
Loi martiale, guerre civile et démocratie
Description
Introduction au livre
Les auteurs de ce livre ont cherché à créer un espace commun de connaissances, non pas en tant que « je » mais en tant que « nous », suite au coup d'État de Yoon Seok-yeol du 3 décembre, et à aborder l'histoire de la loi martiale en Corée, le droit et la littérature de l'état d'exception, ainsi que les expériences et l'éducation des citoyens face à la guerre civile.
En tant qu'historien, juriste, spécialiste des sciences socioculturelles, enseignant, critique littéraire, journaliste et militant, j'ai revisité la loi martiale et la guerre civile sous différents angles et j'ai réfléchi à la démocratie.
« La loi martiale ne se limite pas à une situation physique où l’armée prend le contrôle des rues et des places publiques. »
Il s'agit d'une technique de gouvernement qui légalise la violence et suspend temporairement la démocratie grâce à des clauses d'exception dans la Constitution.
La déclaration de la loi martiale le 3 décembre 2024 témoigne de la répétition de ces techniques de gouvernement.
Cet incident n'était pas un héritage d'un ancien régime militaire, mais la dernière manifestation d'une structure dirigeante qui opère encore aux niveaux de la constitution, des institutions, des émotions et de la technologie.
La loi martiale apparaît toujours sous prétexte d’« urgence », mais en réalité, il s’agit d’un système qui se reproduit sans cesse et qui se justifie en manipulant ou en provoquant l’« urgence » elle-même.
Par conséquent, lorsqu'on aborde la crise de la démocratie aujourd'hui, la loi martiale n'est pas simplement un événement historique, mais un concept théorique qui devrait être au centre de l'analyse.
— « Préface à une nouvelle démocratie », p. 11.
En tant qu'historien, juriste, spécialiste des sciences socioculturelles, enseignant, critique littéraire, journaliste et militant, j'ai revisité la loi martiale et la guerre civile sous différents angles et j'ai réfléchi à la démocratie.
« La loi martiale ne se limite pas à une situation physique où l’armée prend le contrôle des rues et des places publiques. »
Il s'agit d'une technique de gouvernement qui légalise la violence et suspend temporairement la démocratie grâce à des clauses d'exception dans la Constitution.
La déclaration de la loi martiale le 3 décembre 2024 témoigne de la répétition de ces techniques de gouvernement.
Cet incident n'était pas un héritage d'un ancien régime militaire, mais la dernière manifestation d'une structure dirigeante qui opère encore aux niveaux de la constitution, des institutions, des émotions et de la technologie.
La loi martiale apparaît toujours sous prétexte d’« urgence », mais en réalité, il s’agit d’un système qui se reproduit sans cesse et qui se justifie en manipulant ou en provoquant l’« urgence » elle-même.
Par conséquent, lorsqu'on aborde la crise de la démocratie aujourd'hui, la loi martiale n'est pas simplement un événement historique, mais un concept théorique qui devrait être au centre de l'analyse.
— « Préface à une nouvelle démocratie », p. 11.
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Aperçu
indice
Préface à Une nouvelle démocratie : au-delà de la loi martiale répétée et de la guerre civile
Partie 1 : L'histoire de la loi martiale en Corée
Chapitre 1 : La naissance de la loi martiale coréenne : l'incident de Yeosu-Suncheon, l'incident du 3 avril à Jeju et la loi martiale pendant la guerre de Corée
1.
Retour sur la loi martiale : l'échec du coup d'État du 3 décembre et l'histoire de la loi martiale en Corée
2.
La loi martiale sans loi martiale : la déclaration de la loi martiale et l’expérience des incidents de Yeosu-Suncheon et du 3 avril à Jeju
3.
La naissance de la « violence créative » — Contenu et enjeux du processus d’instauration de la loi martiale
4.
La routine et la normalisation de l'état d'exception : la déclaration de la loi martiale et l'état de loi martiale au début de la guerre de Corée
5.
Le spectre de la loi martiale et les défis de la démocratie
Chapitre 2 : Prélude à 32 ans de dictature militaire – Le coup d’État militaire du 16 mai et la loi martiale
1.
La loi martiale, un outil permettant aux forces putschistes de s'emparer du pouvoir
2.
Anticommunisme et éradication des « éléments communistes » : Résistance bloquée
3.
Restrictions du pouvoir politique et réorganisation des forces politiques
4.
