
Lignes
Description
Introduction au livre
Elle n'a ni commencement ni fin et existe partout dans le monde.
Exploration anthropologique de la ligne
Un voyage empli de bonté qui s'ouvre au-delà de l'impasse vers un « ailleurs ».
Un ouvrage immense qui transcende les frontières des disciplines, des cultures et du temps.
Les débuts de l'anthropologie zen, offrant des perspectives profondes et créatives
Qu’ont en commun la marche, l’observation, la parole, le dessin et l’écriture ? Elles impliquent toutes de suivre des lignes.
« Lines » explore les lignes qui existent partout : dans la vie quotidienne, dans l’histoire et dans le monde.
Tim Ingold, qui aborde la pensée avec audace et profondeur, ouvre cet ouvrage en développant une « anthropologie zen ».
Il propose une manière fascinante de voyager, en suivant les routes ouvertes et en progressant dans le mouvement.
Ce livre sera un nœud qui tisse un nouveau chemin et un lien qui ouvre une autre voie, non seulement pour les chercheurs immergés dans le monde universitaire, mais aussi pour les musiciens, les peintres, les calligraphes, les artisans et tous ceux qui vivent leur vie quotidienne.
Un monde se déploie comme une histoire qui se poursuit le long d'une ligne, sans début ni fin.
Exploration anthropologique de la ligne
Un voyage empli de bonté qui s'ouvre au-delà de l'impasse vers un « ailleurs ».
Un ouvrage immense qui transcende les frontières des disciplines, des cultures et du temps.
Les débuts de l'anthropologie zen, offrant des perspectives profondes et créatives
Qu’ont en commun la marche, l’observation, la parole, le dessin et l’écriture ? Elles impliquent toutes de suivre des lignes.
« Lines » explore les lignes qui existent partout : dans la vie quotidienne, dans l’histoire et dans le monde.
Tim Ingold, qui aborde la pensée avec audace et profondeur, ouvre cet ouvrage en développant une « anthropologie zen ».
Il propose une manière fascinante de voyager, en suivant les routes ouvertes et en progressant dans le mouvement.
Ce livre sera un nœud qui tisse un nouveau chemin et un lien qui ouvre une autre voie, non seulement pour les chercheurs immergés dans le monde universitaire, mais aussi pour les musiciens, les peintres, les calligraphes, les artisans et tous ceux qui vivent leur vie quotidienne.
Un monde se déploie comme une histoire qui se poursuit le long d'une ligne, sans début ni fin.
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Aperçu
indice
Remerciements
Préface à l'édition classique Routledge
Entrée
Chapitre 1 Langage, musique et notation
Chapitre 2 : Traces, réalité et surface
Chapitre 3 En haut, en travers, en conséquence
Chapitre 4 : La lignée généalogique
Chapitre 5 : Dessin, écriture et calligraphie
Chapitre 6 Comment rendre une ligne droite
Note du traducteur
Références
Recherche
Préface à l'édition classique Routledge
Entrée
Chapitre 1 Langage, musique et notation
Chapitre 2 : Traces, réalité et surface
Chapitre 3 En haut, en travers, en conséquence
Chapitre 4 : La lignée généalogique
Chapitre 5 : Dessin, écriture et calligraphie
Chapitre 6 Comment rendre une ligne droite
Note du traducteur
Références
Recherche
Image détaillée

Dans le livre
Cette discipline [l'anthropologie] est une discipline comparative qui reconnaît que l'existence peut toujours être autrement, et c'est une discipline critique en ce sens que l'existence telle qu'elle est ne peut jamais être satisfaisante.
--- p.22
Qu’ont en commun la marche, le tissage, l’observation, le récit d’histoires, le chant, le dessin et l’écriture ? La réponse est qu’elles suivent toutes une ligne ou une autre.
L’objectif de cet ouvrage est de poser les fondements de ce que l’on pourrait appeler une anthropologie comparative du bien.
À ma connaissance, rien de tel n'a jamais été tenté.
--- p.23
Le voyageur est constamment en mouvement.
