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Cours d'anthropologie pour me découvrir moi-même
Cours d'anthropologie pour me découvrir moi-même
Description
Introduction au livre
« Dois-je me présenter ? » est une des questions qui mettent les adolescents mal à l'aise.
L’âge, l’école, les notes, les loisirs, l’idole préférée… rien de tout cela ne me décrit pleinement.
Les adolescents changent de temps en temps, et je crains d'être « anormale » parce que je ne suis particulièrement douée pour rien.
« Je », cette entité à la fois si familière et si insaisissable. Comment mieux se comprendre ? L’anthropologue de l’éducation Ham Se-jeong soutient qu’explorer le lieu même où je me trouve – la société et la culture qui m’entourent – ​​permet de mieux révéler qui je suis.
En effet, les éléments qui constituent le « moi » d'aujourd'hui se créent au sein des relations que j'entretiens, des sociétés, grandes et petites, auxquelles j'appartiens, et sous l'influence de la culture qui va de soi dans ces sociétés.

L'auteur, qui a rencontré des adolescents à l'« Institut de recherche pour adolescents » du Centre Haja et étudié leur vie et leur culture, explore le contexte socioculturel qui se cache derrière les conclusions évidentes selon lesquelles « les jeunes sont comme ci, devraient être comme ça ».
S’appuyant sur les témoignages et les expériences vivantes de jeunes rencontrés sur le terrain, ce livre révèle à quel point le cadre de ce que les adultes et la société considèrent comme « normal » ou « de bon sens » est étroit, et introduit des concepts anthropologiques qui rendent l’évidence moins familière.
S’appuyant sur des concepts anthropologiques clés tels que le relativisme culturel, le pouvoir, le sens, l’altérisation et la recherche qualitative, les jeunes lecteurs acquerront le courage de vivre différemment des autres et la force de nouer des relations saines avec autrui, tout en s’interprétant pleinement comme des êtres socioculturels.
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    Aperçu

indice
Introduction : Une nouvelle façon de me percevoir

Partie 1 : Identité : Nous sommes des êtres divers et complexes.
1.
La jeunesse est un concept construit – le constructivisme
2.
Je veux rencontrer quelqu'un qui ne parle pas des examens d'entrée à l'université. _ Culture
3.
Suis-je anormal ? - Relativisme culturel
4.
Vivre à ma façon _ Essentialisme
5.
Modifier mon identité
6.
Les jeunes d'aujourd'hui ne pensent qu'à eux-mêmes. _ Typographie
7.
L'argent est le meilleur _ signification
8.
À la découverte de moi-même - Culture pop
9.
Au lieu des gènes K _ nationalisme
10.
Les gens sont profonds _ recherche qualitative

Partie 2 Société et culture : Quelle est ma position ?
1.
Le monde que je vois _ Positionnalité
2.
méritocratie humaine de 9e année
3.
Hiérarchie de classe _ pouvoir
4.
Êtes-vous féministe ? _ Genre
5.
Relations professionnelles et sociales
6.
Il est agréable d'être seul _ la solitude
7.
Même en dehors de la famille _ le familisme
8.
Avec la pauvreté _ classe
9.
Citoyens qui apportent des collations _ Soins
10.
Une belle vie en dehors de l'université _ L'invisibilité

Faire son coming out : l'espoir de l'imprévisibilité
Références

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Dans le livre
Poser des questions sur la normalité/l'anormalité à travers l'anthropologie culturelle
En 2014, un tribunal indien a reconnu un troisième genre, incluant les hijras, une personne intersexuée qui n'est ni homme ni femme, et leur a garanti le droit de l'indiquer sur les documents officiels et d'éviter toute discrimination en matière d'emploi, d'éducation et dans d'autres domaines.
(…) De telles décisions de justice reflètent le contexte culturel, historique et social de l’Inde.
Autrement dit, le fait que le genre soit divisé en deux catégories, masculin et féminin, n'est peut-être pas une norme absolue, mais plutôt une norme culturelle.
Les anthropologues culturels affirment que les personnes considérées comme anormales dans une culture peuvent être normales dans une autre.
(…) Les adolescents sont enclins à devenir anormaux.
Si vous vous sentez déprimé, si vous vivez avec un seul parent, si les examens d'entrée à l'université ne vous intéressent pas, si vous n'avez pas d'amis, si vous vous déclarez appartenir à une minorité sexuelle, si vous n'avez pas de rêves, si vous êtes féministe, ou si vous avez un an de plus que vos camarades de classe, vous êtes anormal.
Être un ami ou un collègue ne manque de rien.
Curieusement, nous sommes devenus amis plus facilement et plus profondément après avoir réalisé que nous étions tous les deux un peu anormaux.
Poser des questions sur ce qui est normal/anormal pourrait élargir un peu votre horizon.
En rencontrant plus de gens et en découvrant le monde.