Exercice du pouvoir législatif arbitraire
5.
résistance différée
Chapitre 3 : Organisation de la résistance, systématisation de la loi martiale – Le soulèvement du 3 juin et la loi martiale
1.
Le premier mouvement de démocratisation organisé et soutenu
2.
Créer de nouvelles formes de résistance
3.
L'incident au cours duquel des troupes aéroportées ont pris d'assaut le tribunal de district de Séoul
4.
Déclarer la loi martiale lorsqu'on est acculé
5.
Mobilisation militaire et soutien américain
6.
Violence avancée
7.
Justifier les conditions de la déclaration de la loi martiale par le biais des technologies juridiques
8.
Loi martiale systématique
Chapitre 4 : L’ère des pouvoirs d’urgence et des mesures d’exception : le coup d’État de Yushin et la loi martiale du 17 octobre
1.
Prélude à l'ère Yushin
2.
Contexte du coup d'État de Yushin
3.
Loi martiale du 17 octobre et déclaration spéciale du président
4.
Promulgation de la Constitution Yushin et des mesures d'urgence de l'article 53
5.
La lutte pour la démocratisation anti-Yushin de l'« ère Ginjo »
6.
Le coup d'État de Yushin se trouve devant le tribunal de l'histoire
Chapitre 5 : Effondrement de la démocratie, retour de la dictature militaire – Le soulèvement de Buma, le coup d’État militaire du 12 décembre et le soulèvement du 18 mai
1.
La guerre civile qui a conduit au soulèvement
2.
Le soulèvement de Buma et la chute de la dictature de Yushin
3.
Le début du soulèvement du 18 mai
4.
Les cicatrices laissées par la loi martiale
Deuxième partie : La nature du droit et la condition humaine
Chapitre 6 : Pourquoi la loi martiale est devenue un outil au service du crime d'État
1.
Le problème soulevé par la loi martiale du 3 décembre
2.
pouvoirs d'urgence nationale constitutionnels
3.
Types de pouvoirs d'urgence nationaux
4.
La première loi martiale et l'inconstitutionnalité de la « loi martiale » promulguée
5.
L'importance de la loi martiale comme outil dans la rébellion du 3 décembre
6.
Les leçons constitutionnelles de la loi martiale du 3 décembre
7.
Tâches législatives pour surmonter la rébellion du 3 décembre
〈Annexe〉 Comparaison de la loi martiale japonaise et de la loi martiale promulguée en 1949
Chapitre 7 : Penser le droit en dehors du droit : la possibilité et la pratique du droit à la résistance
1.
Loi martiale et résistance ! Résistance ?
2.
État d'exception et pouvoirs d'urgence nationale
3.
Le concept et les propriétés du droit de résister
4.
Comprendre le droit de résistance dans notre réalité juridique
5.
Le droit de résistance comme pratique permettant de penser le droit en dehors du cadre légal
Chapitre 8 : Face à la lumière crue : la littérature coréenne et le souvenir de la loi martiale
1.
La nuit sans fin
2.
Souvenirs de loi martiale sans loi martiale
3.
m'a demandé qui j'étais
4.
De nouveau, debout devant la lampe torche
Troisième partie : Souvenirs de la guerre civile et une nouvelle voie vers la démocratie
Chapitre 9 : Guerre civile algorithmique : La fin d’un président alimentée par YouTube d’extrême droite
1.
Aucun pouvoir n'a jamais réussi en piétinant la presse.
2.
La politique corrompue de Yoon Seok-yeol et le dysfonctionnement de la sphère publique.
3.
La leçon de l'histoire : la vérité finira par éclater.
Chapitre 10 : Un mouvement pour une société nouvelle – De la place publique aux champs, des brèches pour le changement
1.
Les personnes « courageuses et révolutionnaires » qui ont investi la place
2.
La première fissure : ouvrir une place « égale et démocratique »
3.
La seconde fissure exige le contenu d'une « démocratie différente ».
4.
Troisième fissure, organisant le mouvement de la place à la scène
5.
La démocratie, sujet de résistance et qualifications du « citoyen »
6.
Pour une démocratie qui relie les « morts » au présent.
7.
Pour entamer la transition vers une société différente, au-delà de la protection de l'ordre constitutionnel
Chapitre 11 : De la longue nuit de la guerre civile au monde d’après-guerre : 123 jours de guerre civile vus à travers le développement du langage
1.