Plus précisément, il est son mouvement.
Comme dans l'exemple ci-dessus, le voyage du peuple inuit est illustré par la ligne de déplacement à travers le monde.
--- p.159
Je crois que le chemin est l'aspect le plus fondamental de la manière dont les êtres vivants, humains et non humains, habitent la terre.
--- p.170
Un résident est celui qui participe de l'intérieur à la naissance du monde, au processus même de sa naissance continue, et qui laisse des traces de vie et contribue à la structure et à la texture du monde.
--- p.170
Le voyageur sur la route est toujours quelque part, mais tout ce « quelque part » est sur le chemin d'un autre endroit.
Le monde dans lequel nous vivons est un enchevêtrement de ces chemins, continuellement tissés ensemble au fil du déroulement de la vie.
--- p.174
En un mot, les connaissances des résidents sont intégrées au fur et à mesure.
--- p.183
Les choses racontées dans les histoires se produisent plutôt qu'elles n'existent, pour ainsi dire.
Autrement dit, chaque instant représente une activité en cours.
En résumé, ce ne sont pas des objets, mais des histoires.
--- p.185
Je soutiens que lorsque l'écrivain cesse d'accomplir l'équivalent de la marche, les mots sont réduits à des fragments et, par conséquent, fragmentés.
--- p.191~192
Les colons occupent les lieux.
En revanche, les nomades ne parviennent pas à occuper les lieux.
Mais le voyageur n'est pas un occupant qui a échoué ou qui hésite, mais un occupant qui a réussi.
Ils se déplacent en effet d'un endroit à l'autre, parcourant parfois de longues distances, et par ce mouvement, ils contribuent à la formation continue de chaque lieu qu'ils traversent.
En bref, le chemin n'est ni sans lieu ni lié à un lieu, mais il crée plutôt un lieu.
--- p.205
La vie n'est pas figée, elle avance au contraire, se frayant un chemin à travers le monde à travers d'innombrables liens relationnels.
--- p.209
En résumé, l'écologie du vivant est une écologie de fils et de traces, et non une écologie de nœuds et de connecteurs.
Et son objet d'étude ne doit pas consister en les relations entre les organismes et leur environnement extérieur, mais en les relations qui découlent du mode de vie dans lequel chacun d'eux est pris.
En résumé, l'écologie est l'étude de la vie en tant que bien.
--- p.209
La vie ne se limite pas à un point.
La vie suit son cours.
--- p.213
Le tracé du chemin est topien, réalisé par la pratique de l'habitation et les mouvements sinueux qu'elle implique.
En revanche, la ligne droite de la modernité, portée par le grand récit du progrès, est utopique, et la ligne fragmentée de la postmodernité est dystopique.
--- p.330
En effet, le bien, comme la vie, est sans fin.
Comme dans la vie, ce qui compte, ce n'est pas la destination finale, mais toutes les choses intéressantes qui se produisent en chemin.
Car où que vous soyez, il y a toujours un endroit plus lointain où aller.
--- p.22
Qu’ont en commun la marche, le tissage, l’observation, le récit d’histoires, le chant, le dessin et l’écriture ? La réponse est qu’elles suivent toutes une ligne ou une autre.
L’objectif de cet ouvrage est de poser les fondements de ce que l’on pourrait appeler une anthropologie comparative du bien.
À ma connaissance, rien de tel n'a jamais été tenté.
--- p.23
Le voyageur est constamment en mouvement.
Plus précisément, il est son mouvement.
Comme dans l'exemple ci-dessus, le voyage du peuple inuit est illustré par la ligne de déplacement à travers le monde.
--- p.159
Je crois que le chemin est l'aspect le plus fondamental de la manière dont les êtres vivants, humains et non humains, habitent la terre.
--- p.170
Un résident est celui qui participe de l'intérieur à la naissance du monde, au processus même de sa naissance continue, et qui laisse des traces de vie et contribue à la structure et à la texture du monde.