---p.
51~53

Mon essence propre, un « moi » parfaitement pur, existe-t-elle ?
La création de ma propre identité n'est pas uniquement de ma responsabilité.
Le processus qui me permet de devenir moi-même, unique et personnelle, est intimement lié aux personnes que je rencontre, aux événements que je vis, aux lieux où je séjourne et aux groupes auxquels j'appartiens.
(…) Que se passe-t-il si nous comprenons le « soi » d’un point de vue essentialiste ? Nous en venons à considérer le soi, le cœur de notre individualité, comme existant de manière intrinsèque, et nos vies comme un processus de reconnaissance ou de réalisation de cette essence.
Si l'on part du principe qu'il existe une essence pure appelée « Je », alors toute rencontre avec l'autre est perçue comme une invasion de moi, une chose dangereuse qui « contamine » mon être pur.
(…) En anthropologie culturelle, l’essence est considérée comme un produit des croyances culturelles plutôt que comme un fait naturel ou une entité fixe.
L'idée que les Noirs sont doués pour le sport n'est pas une vérité biologique, mais une conception sociale.
(…) Les instincts maternels des femmes peuvent également être considérés comme le résultat d’attentes sociales et de rôles de genre acquis plutôt que comme quelque chose qui s’exprime instinctivement.
De même, le soi n'est pas un être doté d'une essence spécifique, mais plutôt un être constamment construit et interprété au sein de relations et de contextes.
Autrement dit, « l’identité personnelle » n’est pas quelque chose d’inné, mais se forme et évolue au contact des autres.
De ce point de vue, l'autre peut être appréhendé d'une manière nouvelle, non pas comme un être qui me menace ou me contamine, mais comme une condition relationnelle qui me crée et une possibilité de recréation.

---p.
62~67

Le danger de l'altérisation, de percevoir les autres comme « différents » de soi-même
L'affirmation selon laquelle « les jeunes générations sont égocentriques » montre comment une génération comprend les autres lorsqu'elle rencontre des personnes issues de modes de vie différents, c'est-à-dire de cultures différentes.
L’anthropologie culturelle, à travers le concept d’altérisation, souligne le danger d’une perspective qui met l’accent sur les différences avec les autres groupes, c’est-à-dire une perspective qui considère les autres comme des « autres » plutôt que comme des personnes semblables à soi.
En effet, la typification va au-delà de la simple reconnaissance de la « différence » et conduit à un processus d'attribution de valeurs négatives à cette différence et d'établissement d'une hiérarchie.
En qualifiant les autres d’« immoraux », d’« anormaux » ou d’« incompréhensibles », nous établissons notre propre identité comme supérieure et normale.
(…) Dans le processus de typification, le monde est souvent divisé entre « nous » et « eux ».
Ici, le terme « ils » désigne souvent les minorités sociales.
Les pauvres, les femmes, les personnes handicapées, les immigrés, les Noirs, les minorités sexuelles et les transfuges nord-coréens deviennent des êtres différents de « moi ».
Leurs émotions, leur contexte et leur subjectivité propres disparaissent, ne laissant subsister que les caractéristiques « essentielles » du groupe.
L'altérisation est très problématique en ce qu'elle les considère comme une sorte d'objet et de sujet.