Retour sur les 123 jours de la guerre civile
2.
Les mots qui ont fusé la nuit de la guerre civile
3.
Négationnisme effréné et guerre civile du langage
4.
Souvenez-vous du carré
Chapitre 12 : Cours après la loi martiale du 3 décembre et comptes rendus de conversations
1.
Après l'instauration de la loi martiale, les questions ont commencé à être posées dans les salles de classe.
2.
Cours d'histoire, face au présent
3.
Comment communiquer avec des étudiants ayant des points de vue différents ?
4.
Créer un « récit » pour l'avenir
5.
La signification et les questions laissées par les enregistrements de la conversation
Amériques / Références / Liste des lois martiales / Auteurs de cet ouvrage
Partie 1 : L'histoire de la loi martiale en Corée
Chapitre 1 : La naissance de la loi martiale coréenne : l'incident de Yeosu-Suncheon, l'incident du 3 avril à Jeju et la loi martiale pendant la guerre de Corée
1.
Retour sur la loi martiale : l'échec du coup d'État du 3 décembre et l'histoire de la loi martiale en Corée
2.
La loi martiale sans loi martiale : la déclaration de la loi martiale et l’expérience des incidents de Yeosu-Suncheon et du 3 avril à Jeju
3.
La naissance de la « violence créative » — Contenu et enjeux du processus d’instauration de la loi martiale
4.
La routine et la normalisation de l'état d'exception : la déclaration de la loi martiale et l'état de loi martiale au début de la guerre de Corée
5.
Le spectre de la loi martiale et les défis de la démocratie
Chapitre 2 : Prélude à 32 ans de dictature militaire – Le coup d’État militaire du 16 mai et la loi martiale
1.
La loi martiale, un outil permettant aux forces putschistes de s'emparer du pouvoir
2.
Anticommunisme et éradication des « éléments communistes » : Résistance bloquée
3.
Restrictions du pouvoir politique et réorganisation des forces politiques
4.
Exercice du pouvoir législatif arbitraire
5.
résistance différée
Chapitre 3 : Organisation de la résistance, systématisation de la loi martiale – Le soulèvement du 3 juin et la loi martiale
1.
Le premier mouvement de démocratisation organisé et soutenu
2.
Créer de nouvelles formes de résistance
3.
L'incident au cours duquel des troupes aéroportées ont pris d'assaut le tribunal de district de Séoul
4.
Déclarer la loi martiale lorsqu'on est acculé
5.
Mobilisation militaire et soutien américain
6.
Violence avancée
7.
Justifier les conditions de la déclaration de la loi martiale par le biais des technologies juridiques
8.
Loi martiale systématique
Chapitre 4 : L’ère des pouvoirs d’urgence et des mesures d’exception : le coup d’État de Yushin et la loi martiale du 17 octobre
1.
Prélude à l'ère Yushin
2.
Contexte du coup d'État de Yushin
3.
Loi martiale du 17 octobre et déclaration spéciale du président
4.
Promulgation de la Constitution Yushin et des mesures d'urgence de l'article 53
5.
La lutte pour la démocratisation anti-Yushin de l'« ère Ginjo »
6.
Le coup d'État de Yushin se trouve devant le tribunal de l'histoire
Chapitre 5 : Effondrement de la démocratie, retour de la dictature militaire – Le soulèvement de Buma, le coup d’État militaire du 12 décembre et le soulèvement du 18 mai
1.
La guerre civile qui a conduit au soulèvement
2.
Le soulèvement de Buma et la chute de la dictature de Yushin
3.
Le début du soulèvement du 18 mai
4.
Les cicatrices laissées par la loi martiale
Deuxième partie : La nature du droit et la condition humaine
Chapitre 6 : Pourquoi la loi martiale est devenue un outil au service du crime d'État
1.
Le problème soulevé par la loi martiale du 3 décembre
2.
pouvoirs d'urgence nationale constitutionnels
3.
Types de pouvoirs d'urgence nationaux
4.
La première loi martiale et l'inconstitutionnalité de la « loi martiale » promulguée
5.
L'importance de la loi martiale comme outil dans la rébellion du 3 décembre
6.
Les leçons constitutionnelles de la loi martiale du 3 décembre
7.
Tâches législatives pour surmonter la rébellion du 3 décembre
〈Annexe〉 Comparaison de la loi martiale japonaise et de la loi martiale promulguée en 1949
Chapitre 7 : Penser le droit en dehors du droit : la possibilité et la pratique du droit à la résistance
1.