--- p.170
Le voyageur sur la route est toujours quelque part, mais tout ce « quelque part » est sur le chemin d'un autre endroit.
Le monde dans lequel nous vivons est un enchevêtrement de ces chemins, continuellement tissés ensemble au fil du déroulement de la vie.
--- p.174
En un mot, les connaissances des résidents sont intégrées au fur et à mesure.
--- p.183
Les choses racontées dans les histoires se produisent plutôt qu'elles n'existent, pour ainsi dire.
Autrement dit, chaque instant représente une activité en cours.
En résumé, ce ne sont pas des objets, mais des histoires.
--- p.185
Je soutiens que lorsque l'écrivain cesse d'accomplir l'équivalent de la marche, les mots sont réduits à des fragments et, par conséquent, fragmentés.
--- p.191~192
Les colons occupent les lieux.
En revanche, les nomades ne parviennent pas à occuper les lieux.
Mais le voyageur n'est pas un occupant qui a échoué ou qui hésite, mais un occupant qui a réussi.
Ils se déplacent en effet d'un endroit à l'autre, parcourant parfois de longues distances, et par ce mouvement, ils contribuent à la formation continue de chaque lieu qu'ils traversent.
En bref, le chemin n'est ni sans lieu ni lié à un lieu, mais il crée plutôt un lieu.
--- p.205
La vie n'est pas figée, elle avance au contraire, se frayant un chemin à travers le monde à travers d'innombrables liens relationnels.
--- p.209
En résumé, l'écologie du vivant est une écologie de fils et de traces, et non une écologie de nœuds et de connecteurs.
Et son objet d'étude ne doit pas consister en les relations entre les organismes et leur environnement extérieur, mais en les relations qui découlent du mode de vie dans lequel chacun d'eux est pris.
En résumé, l'écologie est l'étude de la vie en tant que bien.
--- p.209
La vie ne se limite pas à un point.
La vie suit son cours.
--- p.213
Le tracé du chemin est topien, réalisé par la pratique de l'habitation et les mouvements sinueux qu'elle implique.
En revanche, la ligne droite de la modernité, portée par le grand récit du progrès, est utopique, et la ligne fragmentée de la postmodernité est dystopique.
--- p.330
En effet, le bien, comme la vie, est sans fin.
Comme dans la vie, ce qui compte, ce n'est pas la destination finale, mais toutes les choses intéressantes qui se produisent en chemin.
Car où que vous soyez, il y a toujours un endroit plus lointain où aller.
--- p.333
Avis de l'éditeur
Qu'ont en commun la marche, l'observation, la parole, le dessin et l'écriture ?
L'important, c'est que tout le monde suive la ligne.
Lines est le chef-d'œuvre de l'anthropologue britannique Tim Ingold, publié en 2007.
Tim Ingold, né en 1948, mène des recherches depuis les années 1970. En 2007, à l'âge de 60 ans, il a publié « Lines », ouvrage qui résumait ses sujets de recherche et ses propres réflexions, et annonçait enfin le début de la « pré-anthropologie ».
Ingold se demande s'il « rompt avec l'anthropologie » à travers la publication de « Lines », et affirme qu'à partir de ce moment, il est devenu un linéologue, une personne qui étudie les lignes.
Après la publication de Lines, Ingold a publié Being Alive (2011), Making (2013), The Life of Lines (2015) et Correspondences (2020). En fait, toutes ses réflexions postérieures à la publication de Lines s'inscrivent dans le prolongement de ses réflexions sur les lignes.
« Lines » est un ouvrage commémoratif marquant le début d’un mouvement créatif appelé « Anthropologie Zen », offrant une perspective profonde sur la vie et les êtres vivants, et proposant de riches réflexions sur des domaines divers tels que l’histoire, la culture, l’art, la technologie, l’écologie et l’évolution.
Explorer le véritable « bien », et non une métaphore ou un objet de théorie.
« Après avoir lu ce livre, vous ne verrez plus jamais le monde de la même façon. »
La ligne explorée dans 『Lines』 n'est pas une ligne exprimée métaphoriquement, ni une ligne en tant qu'objet de théorie.