---p.
81~88

Identité personnelle créée à travers le fandom
Être fan de quelqu'un, c'est-à-dire consommer et produire de la culture populaire, peut également être considéré comme un processus de construction identitaire.
(…) Après avoir entendu quelles sont leurs chansons préférées, les émissions qu’ils aiment regarder et s’il y a des romans en ligne qu’ils attendent, j’ai l’impression de mieux les connaître.
Le contenu de la culture pop que j'apprécie peut être un moyen pour moi de m'exprimer et de me construire.
Le « Deokjil » est un processus de construction de l’identité personnelle.
Ainsi, l'identité, ou ce que je deviens, peut être perçue comme se créant à travers les personnes que je rencontre, les émotions que je ressens et les lieux que je visite.
(…) L’expérience de rencontrer des personnes d’âges, de professions, de régions et parfois même de nationalités différentes lors d’activités de fans joue un rôle important dans l’élargissement de leur horizon.
Je partage des histoires que j'hésiterais même à partager avec mes camarades de classe avec les personnes que je rencontre lors d'activités de fans, et je partage également les joies et les peines liées à ma passion pour le fandom.
Le fandom auquel j'appartiens me procure un sentiment d'appartenance et de connexion plus fort que l'école que je fréquente.
Car en tant que fans, nous vivons ensemble des événements importants et partageons une histoire.
(…) Grâce à ces expériences qui s’étendent sur les plans émotionnel, géographique et social, les jeunes forgent leur propre identité.

---p.
107~112

Ma note à l'examen d'entrée à l'université ne représente qu'une petite partie de mon histoire.
Beaucoup d'adolescents pensent : « Le problème, c'est moi. »
D'un point de vue méritocratique, plutôt que d'analyser de manière critique la société et la culture, nous finissons par nous concentrer sur nos propres efforts et talents.
Tout devient la faute de l'individu.
(…) Une nouvelle perspective sur les capacités est nécessaire.
Lorsque nous disons que quelqu'un est « capable », les critères de cette qualification ne sont ni universels ni immuables, mais varient selon la société et la culture.
Si nous vivions aujourd'hui dans une société de chasseurs-cueilleurs, qu'entendrions-nous par compétence ? Il existe de nombreuses réponses possibles, mais obtenir une note élevée au CSAT ne serait pas essentiel.
(…) Quand on repense au plus fort de la COVID-19, sur qui comptions-nous le plus ? (…) Les agents d’entretien qui nettoyaient tout ce qu’ils pouvaient toucher dans les lieux publics et ramassaient les ordures, les livreurs qui livraient les colis ou la nourriture, les chauffeurs de bus et de taxi, les soignants qui s’occupaient des jeunes ou des malades, les personnes qui produisaient des ingrédients alimentaires – ces soi-disant travailleurs essentiels – étaient bien plus importants.
Ces personnes n'étaient pas considérées auparavant comme « capables ».
Mais en temps de crise, de nombreuses personnes deviennent des membres dépendants et actifs de la société.
(…) parce que les notes ne racontent qu’une petite partie de l’histoire de qui vous êtes, et vous êtes une personne avec une histoire bien plus riche que votre score.

---p.
151~153

Le pouvoir, cette force invisible qui crée la foule « populaire ».
Le pouvoir, tel que nous le connaissons en anthropologie culturelle, est un concept qui imprègne tous les aspects de notre vie.
Cela implique non seulement les forces qui nous obligent à suivre les autres, mais aussi les forces invisibles qui influencent ce que nous considérons comme « normal » et ce que nous considérons comme « bon ».
Le pouvoir ne se résume pas à l'oppression des faibles par les forts.
Cela fonctionne aussi en établissant des normes implicites sur ce qu'il faut dire et ce qu'il faut faire, et en créant de l'ordre.
Par exemple, cela apparaît comme un moyen de gérer et de contrôler ce qui est « anormal ».
Le style vestimentaire en vogue à l'école et le style de langage utilisé pour déterminer qui est considéré comme un « initié » peuvent également être perçus comme faisant partie de cette dynamique de pouvoir.
En d'autres termes, le pouvoir est la force qui façonne notre façon de voir le monde et d'agir en conséquence, même dans les aspects les plus insignifiants de la vie quotidienne.

---p.
167

Je me sens bien seule, mais j'ai aussi envie d'être avec toi.
Même si les adolescents choisissent d'être seuls, ils aiment participer au « rabang » (abréviation de diffusion en direct en ligne).
L'interaction et la communication dynamiques sont parmi les raisons pour lesquelles les gens regardent des diffusions en direct. Selon un rapport de la société informatique Meta, l'interaction lors des diffusions en direct est dix fois supérieure à celle des vidéos classiques.
Les natifs du numérique, habitués à créer des histoires de manière collaborative tout en étant connectés, créent et regardent des diffusions en direct qui permettent une conversation et une interaction brutes, plutôt que des séquences vidéo à la première personne montées et retouchées.
Il est rare qu'un présentateur parle seul pendant une émission en direct sans regarder les commentaires.
Le déroulement de l'histoire se modifie en raison de questions imprévues, et l'écran change en fonction de la demande de montrer quelque chose de différent.
Nous créons des histoires ensemble avec les personnes que nous regardons ensemble.
La conversation se poursuit tandis que nous nous admirons mutuellement à l'écran et échangeons des informations.
(…) Nous sommes toujours connectés, et nous voulons le rester.

