuple » est née de l'espoir de trouver une base solide pour le système après l'affaiblissement du pouvoir du roi, et de la crainte des revendications du « peuple » qui se soulèverait en rébellion.

--- p.286~287

La polarisation révolution/contre-révolution était clairement l'expression d'antagonismes liés à la propriété, aux distinctions sociales, à la couleur de peau et à la religion, et elle a engendré une multitude d'événements et de nombreux mythes.
Il faut toutefois garder à l'esprit que si nous appliquons cette approche dichotomique pour dépeindre l'histoire de la France ou de l'humanité dans son ensemble, nous risquons de ne pas saisir les espoirs, les luttes et les souvenirs de chacun.

--- p.378~379

Pour écrire l'histoire, il faut essentiellement critiquer toutes les traditions saintes, et il ne faut pas croire facilement à la vérité des déclarations qui justifient ses actions, ni inventer l'idée que les êtres humains sont intrinsèquement cruels plutôt qu'éthiques.
--- p.469

L'incapacité à recouvrer les fonds a toujours été une faiblesse du système.
Les impôts n'étaient pas perçus, l'argent était rare et le gouvernement fonctionnait constamment à perte, même s'il avait étendu ses ventes de biens immobiliers nationaux à la Belgique.
Alors même que les acheteurs disposent de moins en moins de moyens fiables pour protéger leurs actifs, les critiques à leur égard n'ont fait que s'accroître.
L’État a versé des droits de remboursement en espèces aux créanciers, mais même ceux-ci sont devenus la cible de spéculations.
La circulation des billets de trésorerie a permis de pallier la pénurie de monnaie fiduciaire, mais n'a profité qu'aux spéculateurs et aux plus riches.
L'écart entre riches et pauvres a atteint son niveau le plus élevé.
Les rentiers et les salariés ont été directement touchés par l'inflation, et le manque d'argent en circulation dans les villes a laissé d'innombrables personnes extrêmement pauvres sans aucune aide.
La République s'est transformée en dictature pour protéger l'oligarchie, garantir les intérêts de la moitié de la population française et placer l'armée au centre du système.
--- p.772~773

Un examen du budget principal du pays montre que l'armée était clairement nécessaire.
C'était plutôt parce que l'armée remplissait toujours les caisses de l'État et enrichissait le pays.
(Omission) Certains désapprouvaient son pillage, mais l'armée a complètement changé la perception du pouvoir.
Pour les observateurs étrangers contre-révolutionnaires, l'armée représentait la « terrible révolution », et Bonaparte en était l'incarnation.
--- p.803~804

Avis de l'éditeur
« Une nouvelle histoire de la Révolution française » s'apparente à un roman policier plein de potentiel.

En définitive, le lecteur doit choisir l'une des solutions proposées.

 ̄『Annales historiques de la Révolution française』

◆ Le début et la fin de la Révolution française, compilés selon une nouvelle méthodologie narrative historique

L'auteur Jean-Clément Martin rejette la vision de classe de l'histoire d'Albert Soboul, historien révolutionnaire représentatif de la fin du XXe siècle.
Selon l'auteur, non seulement la Révolution française n'a pas été causée par la bourgeoisie, mais l'idée que cette classe ait été un produit de la révolution reste à débattre.
Bien entendu, je reconnais pleinement et j'hérite des remarquables travaux de recherche de la génération précédente d'historiens, y compris Sobul, mais je ne partage pas la méthodologie qui consiste à juger la période révolutionnaire dans une perspective à moyen ou long terme trop marquée, ni en particulier à privilégier l'idéologie politique.
En résumé, on peut dire que l'auteur est un représentant du « révisionnisme historique » baptisé par l'École des Annales.