Ingold explore le véritable « bien » qui existe partout et à tout moment dans notre vie quotidienne.
Ainsi, le sujet inhabituel des lignes suscite d'abord des doutes.
Cela pourrait-il vraiment faire l'objet d'une enquête anthropologique ? L'exploration du bien peut-elle réellement nous apprendre quelque chose sur les gens et les choses, sur le temps historique et la vie quotidienne ?
Ingold perçoit le monde comme un processus dynamique de devenir.
Par conséquent, je crois que l'étude des personnes et des choses ne doit pas se faire en les considérant comme des entités indépendantes, mais plutôt en suivant les lignes qui les composent.
De plus, je crois que l'anthropologie elle-même est une pratique de croissance, qui prend naissance au sein de la vie des individus, suit un chemin ouvert et se développe par l'interaction au sein des relations.
Dans 『Lines』, la pratique consistant à suivre la ligne et à avancer est présentée comme un mode de vie important, et pour Ingold, il s'agit également d'une pratique anthropologique.
« Lines » est une œuvre qui s’apparente à un nœud créé par les pensées et les pratiques d’Ingold.
Dans sa critique de Lines, l'anthropologue Mark Ebert a déclaré : « Après avoir lu ce livre, vous ne verrez plus jamais le monde de la même façon. »
Comme il le dit, après avoir lu Lignes, nous acquérons une compréhension totalement nouvelle du sens même des activités quotidiennes que nous accomplissons, comme marcher, observer et parler.
De plus, « la vie ne se limite pas à un point. »
Nous ouvrons les yeux sur le mode d'existence dans lequel « la fin mène au commencement », exprimé par l'adage « La vie suit un chemin ».
L'expérience de remarquer et de suivre le bien dans le monde change votre perspective sur le fait de « vivre ».
Ingold le souligne sans hésitation.
« La bonté a véritablement le pouvoir de changer le monde. »
Comme les lignes sinueuses d'un chemin
Six histoires avec des fins et des débuts
Chapitre 1 Langage, musique et notation
Au chapitre 1, Ingold entame son analyse en expliquant pourquoi il a entrepris d'étudier les lignes.
En fait, c'est cette question qui a d'abord interpellé Ingold, quelle que soit la réplique.
La question est : « Comment en sommes-nous venus à faire la distinction entre les mots et les chansons ? »
Autrefois, la musique était avant tout la « résonance des paroles » et le langage était compris comme un ensemble de « sons de la parole », mais aujourd'hui, les paroles ne sont plus essentielles à la musique et le langage est devenu une sorte de « système de signification » donné indépendamment des sons de la parole, souligne Ingold.
Ce changement s'exprime donc comme suit.
« La musique s’est tue, et le langage s’est tu. » Pourquoi ce changement s’est-il produit ?
Dans sa recherche de réponses à la question de savoir pourquoi le « silence du langage » s'est produit, Ingold examine les changements survenus lors de la transition de la culture orale à la culture écrite.
Dans ce cas, Ingold note que le silence du langage est lié à un changement dans la façon dont l'écriture est comprise, à savoir un passage de la compréhension de l'écriture comme une inscription manuscrite à la compréhension de l'écriture comme une technique de construction du langage parlé.
Pour bien saisir ce point, dans le cadre de l'examen de « l'histoire de l'écriture », nous confirmons que l'histoire de l'écriture est plus largement incluse dans « l'histoire de la notation ».
Et lorsqu'on commence à étudier la notation, on se rend compte que la notation n'est rien d'autre que constituée de lignes.
C’est à ce stade qu’Ingold entame son étude de la production et de la signification des lignes.
Chapitre 2 : Traces, réalité et surface
Le chapitre 2 examine la relation entre les lignes et les surfaces sur lesquelles elles sont tracées.
En effet, il est clair que ce qui importe dans l'exploration des lignes, ce ne sont pas simplement les lignes elles-mêmes, mais leur relation avec la surface sur laquelle elles sont gravées.