---p.
199~200

L'ethnographie des anthropologues qui capte les voix des invisibles
L’invisibilité désigne le phénomène par lequel certaines personnes ou certains phénomènes sociaux ne sont pas correctement reconnus et sont traités comme s’ils étaient invisibles dans un contexte socioculturel spécifique, malgré leur existence physique.
(…) Les étudiants inscrits dans des universités de quatre ans à Séoul ne représentent qu’environ 10 % du total, mais ils sont considérés comme une présence courante dans le discours des jeunes.
Bien que plus de 30 % des gens ne fassent pas d'études supérieures, les personnages principaux des drames romantiques vont tous à l'université.
(…) Parmi les jeunes, il y a des jeunes sans-abri, des jeunes déscolarisés qui ne sont pas scolarisés et des jeunes sans-abri qui vivent loin de chez eux, mais ceux-ci ne sont pas facilement reconnus car ils sont cachés dans l’image typique de la jeunesse.
(…) « L’ethnographie », méthodologie de recherche fondamentale en anthropologie culturelle, joue un rôle important dans la révélation de ces êtres « invisibles ».
L'ethnographie consiste pour les anthropologues à participer à des groupes culturels, à les observer, à entendre leurs voix directement et à les enregistrer.
L'ethnographie recèle des récits et des modes de vie qui ne sont pas abordés dans le discours dominant.
Cela nous permet de révéler et d'analyser de manière critique les problèmes structurels sociaux qui ont été négligés jusqu'à présent.
L'ethnographie peut aller au-delà de la simple mise en évidence de ce qui n'est pas visible ; elle peut remettre en question les notions conventionnelles de « normalité » et nous aider à comprendre la diversité des possibilités de la vie et la complexité de la société dont nous n'avions peut-être pas conscience auparavant.

--p.
248~250

Avis de l'éditeur
Notes ? Âge ? Apparence ? MBTI ?
Il faudrait plus d'histoires pour me connaître.
Le monde inconnu et le nouveau soi que révèle l'anthropologie


Les adolescents entendent souvent des affirmations contradictoires.
Les phrases « Trouve ce que tu aimes et vis à ta façon » et « Pourquoi ne peux-tu pas faire comme les autres ? »
Avant même de savoir qui je suis, on me demande simultanément d'être moi-même et de changer qui je suis.
Je suis blessée par les commentaires qui me jugent sur un seul critère, comme mes notes ou mon apparence, et je me sens perdue quand on me dit de trouver mon talent, mes aptitudes ou mon identité.
Même si je continue à vivre comme « moi-même », pourquoi est-ce toujours si difficile de parler de moi ? N'y a-t-il pas un moyen simple de comprendre qui je suis et de redécouvrir des aspects de ma personnalité dont j'ignorais l'existence ?

Ham Se-jeong, anthropologue de l'éducation qui travaille depuis longtemps auprès des jeunes, affirme que pour se connaître soi-même, il faut observer la société et la culture qui nous entourent plutôt que de se concentrer sur soi-même.
De même que je suis différente à l'école et à la maison, et que les traits qui font un « bon élève » dans une classe coréenne pourraient être considérés comme passifs dans d'autres cultures, qui je suis dépend de l'endroit où je me situe et de la perspective de chacun.
L'anthropologie culturelle est une discipline qui constitue un excellent guide pour explorer cette société et cette culture.