Le professeur émérite Joo Myung-cheol, qui a traduit cet ouvrage, est un expert reconnu, auteur et traducteur de nombreux livres sur le sujet, dont une série en dix volumes consacrée à l'histoire de la Révolution française. Il présente ainsi le parcours universitaire de l'auteur :


« L’école des Annales a élargi les horizons de la recherche historique en posant les questions suivantes : « Quelle est l’essence de l’histoire ? Comment devons-nous aborder une nouvelle histoire ? Quel est le nouvel objet ? » (1974, Faire de l’histoire).
Ils ont relu les documents existants avec de nouvelles méthodes de résolution de problèmes et, en exhumant des documents notariés tels que des testaments et des inventaires de biens, y compris des livres, ils ont prouvé que les facteurs culturels tels que le niveau d'éducation et l'attitude mentale d'un groupe social étaient aussi importants que les facteurs économiques.
Au cours des 50 années suivantes, ils ont élargi l'horizon de l'histoire sociale, passant d'une perspective économique à une perspective culturelle, et ont ouvert la voie au domaine de la microhistoire, prouvant l'hypothèse selon laquelle les individus au sein de groupes sociaux spécifiques créent ou consomment des cultures uniques.
L'étude de l'histoire de la Révolution française a également été impliquée, directement ou indirectement, dans ce parcours et en a grandement bénéficié.
Jean-Clément Martin a écrit cet ouvrage en s'appuyant pleinement sur sa connaissance approfondie des révolutions et des réactions, ainsi que sur ses vastes archives historiques. Grâce à ce livre, « La Révolution française en récits et infographies » permet aux lecteurs de comprendre intuitivement ce vaste pan de l'histoire.

L'auteur, qui étudie activement la Révolution française depuis 30 ans et s'est concentré sur de nombreux « événements », souligne l'importance d'établir une perspective historique et une attitude narrative correctes dans cet ouvrage, qui inclut des résultats de recherches récentes du monde anglophone.


« Il est important de comprendre ce qui pousse des gens totalement dépourvus de sens politique à développer des idées complexes, confondant grande politique et politique populaire, analyse rationnelle et prophétie, héroïsme et sordidité. »
(Omission) Je respecte le fait que la méthodologie historique qui considère rationnellement l'irrationalité de l'existence et des choses est particulièrement applicable à toutes les oppositions et divisions, et je crois qu'il est possible de parler franchement des faits passés sans rechercher aucune sacralité.
(Omission) L’essentiel est de comprendre les « moments » de la révolution.
(Omis) Le but de ce livre est d’inscrire ces « moments » dans toute la « période » de la révolution (l’« époque », comme l’appelle Maistre) et de considérer même les dispositifs les plus infimes qui régissent la relation entre l’individu et le groupe.


Ce livre traite du processus d'expérimentation de la révolution, depuis les réformes d'une monarchie absolue, en passant par l'opposition de la noblesse et de la haute cour, jusqu'au soulèvement du « peuple », ainsi que de la naissance d'un État militaire, puis d'un État libéral, et enfin de l'organisation d'un État centré sur un chef charismatique.
(Omission) Pour écrire l'histoire de la période la plus cruciale de la France, il faut critiquer l'approche de l'analyse exhaustive et des explications fondées sur des catégories prédéterminées, et considérer les actions principales des individus ordinaires, ainsi que les rôles qu'ils jouent dans les groupes.
Dans ce cas, il faut accepter de devoir se frayer un chemin à travers un labyrinthe de faits et de parcourir constamment des documents qui comporteront forcément des lacunes. » – Extrait de la « Préface »

La Révolution française n'a pas eu lieu à cause d'une «crise de l'ancien régime».

Au XVIIIe siècle, la « révolution » n'était pas l'apanage exclusif de la France.
Une série de « révolutions atlantiques » ont eu lieu en Angleterre, célèbre pour la Glorieuse Révolution, ainsi qu'à Genève, en Pologne, en Suède et surtout dans les colonies américaines.
Il est toutefois clair que la révolution qui a eu lieu en France, la chute d'un régime absolutiste et l'exécution du roi et de la reine par la guillotine ont constitué un tournant et un choc majeurs dans l'histoire.
En outre, ce qui permet de qualifier de « révolution » uniquement les changements sociaux qui ont secoué la France entre 1789 et 1799, c'est que, tandis que la Révolution atlantique était une révolution « douce », l'une de ces « révolutions » qui se sont succédé pendant les Lumières pour résoudre les problèmes internes et les tensions entre classes sociales ou communautés civiques, et dont la plupart ont échoué, la Révolution française était non seulement complètement différente de ces révolutions survenues jusqu'en 1789, mais aussi une « révolution » qui s'est déroulée d'une manière nouvelle, où les forces populaires étaient aussi importantes que celles des dirigeants sociaux et exigeaient une solution politique différente de l'établissement d'un système de direction par des célébrités.