Pour étudier l'histoire des lignes, il faut examiner l'évolution des relations entre les lignes et les surfaces.
Par conséquent, au chapitre 2, la surface devient l'objet d'exploration.
Avant d'explorer la surface, Ingold pose une question fondamentale.
Qu’est-ce qui est bon ? Nous présentons ici deux grandes catégories de bien.
Il s'agit de « fil » et de « trace ».
Les fils et les traces créent des lignes de mouvement et de croissance, créant parfois des surfaces et parfois les détruisant.
Chapitre 3 En haut, en travers, en conséquence
Le chapitre 3 examine les conséquences des modifications apportées à la relation entre les lignes et les surfaces.
Le chapitre 3 contient une analyse critique.
De quoi s'agit-il concernant les critiques ?
Il s'agit d'une critique du mouvement «vers le haut» et «horizontalement».
Ingold présente ici un premier exemple de la distinction entre « marche » et « rassemblement ».
Une marche est la trace d'un geste, tandis qu'un assemblage est un artefact constitué de connexions point à point.
La méthode de connexion point à point transforme notre compréhension de l'espace, nous faisant percevoir l'environnement comme quelque chose que nous occupons plutôt que comme quelque chose que nous habitons.
Ce qu’Ingold considère comme « le mode d’habitation terrestre le plus fondamental pour les êtres vivants, humains et non humains », est un mode de déplacement qu’il appelle « voyage ».
Dans le chapitre 3, Ingold critique la méthode du réseau et la méthode de transport qui relient les intersections par des lignes droites, et parle du mode de vie consistant à suivre des lignes dans la zone enchevêtrée appelée le réseau.
Selon Ingold, les êtres habitent le monde en pratiquant un mode de vie qui intègre mouvement et croissance.
Chapitre 4 : La lignée généalogique
Ce que nous allons examiner au chapitre 4, c’est la « lignée généalogique ».
Un exemple qui vient immédiatement à l'esprit lorsqu'on pense aux lignées généalogiques est le diagramme de L'Origine des espèces de Charles Darwin, un diagramme généalogique illustrant l'évolution de la vie.
Ingold affirme que lorsque Charles Darwin a dessiné ce diagramme, il représentait « la vie dans chaque point » plutôt que « la vie le long d'une ligne ».
C’est parce que les « lignes pointillées » qui constituent la généalogie sont exactement comme ça.
Comme le montre clairement cette ligne pointillée, cette lignée généalogique n'est ni une bouée de sauvetage, ni même un récit sur l'humanité.
Ingold examine comment le concept d’« évolution » a été abordé tout au long de l’histoire à travers le prisme du bien.
Chapitre 5 : Dessin, écriture et calligraphie
Le chapitre 5 revient sur le thème de « l'écriture ».
Ingold se demande quelle est la différence entre le geste dans le dessin et dans l'écriture.
Il ne saurait y avoir de distinction stricte entre le dessin et l'écriture, pourvu que l'écriture soit comprise dans son sens originel de pratique de l'inscription.
Alors pourquoi considérons-nous aujourd'hui le dessin et l'écriture comme deux choses différentes ?
En examinant les raisons de cela, Ingold souligne la dichotomie qui sous-tend cette « fracture moderne » (y compris la division entre la parole et le chant évoquée précédemment) : la dichotomie entre la technologie et l'art.
Chapitre 6 Comment rendre une ligne droite
Le chapitre 6 examine « l’étrange fantôme de la ligne », c’est-à-dire la ligne droite.
La ligne n'a pas nécessairement besoin d'être droite.
Mais pourquoi et comment en est-on arrivé à ce que, dans notre perception, une ligne soit forcément une ligne droite ?
Ingold soutient que la ligne droite est devenue une icône de la modernité et retrace ses origines historiques.
Ingold décrit la ligne droite comme une énigme.
Les lignes droites dominent la surface mais ne relient rien.
Elle n'incarne aucun mouvement ni geste.
De plus, lorsque la certitude de la modernité est remise en question, la ligne droite qui reliait autrefois les points se fragmente.