Loi martiale et résistance ! Résistance ?
2.
État d'exception et pouvoirs d'urgence nationale
3.
Le concept et les propriétés du droit de résister
4.
Comprendre le droit de résistance dans notre réalité juridique
5.
Le droit de résistance comme pratique permettant de penser le droit en dehors du cadre légal
Chapitre 8 : Face à la lumière crue : la littérature coréenne et le souvenir de la loi martiale
1.
La nuit sans fin
2.
Souvenirs de loi martiale sans loi martiale
3.
m'a demandé qui j'étais
4.
De nouveau, debout devant la lampe torche
Troisième partie : Souvenirs de la guerre civile et une nouvelle voie vers la démocratie
Chapitre 9 : Guerre civile algorithmique : La fin d’un président alimentée par YouTube d’extrême droite
1.
Aucun pouvoir n'a jamais réussi en piétinant la presse.
2.
La politique corrompue de Yoon Seok-yeol et le dysfonctionnement de la sphère publique.
3.
La leçon de l'histoire : la vérité finira par éclater.
Chapitre 10 : Un mouvement pour une société nouvelle – De la place publique aux champs, des brèches pour le changement
1.
Les personnes « courageuses et révolutionnaires » qui ont investi la place
2.
La première fissure : ouvrir une place « égale et démocratique »
3.
La seconde fissure exige le contenu d'une « démocratie différente ».
4.
Troisième fissure, organisant le mouvement de la place à la scène
5.
La démocratie, sujet de résistance et qualifications du « citoyen »
6.
Pour une démocratie qui relie les « morts » au présent.
7.
Pour entamer la transition vers une société différente, au-delà de la protection de l'ordre constitutionnel
Chapitre 11 : De la longue nuit de la guerre civile au monde d’après-guerre : 123 jours de guerre civile vus à travers le développement du langage
1.
Retour sur les 123 jours de la guerre civile
2.
Les mots qui ont fusé la nuit de la guerre civile
3.
Négationnisme effréné et guerre civile du langage
4.
Souvenez-vous du carré
Chapitre 12 : Cours après la loi martiale du 3 décembre et comptes rendus de conversations
1.
Après l'instauration de la loi martiale, les questions ont commencé à être posées dans les salles de classe.
2.
Cours d'histoire, face au présent
3.
Comment communiquer avec des étudiants ayant des points de vue différents ?
4.
Créer un « récit » pour l'avenir
5.
La signification et les questions laissées par les enregistrements de la conversation
Amériques / Références / Liste des lois martiales / Auteurs de cet ouvrage
Avis de l'éditeur
3 décembre 2024 : Déclaration de la loi martiale pour la première fois en 45 ans
Comment la loi martiale s'est répétée et transformée dans l'histoire coréenne moderne.
En Corée du Sud, les adolescents et les jeunes adultes nés après 1981 n'ont pas connu la loi martiale, tandis que les personnes d'âge moyen et les personnes âgées nées avant 1980 ont vécu sous le joug de la loi martiale.
La loi martiale, que l'on disait avoir été instaurée au siècle dernier et dont on ne trouvait plus que la trace dans les manuels d'histoire, est aujourd'hui tombée dans l'oubli, rendant difficile de se souvenir de quand et pourquoi elle a été mise en place. Pourtant, en décembre 2024 du XXIe siècle, elle est devenue réalité.
Le choc fut d'autant plus grand que, depuis 1987, un ordre constitutionnel démocratique s'était progressivement instauré, et que la situation ne pouvait être considérée comme une urgence nationale.
Il s'agissait de la première loi martiale en 45 ans (à compter du 27 octobre 1979, la loi martiale étant étendue à l'ensemble du pays le 17 mai 1980) et de la 17e loi martiale.
En Corée du Sud, la loi martiale a été utilisée à mauvais escient comme technique de gouvernement par les dictatures du passé.
La première partie de ce livre examine l'histoire de la loi martiale, qui a été utilisée comme technique de gouvernement pour suspendre temporairement la démocratie sous les régimes de Syngman Rhee, Park Chung-hee et Chun Doo-hwan.
La première loi martiale déclarée par le gouvernement sud-coréen remonte au 22 octobre 1948, sous l'administration de Syngman Rhee, par le commandant du camp militaire de Yeosu-Suncheon, qui n'était même pas le président, sans aucune procédure formelle et sans loi martiale.