L'une des idées fausses les plus répandues est la vision dichotomique selon laquelle la révolution est nouvelle et l'ancien système est ancien, et l'on considère que la Révolution française est simplement survenue à cause d'une crise de l'ancien système.
L’auteur affirme que « si la conscience collective que le seuil de la révolution avait été franchi est clairement apparue en 1789, l’idée que la structure de la monarchie absolue française était fragile et finirait par s’effondrer remonte à une trentaine d’années auparavant.
Par conséquent, en 1789, la question essentielle n'était pas la destruction de la monarchie absolue, mais le nom donné aux vestiges d'un système déjà au bord de l'extinction.
Il souligne fermement que « l’absolutisme de l’ancien régime n’était qu’une façade recouvrant un bâtiment en ruines depuis 1760-1770 » (p. 71), et que « nous ne devons pas opposer la “nouveauté” de la révolution à l’“ancienneté” de l’ancien régime, en pensant que la révolution a inventé une signification complètement nouvelle et a ainsi jeté le pays dans une aventure malheureuse » (p. 154).
L'auteur établit ensuite le diagnostic suivant quant à la cause de la Révolution française :

Le moment où le gouvernement a hésité sur le choix de la politique à adopter parmi les trois proposées a été la clé de l'histoire de la révolution.
Parmi les trois politiques qui seraient fondamentalement influencées par le système fiscal, premièrement, la France resterait-elle une monarchie constitutionnelle capable de négocier le remboursement de ses dettes ? Deuxièmement, deviendrait-elle un État absolutiste doté d’un gouvernement participatif et professionnel, et imposant des impôts oppressifs ? Troisièmement, deviendrait-elle une monarchie « mixte », où l’aristocratie traditionnelle jouerait le rôle de médiateur entre le roi et le peuple ? Quoi qu’il en soit, la Révolution française ne fut pas une « crise de l’Ancien Régime », mais plutôt le fruit d’un concours de circonstances.
(Pages 105-106)

La Révolution française n'était pas une réforme préméditée, mais le fruit de compromis et d'événements fortuits.

Comment l'auteur, qui étudie l'histoire de la Révolution française depuis plus de 30 ans, perçoit-il la « révolution » ?
Dans ce livre massif de 888 pages, examinons brièvement les passages où l'auteur mentionne la « révolution » elle-même.

La révolution est un processus qui crée et confirme sans cesse d'innombrables expériences, tout en alimentant des attentes irréalisables et l'angoisse de l'échec.
(Page 17)

La révolution n'est pas une machine incontrôlable qui déraille, mais plutôt une spirale de processus imbriqués de renouvellement et de reconstruction à partir de la base, ainsi que des processus d'exclusion et de répression.
(Page 18)

[En fait], la révolution a peut-être réussi grâce à la « faiblesse » du roi.
Par conséquent, s'il avait eu une forte personnalité comme Louis XIV ou Bonaparte, il aurait empêché la révolution.
(Page 70)

Une révolution se produit lorsqu'un groupe prend conscience de la nécessité de rompre avec le système et les liens de l'État avec l'histoire humaine.
(Page 95)

Les révolutions n'ont jamais été l'œuvre d'un bloc unique, mais plutôt un choc orchestré par des groupes opérant sous l'influence de courants opposés, tous œuvrant de concert.
(Page 492)

La centralisation et la politisation rapide de l'État n'étaient pas une révolution, mais plutôt le résultat de l'intervention de nombreux individus aux opinions divergentes.
(Page 500)