« Un geste qui retisse le monde ensemble dans un monde rempli de lignes. »
À la fin du livre, on trouve une note du traducteur qui fournit une explication détaillée du contexte et de la signification de « Lines » et de l’anthropologie zen.
Dans ce texte qui ressemble à une « invitation », le traducteur dit :
« Ce dont je souhaite parler plus particulièrement avec mes lecteurs, c’est de la “croissance”. »
Dans un monde dominé par le développementalisme et le capitalisme, la signification du terme « croissance » est devenue indissociable des technologies de pointe, de la capitalisation et de l'échelle.
Nombreux sont ceux qui résistent à cette situation catastrophique et qui cherchent une voie de sortie appelée « décroissance ».
Ce concept a des implications très utiles, mais je pense que la tentative d'Ingold est beaucoup plus audacieuse.
Ingold repense ce que nous entendons par « croissance » et révèle que la croissance déterministe n'est pas une croissance du tout.
En affirmant et en réaffirmant le désir et la volonté de croissance, nous découvrons également le potentiel de rupture qui redéfinit la vie et le monde.
[…] Ce n’est que lorsqu’on retrouvera cette ligne et qu’on la suivra à nouveau que ce nouveau monde s’ouvrira.
L'important est que nous avancions sur une nouvelle voie à travers cette ligne, et que cette « nouvelle » voie soit atteinte en « suivant ».
Il ne s'agit pas d'un geste qui part d'un espace vide, mais plutôt d'un geste qui tisse à nouveau le monde au sein d'un monde déjà rempli de lignes.
Ces tentatives diffèrent sensiblement de la tendance moderne à rechercher le confort matériel.
« Le chemin parcouru est significatif car l’avenir n’est pas figé. »
L'important, c'est que tout le monde suive la ligne.
Lines est le chef-d'œuvre de l'anthropologue britannique Tim Ingold, publié en 2007.
Tim Ingold, né en 1948, mène des recherches depuis les années 1970. En 2007, à l'âge de 60 ans, il a publié « Lines », ouvrage qui résumait ses sujets de recherche et ses propres réflexions, et annonçait enfin le début de la « pré-anthropologie ».
Ingold se demande s'il « rompt avec l'anthropologie » à travers la publication de « Lines », et affirme qu'à partir de ce moment, il est devenu un linéologue, une personne qui étudie les lignes.
Après la publication de Lines, Ingold a publié Being Alive (2011), Making (2013), The Life of Lines (2015) et Correspondences (2020). En fait, toutes ses réflexions postérieures à la publication de Lines s'inscrivent dans le prolongement de ses réflexions sur les lignes.
« Lines » est un ouvrage commémoratif marquant le début d’un mouvement créatif appelé « Anthropologie Zen », offrant une perspective profonde sur la vie et les êtres vivants, et proposant de riches réflexions sur des domaines divers tels que l’histoire, la culture, l’art, la technologie, l’écologie et l’évolution.
Explorer le véritable « bien », et non une métaphore ou un objet de théorie.
« Après avoir lu ce livre, vous ne verrez plus jamais le monde de la même façon. »
La ligne explorée dans 『Lines』 n'est pas une ligne exprimée métaphoriquement, ni une ligne en tant qu'objet de théorie.
Ingold explore le véritable « bien » qui existe partout et à tout moment dans notre vie quotidienne.
Ainsi, le sujet inhabituel des lignes suscite d'abord des doutes.
Cela pourrait-il vraiment faire l'objet d'une enquête anthropologique ? L'exploration du bien peut-elle réellement nous apprendre quelque chose sur les gens et les choses, sur le temps historique et la vie quotidienne ?
Ingold perçoit le monde comme un processus dynamique de devenir.
Par conséquent, je crois que l'étude des personnes et des choses ne doit pas se faire en les considérant comme des entités indépendantes, mais plutôt en suivant les lignes qui les composent.
De plus, je crois que l'anthropologie elle-même est une pratique de croissance, qui prend naissance au sein de la vie des individus, suit un chemin ouvert et se développe par l'interaction au sein des relations.