La loi martiale a également été proclamée lors de l'incident du 3 avril à Jeju et pendant la guerre de Corée. Cet article examine le processus d'institutionnalisation de la loi martiale sous l'appellation de « loi martiale », qui n'était pas une loi instaurée en réponse à une situation d'urgence, mais une forme de violence antérieure à son instauration.
Park Chung-hee a pris le pouvoir par le biais du coup d'État militaire du 16 mai 1961 et a détruit l'ordre constitutionnel en instaurant la loi martiale sous couvert de « rétablissement de l'ordre ».
Ce fut le début d'une dictature militaire de 32 ans.
Le régime de loi martiale instauré par le gouvernement militaire est devenu le prototype de tous les coups d'État ultérieurs.
Sous le régime de Park Chung-hee, la loi martiale et l'état d'urgence furent déclarés en 1964 pour réprimer les manifestations contre l'accord Corée-Japon, puis la loi martiale fut proclamée en 1972, ouvrant la voie à un coup d'État et au régime de Yushin.
La Constitution Yushin a institutionnalisé les pouvoirs d'urgence du président et a constitué un tournant décisif, intégrant la loi martiale à la Constitution plutôt qu'à l'extérieur.
Le dirigeant a exercé arbitrairement des pouvoirs d'urgence, violant la loi et le principe de séparation des pouvoirs.
La période 1979-1980 a été marquée par le maintien de la loi martiale, le coup d'État militaire du 12/12 mené par Chun Doo-hwan et le groupe Hanahoe, et la répression violente du soulèvement du 18 mai par l'État.
La nouvelle junte militaire a écrasé la résistance civile et a utilisé la loi martiale comme outil pour s'emparer du pouvoir.
Le souvenir de Gwangju s'est perpétué à travers une résistance civile visant à réprimer la loi martiale en 2024.
Comment la loi martiale a-t-elle été possible ?
La nature institutionnelle de la loi martiale, ainsi que la résistance et l'oppression telles qu'elles se reflètent dans le droit et la littérature.
Un état dans lequel le pouvoir en place suspend la loi et exerce une autorité qui le transcende est appelé « état d'exception ».
De même, dans les situations où l'ordre constitutionnel est menacé, les pouvoirs spéciaux que le souverain exerce temporairement en dehors du cadre légal et du principe de séparation des pouvoirs sont appelés « pouvoirs d'urgence ».
La loi martiale, proclamée à plusieurs reprises en Corée, s'expliquait par le fait que cet état d'exception était institutionnalisé dans la Constitution et les lois, et que le président créait artificiellement un état d'urgence et exerçait des pouvoirs d'urgence nationale et des pouvoirs d'exception, institutionnalisant ainsi des pouvoirs dictatoriaux.
En particulier, la loi martiale décrétée par Yoon Seok-yeol le 3 décembre était illégale en soi, car elle a trompé la population en lui faisant croire qu'il s'agissait d'un état d'exception alors que ce n'était pas le cas dès le départ.
La deuxième partie de cet ouvrage analyse en détail la constitution et la structure du pouvoir d'État qui ont rendu possible l'état d'exception, et examine plus en profondeur la manière dont la loi martiale a été commémorée et consignée dans la littérature coréenne.
La Corée du Sud est vulnérable aux luttes intestines entre ceux qui sont au pouvoir.
C’est là le plus gros problème du système constitutionnel de la République de Corée.
De plus, la loi martiale actuelle a été promulguée en acceptant sans critique et en copiant presque à l'identique la loi martiale de l'Empire japonais, et bien qu'elle ait été révisée à plusieurs reprises, elle n'a pas pu s'en affranchir complètement, créant ainsi un État anticonstitutionnel qui aliène et rejette les normes de la Constitution de la République de Corée.
La Constitution de la République de Corée comporte de nombreux problèmes, notamment une disposition qui reconnaît la compétence des tribunaux militaires sur les civils lorsque la loi martiale est déclarée (article 27, paragraphe 2) et une disposition qui viole les droits de l'homme et qui accorde à l'armée le pouvoir de porter atteinte aux droits fondamentaux (article 77, paragraphe 3).
De plus, la Constitution reconnaît le pouvoir d'urgence nationale du Président comme une exception à la séparation des pouvoirs, permettant ainsi à des crimes d'État tels que la rébellion intérieure de s'inscrire dans le cadre légal.