L'auteur affirme ainsi que nous devons évaluer le sens du terme « révolution » sans préjuger de celui-ci, et prêter attention au contexte dans lequel l'opinion publique de l'époque liait la « révolution » aux situations nationales et internationales.
« En 1789, la chose la plus largement acceptée en France était la régénération. » (p. 246) En conclusion, on estime que la France avait déjà commencé à connaître une révolution avant 1789 en raison du mécontentement accumulé du peuple dû à des déficits fiscaux chroniques, des problèmes fiscaux, des conflits religieux et un écart extrême entre riches et pauvres.
Pour preuve, il cite le fait que des rébellions et des soulèvements continuent de se produire dans les zones rurales et urbaines depuis plus de 30 ans.
L’auteur, qui met en garde contre une interprétation historique totale qui « repose sur des résumés qui encouragent des raccourcis idéologiquement bizarres », souligne que « lorsqu’on écrit l’histoire, il faut plus que jamais éviter d’être tenté par une analyse systématique de la philosophie politique », et que « le fait historique est que la Révolution française n’était pas une réforme préméditée, mais un compromis et un événement accidentel.
Il souligne que « l’incapacité à affirmer clairement que l’on exigeait une constitution pour le royaume a joué un rôle plus important que le véritable objectif révolutionnaire » (p. 241).
Et il conclut : « Ne devrions-nous pas lire la période révolutionnaire comme la fin du processus d’invention d’un État moderne et d’établissement d’une monarchie absolue tout en surmontant toutes sortes de conflits à commencer par les guerres de religion ? » (p. 99).


◆ Opposer les « Lumières » à l’« ancien système » revient à créer un mythe historique.

Les Lumières sont un thème récurrent dans la Révolution française.
Parmi eux, Voltaire et Rousseau sont sans doute les plus importants (Voltaire fut enterré au Panthéon en 1791 et Rousseau en 1794).
En particulier, la proposition de Rousseau sur la « volonté générale » était un concept accepté aussi bien par l'aile gauche que par l'aile droite de l'Assemblée nationale.
L'auteur soutient toutefois que nous ne devrions pas accepter l'idée reçue selon laquelle les Lumières auraient été la cause des révolutions, et critique les deux siècles d'érudits qui ont consacré leur énergie à un débat erroné sur la relation entre les Lumières et la révolution.
L'auteur souligne les limites des études existantes comme suit.

On a à peine tenu compte du fait que les derniers représentants des Lumières étaient la cible de critiques après 1790, et qu'ils devaient se taire soigneusement et se cacher même au sein de l'Assemblée nationale.
Il ne faut pas oublier qu'il y eut des dissensions, car Voltaire fut inhumé au Panthéon en 1791 et Rousseau en 1794.
Pour comprendre les diverses réalités de l'histoire, il faut rejeter les contre-révolutionnaires qui accusent les penseurs des Lumières et les francs-maçons de la ruine de la société française, ainsi que les révolutionnaires qui, comme Saint-Just, insistent pour que tout le XVIIIe siècle soit enterré au Panthéon.

Nous devons également nous tenir à l'écart de ceux qui, comme Marx, lient les Lumières à la montée de la bourgeoisie dans sa lutte contre le féodalisme, ou, comme Cassirer, voient les Lumières comme un acte de foi en la raison comme libératrice, ou encore, comme Adorno, Horkheimer et Arendt, critiquent les Lumières comme un désir de dominer le monde réel au point d'éliminer l'élément humain de toute société et de jeter les bases du totalitarisme, ainsi que de leurs partisans.
Toutes ces interprétations, bien que provocatrices, partagent le même défaut.
L'objectif est d'englober et d'unifier des mouvements inégaux, contradictoires et présentant des caractéristiques différentes d'un pays à l'autre.
(Omission) L’accusation selon laquelle les Lumières seraient responsables de la Révolution française et de la destruction de leurs propres ambitions résulte d’un mélange de nombreuses réalités du XIXe siècle.
(Omission) Opposer les « Lumières » à « l’ancien système » revient à créer un mythe historique.
(Pages 134-135)