L'anthropologie culturelle est une discipline universitaire qui cherche à comprendre le mode de vie et le sens de la vie humaine à travers le concept de « culture ».
Parce que nous étudions et comparons différentes sociétés, nous apprenons que les modes de vie que nous tenons pour acquis peuvent ne pas être considérés comme allant de soi dans d'autres sociétés.
Adopter le point de vue de l'anthropologie culturelle nous permet de réaliser que les normes que nous considérons comme naturelles ne sont pas universelles dans toutes les sociétés, mais qu'elles se sont formées au sein d'environnements et d'histoires spécifiques.
Autrement dit, l'évaluation et la compréhension de ma personne peuvent également varier d'une société à l'autre.
(…) Vous vous forgez des identités diverses à travers des relations dans différents lieux, notamment à l’école, dans les communautés en ligne, dans votre quartier et en famille.
En elle, mon propos s'enrichit et s'approfondit.
L'anthropologie culturelle s'intéresse aux êtres humains en tant qu'êtres multifacettes et complexes.
- Pages 6-7

Selon les recherches de l'anthropologue Margaret Mead, les adolescents samoans grandissent relativement facilement, sans connaître la période dite de « tempête et de stress », et ne présentent pas les tendances adolescentes typiques que sont les sautes d'humeur intenses et l'anxiété élevée.
Dans la société coréenne actuelle, les adolescents sont dépeints comme instables et immatures, avec des expressions telles que « syndrome du collège » et « adolescence ». Cependant, par le passé, ils ont également joué un rôle actif en tant que leaders des mouvements d'indépendance et de démocratisation.
Autrement dit, même le concept de « jeunesse » est défini différemment selon la société, la culture et l’époque.
Ce livre nous amène à considérer les différents termes qui définissent les adolescents — étudiants, enfants, Coréens, fan de quelqu'un, ami d'affaires et êtres humains à un certain niveau — sous un angle anthropologique et culturel nouveau.
En abordant des questions comme « Qui est coréen ? », « Comment mes expériences et les personnes que j'ai rencontrées en aimant des idoles m'ont-elles changé ? » et « Dans quelle mesure mes notes me décrivent-elles vraiment ? », les jeunes peuvent imaginer où et qui ils sont, comment ils seraient différents s'ils étaient ailleurs, et comment les personnes occupant des positions différentes perçoivent le monde.


Une perspective anthropologique respectueuse des caractéristiques uniques de chaque société et culture nous montre que les normes et les indicateurs exigés de la jeunesse coréenne d'aujourd'hui ne sont en aucun cas des vérités absolues, et que nous pouvons toujours écrire de nouvelles histoires.
Si vous étiez un adolescent qui craignait d'être anormal parce que vous ne vous intéressiez pas aux examens d'entrée à l'université, que vous aimiez être seul, que vous détestiez votre famille et que vous n'aviez pas de rêves, ce livre vous aidera à comprendre le contexte socioculturel qui a alimenté ces peurs et à construire un récit riche et profond sur vous-même.


Relativisme culturel, positionnement, altérisation, sens, recherche qualitative, genre, invisibilité…
La vie profonde et colorée des adolescents à travers 20 concepts anthropologiques


Ce livre est un texte d'introduction présentant aux jeunes les perspectives et les concepts de l'anthropologie culturelle, et en même temps, il constitue un témoignage de terrain contenant les perspectives et les expériences de jeunes vivant dans la société coréenne d'aujourd'hui.
Dans ce livre, l'auteur a inclus les vies spécifiques de jeunes qu'il a vus, entendus et vécus de première main à la Fondation de soutien aux jeunes migrants, au Centre Haja et dans les amphithéâtres universitaires.
De même que la recherche anthropologique révèle des histoires et des modes de vie restés inaudibles, occultés par les récits dominants de la société, ce livre révèle avec force les pensées sincères, les paroles sans retenue, ainsi que la douleur et l'anxiété cachées de jeunes gens souvent restés invisibles car ils ne disposent pas de droits suffisants ni d'une voix dans la société.