Dans l'histoire constitutionnelle coréenne, la loi martiale n'a pas été un moyen de préserver la Constitution, mais plutôt un moyen de la détruire.
Cela s'explique par le fait que la présidence impériale ne disposait pas, ou ne possédait pas, de lois permettant de contrôler étroitement le président, notamment le pouvoir de déclarer la loi martiale.
La résistance des citoyens qui se sont précipités vers l'Assemblée nationale le 3 décembre et ont bloqué les chars d'assaut dans un contexte d'état d'exception, qui a suspendu l'application de la loi, peut être considérée comme un exercice de souveraineté populaire visant à restaurer un pays démocratique régi par l'État de droit et à protéger l'ordre constitutionnel, ainsi que comme un acte de légitime défense contre un pouvoir public illégal.
Le droit de résistance est le droit en tant qu'institution pratique qui permet de penser le droit en dehors du cadre légal.
La loi martiale, utilisée comme moyen de justifier la réorganisation d'un pouvoir injuste, la violence d'État et la criminalité, nous apprend dans la littérature coréenne qu'elle n'était pas un souvenir du passé, mais une structure d'oppression qui perdure jusqu'à nos jours.
Paradoxalement, dans la littérature coréenne, le souvenir de la loi martiale a été consigné d'une manière qui ne parle pas de la loi martiale.
En effet, même après la levée de la loi martiale lors de ses instaurations successives, celle-ci a continué de dominer la vie quotidienne et les ténèbres ont persisté comme une nuit sans fin.
Les citoyens sont les principaux acteurs
Une nouvelle démocratie s'ouvre dans les médias, les espaces publics, sur le terrain et dans les salles de classe.
Le coup d'État du 3 décembre de Yoon Seok-yeol et les luttes intestines ne sont pas seulement des questions politiques et juridiques.
La rébellion algorithmique des youtubeurs d'extrême droite, le langage de cette rébellion empreint d'hostilité et de haine, et la fausse propagande qui a infiltré jusque dans les salles de classe grâce aux réseaux sociaux sont autant de questions qui doivent être examinées.
Cela reste un problème grave même après la levée de la loi martiale et le procès pénal de Yoon Seok-yeol.
La troisième partie de cet ouvrage explore comment le langage, l'émotion, la mémoire et la pratique peuvent reconstruire la démocratie à l'ère post-loi martiale.
Cet article, qui examine la surdité du président face aux critiques des médias et son obsession pour l'algorithme de YouTube, ainsi que la structure déformée de l'écosystème journalistique, souligne l'urgence et la nécessité d'une réforme des médias et du rétablissement de l'opinion publique.
Parallèlement, le processus par lequel la résistance citoyenne qui a éclaté dans les rues après la loi martiale du 3 décembre a conduit à divers mouvements sociaux montre que la « faille » du changement n'est pas une déconnexion mais une stratégie de connexion et un point de départ pour l'ouverture d'une nouvelle sensibilité politique.
La tourmente politique liée à la question linguistique suite à la destitution de Yoon Seok-yeol n'est pas encore terminée.
Cela s'explique par le fait que la stratégie de glorification de la loi martiale et le discours de négation de la guerre civile persistent.
Bien que les effets négatifs de cela puissent affecter les élèves, les cours d'histoire et les discussions qui ont lieu en classe démontrent le potentiel de l'éducation démocratique.
Comment la loi martiale s'est répétée et transformée dans l'histoire coréenne moderne.
En Corée du Sud, les adolescents et les jeunes adultes nés après 1981 n'ont pas connu la loi martiale, tandis que les personnes d'âge moyen et les personnes âgées nées avant 1980 ont vécu sous le joug de la loi martiale.
La loi martiale, que l'on disait avoir été instaurée au siècle dernier et dont on ne trouvait plus que la trace dans les manuels d'histoire, est aujourd'hui tombée dans l'oubli, rendant difficile de se souvenir de quand et pourquoi elle a été mise en place. Pourtant, en décembre 2024 du XXIe siècle, elle est devenue réalité.
Le choc fut d'autant plus grand que, depuis 1987, un ordre constitutionnel démocratique s'était progressivement instauré, et que la situation ne pouvait être considérée comme une urgence nationale.