Le coup d'État des Thermidor et le « grand révolutionnaire » Robespierre

Dans cet ouvrage, l'auteur aborde la période allant de la Révolution atlantique à la prise de pouvoir par Napoléon, qui renverse la Première République en tant que président du Consulat. La Révolution française elle-même se divise en deux phases, la première couvrant la décennie de 1789 à 1799.
La seconde moitié de cette période fut marquée par le déni de la révolution, et la figure la plus notable de cette époque fut Robespierre, connu comme l'incarnation de la « Terreur ».
Le 27 juillet 1794, Robespierre, qui dirigeait le gouvernement révolutionnaire, fut exécuté.
Cet incident est appelé le « coup d'État thermidorien » et constitue essentiellement une « réaction ».
Ainsi s’acheva la première moitié de la période révolutionnaire, et selon l’auteur, « Thermidor fut à la fois un événement et un concept ».
L'auteur affirme que le concept de « régime de terreur » était « une invention des réactionnaires thermidoriens » et qu'« aucun comité gouvernemental jusqu'en 1793-1794 n'a explicitement parlé d'un tel régime ni souhaité l'établir.
« Il convient de rappeler que les pratiques de protection communautaire, de châtiment légal rapide et de violence politique existaient même pendant la période monarchique avant 1789 » (p. 404).


L'auteur exprime son regret que Robespierre, qui avait œuvré sans relâche jour et nuit pour la révolution, ait perdu la vie à cause de la trahison de ses camarades et qu'il ait été le personnage principal de la « Terreur » qui a créé un climat social de « dégoût de la guillotine » et le seul à porter le stigmate d'un dictateur.
« Se pourrait-il que le nombre de bourreaux ait été connu parce que la Révolution avait imposé une terreur excessive et qu’on l’a utilisée pour en imputer la responsabilité à Robespierre ? » (p. 651), « Le “dégoût de la guillotine” a été attribué aux lois des Prairies parce que Fouquier-Tinville et le Comité de sécurité ont délibérément appliqué la loi sans discernement.
Robespierre n'avait donc d'autre choix que d'assumer ses responsabilités sans pouvoir se justifier.
Robespierre est tombé dans un piège car il ne trouvait pas d'autre façon d'agir, tout comme lorsqu'il joue au go.
Les exilés évoquaient sa « dictature » dans leurs publications.
(Omission) Il avait des conflits non seulement avec ses collègues du Comité national de salut, mais aussi avec le Comité de sécurité.
Il s'est notamment isolé parce qu'il menaçait directement « l'ennemi intérieur ».
L’opinion publique lui a également tourné le dos. (p. 652) Cependant, dans les générations suivantes, Robespierre a été réévalué comme l’incarnation de la révolution, et la raison de cela est expliquée comme suit.


Nous savons que Robespierre a conquis le cœur de la postérité (F.
Je ne pense pas que ce soit parce que, comme le dit Furet, « il représentait l'histoire la plus tragique et la plus pure de la révolution ».
Il ne fait aucun doute qu'il a nettement battu Mirabeau sur ce terrain.
Il avait un rival nommé Marat, plus névrosé et dévoué à la révolution, qui rejetait tout compromis du gouvernement.
Il existe une autre raison pour laquelle Robespierre est devenu l'incarnation de la révolution.
C'est parce que les camarades d'hier [comme Barre et Viot Baren] sont devenus des ennemis éternels, le blâmant et le tenant seul responsable de la violence politique appelée « Règne de la Terreur », et, sans même savoir ce qu'ils font, ont violemment poussé la révolution dans une direction totalement inattendue et sans espoir.
Son mythe est né, curieusement, d'un processus mêlant non seulement sa propre gloire, mais aussi le mythe de la Vendée, où l'on se souvenait de lui comme d'un bourreau.
(Page 662)

◆ La révolution confisquée par Napoléon

Napoléon Bonaparte est probablement le Français le plus célèbre au monde.
L'auteur reconnaît également qu'il avait un côté extraordinaire et attachant, car c'était un homme de grand caractère, à la vie haute en couleur et un protagoniste mythique, qui mit fin à la Révolution française et monta sur le trône en tant qu'« Empereur » en 1804.
Cependant, du point de vue d'un historien qui valorise les récits lucides et objectifs, il semble que nombre des « succès » de Napoléon, tels que le remplissage du trésor national et l'expansion territoriale par le biais d'expéditions étrangères, notamment en Italie, aient été perçus comme sordides ou insignifiants.
« Je veux briser le mythe de Bonaparte, mais je dois aussi essayer de comprendre pourquoi il a connu un tel succès à son époque », explique l'auteur, ajoutant qu'il raconte une histoire intéressante.