Ce livre, composé de 20 articles, présente 20 concepts d'anthropologie culturelle qui peuvent être utilisés pour interpréter la vie quotidienne des jeunes d'aujourd'hui sous différents angles, notamment les examens d'entrée à l'université, le monde en ligne, la hiérarchie en classe, les amitiés et la culture des fans d'idoles.
Par exemple, nous examinons la position d’un adolescent qui se sent « intimidé » ou qui se demande « vais-je avoir des ennuis ? » lorsque les adultes disent : « Parlons-en », à travers le concept de « positionnalité ».
Le dialogue est une méthode de communication démocratique permettant de résoudre les conflits et de construire des relations saines, mais pourquoi les adolescents réagissent-ils ainsi ? Parce que les adultes et les adolescents abordent la conversation avec des expériences, des ressources et des informations différentes.
Pour les adolescents relativement vulnérables, une conversation peut ressembler à un interrogatoire ou à un test, et le fait de devoir s'expliquer dans un langage compréhensible par les adultes peut s'avérer pénible.
C’est ce que l’anthropologie appelle la « positionnalité », selon laquelle le monde apparaît différent selon l’endroit où je me trouve et qui je suis.
Nous appréhendons tous le monde et tissons des relations à partir de points de vue différents, en fonction de notre nationalité, de notre âge, de notre niveau d'éducation, de notre identité de genre, de notre classe sociale et de nos expériences de vie.
Par conséquent, si nous comprenons la « positionnalité », nous pouvons réaliser que notre perspective n'est pas tout, et nous pouvons être plus ouverts aux autres opinions provenant d'autres positions.


Mon point de vue, mon expérience et ma connaissance du monde peuvent varier en fonction de ma position.
Dans l'histoire américaine, par exemple, l'époque du Far West, qui évoque les cowboys galopant au son d'une musique entraînante, peut être comprise du point de vue des Amérindiens comme une histoire d'invasion, de massacre et de souffrance qui les a forcés à quitter leurs foyers.
La perception de l'orientation professionnelle peut également varier selon la position de l'étudiant.
Pour les jeunes immigrants sans papiers, les théories classiques d'orientation professionnelle peuvent ne pas être aussi efficaces.
Pour une personne vivant dans l'incertitude en raison de problèmes de visa, le conseil d'avoir un objectif de carrière clair et de travailler à l'atteindre serait irréaliste.
- Pages 145-146

Par ailleurs, si l'on examine les propos des jeunes qui citent l'argent comme critère principal de choix de carrière à travers le concept de « signification » socioculturelle relevé en anthropologie, « l'argent » ne signifie pas simplement la liberté économique.
Elle recèle divers désirs, aspirations et contextes socioculturels, tels que le niveau minimal de stabilité souhaité à une époque où l'emploi précaire est devenu la norme, le désir d'éviter les questions d'adultes qui ne reconnaissent qu'un petit nombre de professions comme des « rêves », et le désir de ne pas vivre une vie uniquement axée sur le travail.
De même que l'achat du dernier smartphone est associé à de riches significations telles que le statut social, un sentiment d'appartenance, les goûts et l'identité personnelle, en plus des fonctionnalités du smartphone, les humains vivent en superposant le « sens » qu'ils partagent au monde physique à travers le langage, les symboles, les histoires et les rituels.
Par conséquent, si nous examinons le quotidien des adolescents à travers le prisme du concept de « sens », nous pouvons les percevoir non pas comme des personnes prévisibles et évidentes, mais comme des êtres dotés d'une vie intérieure complexe et à plusieurs niveaux.


Parce que « l’argent » est un moyen d’échange, il signifie toujours ce qui suit.
Nombre de valeurs essentielles de la vie sont occultées par le terme « argent », comme le temps passé avec des amis, la liberté de rendre la pareille, les opportunités d'acquérir de l'expérience et le temps nécessaire pour préserver une bonne santé.
Il faut donc se poser la question de l'argent.
Plutôt que de transformer les jeunes en personnes superficielles qui ne se soucient que de l'argent, nous devons découvrir la richesse du sens caché dans l'argent.
(…) Les significations socioculturelles constituent la base de notre compréhension du monde.
De plus, elle est liée aux questions suivantes : « Qu’est-ce qui est important et précieux ? » et « Comment devons-nous vivre ? »
De ce point de vue, le fait que les jeunes Coréens privilégient le « revenu » comme critère de choix de carrière peut être considéré comme un phénomène qui dépasse les préférences personnelles et reflète notre société et notre culture.
- Pages 97-101