Il s'agissait de la première loi martiale en 45 ans (à compter du 27 octobre 1979, la loi martiale étant étendue à l'ensemble du pays le 17 mai 1980) et de la 17e loi martiale.
En Corée du Sud, la loi martiale a été utilisée à mauvais escient comme technique de gouvernement par les dictatures du passé.
La première partie de ce livre examine l'histoire de la loi martiale, qui a été utilisée comme technique de gouvernement pour suspendre temporairement la démocratie sous les régimes de Syngman Rhee, Park Chung-hee et Chun Doo-hwan.
La première loi martiale déclarée par le gouvernement sud-coréen remonte au 22 octobre 1948, sous l'administration de Syngman Rhee, par le commandant du camp militaire de Yeosu-Suncheon, qui n'était même pas le président, sans aucune procédure formelle et sans loi martiale.
La loi martiale a également été proclamée lors de l'incident du 3 avril à Jeju et pendant la guerre de Corée. Cet article examine le processus d'institutionnalisation de la loi martiale sous l'appellation de « loi martiale », qui n'était pas une loi instaurée en réponse à une situation d'urgence, mais une forme de violence antérieure à son instauration.
Park Chung-hee a pris le pouvoir par le biais du coup d'État militaire du 16 mai 1961 et a détruit l'ordre constitutionnel en instaurant la loi martiale sous couvert de « rétablissement de l'ordre ».
Ce fut le début d'une dictature militaire de 32 ans.
Le régime de loi martiale instauré par le gouvernement militaire est devenu le prototype de tous les coups d'État ultérieurs.
Sous le régime de Park Chung-hee, la loi martiale et l'état d'urgence furent déclarés en 1964 pour réprimer les manifestations contre l'accord Corée-Japon, puis la loi martiale fut proclamée en 1972, ouvrant la voie à un coup d'État et au régime de Yushin.
La Constitution Yushin a institutionnalisé les pouvoirs d'urgence du président et a constitué un tournant décisif, intégrant la loi martiale à la Constitution plutôt qu'à l'extérieur.
Le dirigeant a exercé arbitrairement des pouvoirs d'urgence, violant la loi et le principe de séparation des pouvoirs.
La période 1979-1980 a été marquée par le maintien de la loi martiale, le coup d'État militaire du 12/12 mené par Chun Doo-hwan et le groupe Hanahoe, et la répression violente du soulèvement du 18 mai par l'État.
La nouvelle junte militaire a écrasé la résistance civile et a utilisé la loi martiale comme outil pour s'emparer du pouvoir.
Le souvenir de Gwangju s'est perpétué à travers une résistance civile visant à réprimer la loi martiale en 2024.
Comment la loi martiale a-t-elle été possible ?
La nature institutionnelle de la loi martiale, ainsi que la résistance et l'oppression telles qu'elles se reflètent dans le droit et la littérature.
Un état dans lequel le pouvoir en place suspend la loi et exerce une autorité qui le transcende est appelé « état d'exception ».
De même, dans les situations où l'ordre constitutionnel est menacé, les pouvoirs spéciaux que le souverain exerce temporairement en dehors du cadre légal et du principe de séparation des pouvoirs sont appelés « pouvoirs d'urgence ».
La loi martiale, proclamée à plusieurs reprises en Corée, s'expliquait par le fait que cet état d'exception était institutionnalisé dans la Constitution et les lois, et que le président créait artificiellement un état d'urgence et exerçait des pouvoirs d'urgence nationale et des pouvoirs d'exception, institutionnalisant ainsi des pouvoirs dictatoriaux.
En particulier, la loi martiale décrétée par Yoon Seok-yeol le 3 décembre était illégale en soi, car elle a trompé la population en lui faisant croire qu'il s'agissait d'un état d'exception alors que ce n'était pas le cas dès le départ.
La deuxième partie de cet ouvrage analyse en détail la constitution et la structure du pouvoir d'État qui ont rendu possible l'état d'exception, et examine plus en profondeur la manière dont la loi martiale a été commémorée et consignée dans la littérature coréenne.
La Corée du Sud est vulnérable aux luttes intestines entre ceux qui sont au pouvoir.
C’est là le plus gros problème du système constitutionnel de la République de Corée.
De plus, la loi martiale actuelle a été promulguée en acceptant sans critique et en copiant presque à l'identique la loi martiale de l'Empire japonais, et bien qu'elle ait été révisée à plusieurs reprises, elle n'a pas pu s'en affranchir complètement, créant ainsi un État anticonstitutionnel qui aliène et rejette les normes de la Constitution de la République de Corée.