Bonaparte a mis en œuvre une stratégie visant à contrôler l'Italie, à réorganiser l'Europe et à s'immiscer sans aucune contrainte dans la vie des Français.
Des directeurs comme Barras avaient reçu d'importantes sommes d'argent pour leurs négociations préliminaires à Leoben, et Bonaparte savait comment exploiter leur propension à payer.
(Omission) Bonaparte a systématiquement utilisé la politique de la terreur pour réprimer la rébellion.
Lorsqu'une révolte éclata à Vérone le 17 avril 1797, Bonaparte, de manière abjecte, profita de l'hostilité des habitants et de l'armée pour s'emparer de la République de Venise.
(Pages 763-764)

La campagne italienne a littéralement placé Bonaparte au centre de la vie politique nationale.
Ses exploits furent soigneusement communiqués à la France grâce à une propagande habile, et (omise) l'expédition italienne, bien que limitée et n'ayant donné que des résultats mineurs, non seulement ébranla l'équilibre politique français autour de la Méditerranée et de Bonaparte, mais changea également les objectifs et les méthodes de la guerre, la relation entre les Français et ceux qui étaient au pouvoir, et sa signification politique.
(Page 766)

L'auteur souligne que si la propagande entourant la campagne d'Italie a constitué un tournant dans la création de la légende napoléonienne, il ne faut pas oublier que Bonaparte a failli perdre le pouvoir parce que les pontes complotaient sans cesse dans les salons.
Il ajouta qu'il avait une grande ambition et une énergie politique extraordinaire, comme en témoigne le fait qu'il voulait devenir président avant même d'avoir trente ans, et qu'il avait demandé le soutien de Barras et de Tallien, ignorant la disposition constitutionnelle selon laquelle il devait avoir plus de quarante ans, et qu'il avait finalement obtenu le soutien du maître de la ruse, Talleyrand.
Parce que la Révolution a introduit la modernité si rapidement, un sentiment d'aliénation s'est installé entre l'État et le peuple français, et Bonaparte a répondu à cela par la « coercition et la séduction ».
« Parce que la nature de la nation née du coup d’État de Brumaire était ambiguë, une nouvelle perspective s’est ouverte : vers un empire, vers le bonapartisme et, en un mot, vers une culture politique sans précédent » (p. 836).


Enfin, l’auteur conclut le livre en reconnaissant que Napoléon a créé une constitution moderne qui incarnait ses principes, mais en critiquant vivement son coup d’État du 9 novembre 1799 (le 18 Brumaire), comme « une victoire misérable sur des conspirateurs armés de poignards », et « un signe du silence imposé à l’histoire, de la censure de la mémoire de la Révolution et du contrôle des historiens » (p. 841).

La raison pour laquelle nous nous intéressons encore aux grands événements historiques du passé, même ceux d'il y a plus de 200 ans, et que nous devrions continuer à les étudier, est, comme le dit l'auteur, « pour participer aux développements intellectuels et aux débats politiques actuels », mais aussi parce qu'il s'agit d'un excellent sujet pour explorer l'essence de l'existence « humaine » en se concentrant sur les relations et les interactions entre les individus et les groupes qui sont les sujets de l'histoire.
SPÉCIFICATIONS DES PRODUITS
- Date d'émission : 15 décembre 2023
- Format : Guide de reliure de livres à couverture rigide
Nombre de pages, poids, dimensions : 888 pages | 1 352 g | 150 × 220 × 48 mm
- ISBN13 : 9791187700531

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