En outre, ce livre enseigne aux jeunes comment trouver leur propre singularité en s'opposant au bon sens et aux conventions de la société, et en comprenant et respectant les autres comme des êtres possédant leur propre monde unique, grâce à des concepts clés de l'anthropologie culturelle, tels que le « relativisme culturel », qui considère que les normes de normalité et d'anormalité diffèrent en fonction du contexte culturel unique de chaque société ; la « recherche qualitative », qui explore en profondeur les émotions, les expériences et les valeurs d'une personne par le biais d'entretiens ou d'enquêtes de terrain ; et « l'altérisation », qui définit un groupe spécifique comme un ensemble d'êtres différents dotés de caractéristiques fondamentalement différentes, plutôt que comme des êtres égaux à soi-même.
De plus, cela permet aux lecteurs non adolescents de se rendre compte que les descriptions des adolescents comme étant « égocentriques » et souffrant du « syndrome du collège » sont en réalité étroitement liées au monde que vivent les adolescents et à la position qu'ils occupent.
Les jeunes lecteurs et les moins jeunes qui liront ce livre ensemble constateront qu'ils sont très liés les uns aux autres et que, malgré leurs différences, ils peuvent se comprendre et communiquer.


L'espoir de l'imprévisibilité
Le pouvoir et le courage qu'une perspective anthropologique confère à la jeunesse


L’idée anthropologique selon laquelle nous pouvons interpréter le monde différemment en fonction de notre identité innée, de notre position sociale, de notre expérience historique et de nos ressources, et que ces interprétations sont en constante évolution, peut offrir une perspective libératrice aux jeunes.
En effet, nombre d'éléments qui exercent une pression sur les jeunes, tels que les rêves, les examens d'entrée à l'université, les parcours professionnels et l'identité, peuvent être appréhendés non comme des réalités absolues, mais comme des produits culturels et fluides qui peuvent être perçus différemment et transformés.
Pour les jeunes qui croyaient que leur milieu familial, leurs talents, leurs amis et leur avenir étaient déjà tracés et qu'il n'existait aucune autre possibilité, l'anthropologie leur a appris que « le monde n'est pas un endroit où tout est déjà décidé ».
Nous pouvons raconter l'histoire selon laquelle nous pouvons créer de nouvelles choses, tant au niveau de la société que de la culture, du normal que de l'anormal.


L'auteur décrit cela comme « l'espoir de l'imprévisibilité ».
Mauvaises notes, pas d'argent, pas d'amis, une identité sexuelle à cacher, un monde qui semble voué à la destruction par la crise climatique ou la guerre : autant de pessimismes très marqués chez les adolescents, mais les anthropologues ont prouvé, à travers de nombreuses études, que le monde évolue toujours dans une direction différente de celle prévue.
Même les cultures qui paraissent étranges peuvent être comprises lorsqu'on les étudie de près, et des personnes que l'on croyait avoir des opinions opposées peuvent se révéler avoir de nombreuses similitudes avec soi grâce à des conversations approfondies lors d'entretiens.
Selon les points de vue et les orientations de chacun, la situation change, et lorsque la situation change, la relation entre également dans une nouvelle phase.
Adopter une perspective anthropologique nous permet de voir que nous, les autres et le monde sommes tous des processus dynamiques que nous pouvons créer ensemble, sans conclusion prédéfinie.
De plus, vous pouvez avoir le courage de dépasser le cadre établi et de créer une nouvelle version de vous-même et un nouveau monde.


Le fait que les prédictions puissent être erronées fournit un indice susceptible de renverser le déterminisme pessimiste.
S'il y a miracle, c'est bien la modification des prophéties.
Heureusement, ce « miracle » se produit fréquemment dans la recherche en anthropologie culturelle.
Des politiques soigneusement élaborées aboutissent souvent à des résultats inattendus, les élèves se comportent différemment des intentions de l'enseignant et la recherche regorge de situations que les chercheurs n'auraient jamais imaginées.
Les mouvements au sein d'un contexte concret offrent des possibilités particulières qui ne peuvent être remplacées par des règles et des formules.
(…) Je voulais aider les gens à découvrir une nouvelle facette d’eux-mêmes, au-delà de l’image qu’ils se font d’eux-mêmes comme « déficients, laids et anormaux ».
Découvrir cette facette inattendue de ma personnalité pourrait être un miracle qui bouleverserait mes conclusions sur moi-même.
J'espère que ce livre vous aidera à dépasser les réponses établies et à entamer une nouvelle histoire.
- Pages 254-255
SPÉCIFICATIONS DES PRODUITS
- Date d'émission : 25 juillet 2025
Nombre de pages, poids, dimensions : 260 pages | 392 g | 140 × 200 × 16 mm
- ISBN13 : 9791169813853
- ISBN10 : 1169813852

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