La Constitution de la République de Corée comporte de nombreux problèmes, notamment une disposition qui reconnaît la compétence des tribunaux militaires sur les civils lorsque la loi martiale est déclarée (article 27, paragraphe 2) et une disposition qui viole les droits de l'homme et qui accorde à l'armée le pouvoir de porter atteinte aux droits fondamentaux (article 77, paragraphe 3).
De plus, la Constitution reconnaît le pouvoir d'urgence nationale du Président comme une exception à la séparation des pouvoirs, permettant ainsi à des crimes d'État tels que la rébellion intérieure de s'inscrire dans le cadre légal.
Dans l'histoire constitutionnelle coréenne, la loi martiale n'a pas été un moyen de préserver la Constitution, mais plutôt un moyen de la détruire.
Cela s'explique par le fait que la présidence impériale ne disposait pas, ou ne possédait pas, de lois permettant de contrôler étroitement le président, notamment le pouvoir de déclarer la loi martiale.
La résistance des citoyens qui se sont précipités vers l'Assemblée nationale le 3 décembre et ont bloqué les chars d'assaut dans un contexte d'état d'exception, qui a suspendu l'application de la loi, peut être considérée comme un exercice de souveraineté populaire visant à restaurer un pays démocratique régi par l'État de droit et à protéger l'ordre constitutionnel, ainsi que comme un acte de légitime défense contre un pouvoir public illégal.
Le droit de résistance est le droit en tant qu'institution pratique qui permet de penser le droit en dehors du cadre légal.
La loi martiale, utilisée comme moyen de justifier la réorganisation d'un pouvoir injuste, la violence d'État et la criminalité, nous apprend dans la littérature coréenne qu'elle n'était pas un souvenir du passé, mais une structure d'oppression qui perdure jusqu'à nos jours.
Paradoxalement, dans la littérature coréenne, le souvenir de la loi martiale a été consigné d'une manière qui ne parle pas de la loi martiale.
En effet, même après la levée de la loi martiale lors de ses instaurations successives, celle-ci a continué de dominer la vie quotidienne et les ténèbres ont persisté comme une nuit sans fin.
Les citoyens sont les principaux acteurs
Une nouvelle démocratie s'ouvre dans les médias, les espaces publics, sur le terrain et dans les salles de classe.
Le coup d'État du 3 décembre de Yoon Seok-yeol et les luttes intestines ne sont pas seulement des questions politiques et juridiques.
La rébellion algorithmique des youtubeurs d'extrême droite, le langage de cette rébellion empreint d'hostilité et de haine, et la fausse propagande qui a infiltré jusque dans les salles de classe grâce aux réseaux sociaux sont autant de questions qui doivent être examinées.
Cela reste un problème grave même après la levée de la loi martiale et le procès pénal de Yoon Seok-yeol.
La troisième partie de cet ouvrage explore comment le langage, l'émotion, la mémoire et la pratique peuvent reconstruire la démocratie à l'ère post-loi martiale.
Cet article, qui examine la surdité du président face aux critiques des médias et son obsession pour l'algorithme de YouTube, ainsi que la structure déformée de l'écosystème journalistique, souligne l'urgence et la nécessité d'une réforme des médias et du rétablissement de l'opinion publique.
Parallèlement, le processus par lequel la résistance citoyenne qui a éclaté dans les rues après la loi martiale du 3 décembre a conduit à divers mouvements sociaux montre que la « faille » du changement n'est pas une déconnexion mais une stratégie de connexion et un point de départ pour l'ouverture d'une nouvelle sensibilité politique.
La tourmente politique liée à la question linguistique suite à la destitution de Yoon Seok-yeol n'est pas encore terminée.
Cela s'explique par le fait que la stratégie de glorification de la loi martiale et le discours de négation de la guerre civile persistent.
Bien que les effets négatifs de cela puissent affecter les élèves, les cours d'histoire et les discussions qui ont lieu en classe démontrent le potentiel de l'éducation démocratique.
SPÉCIFICATIONS DES PRODUITS
- Date d'émission : 20 août 2025
Nombre de pages, poids, dimensions : 440 pages | 520 g | 152 × 224 × 22 mm
- ISBN13 : 9788976966032
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Langue coréenne
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