Dans 『Lines』, la pratique consistant à suivre la ligne et à avancer est présentée comme un mode de vie important, et pour Ingold, il s'agit également d'une pratique anthropologique.
« Lines » est une œuvre qui s’apparente à un nœud créé par les pensées et les pratiques d’Ingold.
Dans sa critique de Lines, l'anthropologue Mark Ebert a déclaré : « Après avoir lu ce livre, vous ne verrez plus jamais le monde de la même façon. »
Comme il le dit, après avoir lu Lignes, nous acquérons une compréhension totalement nouvelle du sens même des activités quotidiennes que nous accomplissons, comme marcher, observer et parler.
De plus, « la vie ne se limite pas à un point. »
Nous ouvrons les yeux sur le mode d'existence dans lequel « la fin mène au commencement », exprimé par l'adage « La vie suit un chemin ».
L'expérience de remarquer et de suivre le bien dans le monde change votre perspective sur le fait de « vivre ».
Ingold le souligne sans hésitation.
« La bonté a véritablement le pouvoir de changer le monde. »
Comme les lignes sinueuses d'un chemin
Six histoires avec des fins et des débuts
Chapitre 1 Langage, musique et notation
Au chapitre 1, Ingold entame son analyse en expliquant pourquoi il a entrepris d'étudier les lignes.
En fait, c'est cette question qui a d'abord interpellé Ingold, quelle que soit la réplique.
La question est : « Comment en sommes-nous venus à faire la distinction entre les mots et les chansons ? »
Autrefois, la musique était avant tout la « résonance des paroles » et le langage était compris comme un ensemble de « sons de la parole », mais aujourd'hui, les paroles ne sont plus essentielles à la musique et le langage est devenu une sorte de « système de signification » donné indépendamment des sons de la parole, souligne Ingold.
Ce changement s'exprime donc comme suit.
« La musique s’est tue, et le langage s’est tu. » Pourquoi ce changement s’est-il produit ?
Dans sa recherche de réponses à la question de savoir pourquoi le « silence du langage » s'est produit, Ingold examine les changements survenus lors de la transition de la culture orale à la culture écrite.
Dans ce cas, Ingold note que le silence du langage est lié à un changement dans la façon dont l'écriture est comprise, à savoir un passage de la compréhension de l'écriture comme une inscription manuscrite à la compréhension de l'écriture comme une technique de construction du langage parlé.
Pour bien saisir ce point, dans le cadre de l'examen de « l'histoire de l'écriture », nous confirmons que l'histoire de l'écriture est plus largement incluse dans « l'histoire de la notation ».
Et lorsqu'on commence à étudier la notation, on se rend compte que la notation n'est rien d'autre que constituée de lignes.
C’est à ce stade qu’Ingold entame son étude de la production et de la signification des lignes.
Chapitre 2 : Traces, réalité et surface
Le chapitre 2 examine la relation entre les lignes et les surfaces sur lesquelles elles sont tracées.
En effet, il est clair que ce qui importe dans l'exploration des lignes, ce ne sont pas simplement les lignes elles-mêmes, mais leur relation avec la surface sur laquelle elles sont gravées.
Pour étudier l'histoire des lignes, il faut examiner l'évolution des relations entre les lignes et les surfaces.
Par conséquent, au chapitre 2, la surface devient l'objet d'exploration.
Avant d'explorer la surface, Ingold pose une question fondamentale.
Qu’est-ce qui est bon ? Nous présentons ici deux grandes catégories de bien.
Il s'agit de « fil » et de « trace ».
Les fils et les traces créent des lignes de mouvement et de croissance, créant parfois des surfaces et parfois les détruisant.
Chapitre 3 En haut, en travers, en conséquence
Le chapitre 3 examine les conséquences des modifications apportées à la relation entre les lignes et les surfaces.
Le chapitre 3 contient une analyse critique.
De quoi s'agit-il concernant les critiques ?
Il s'agit d'une critique du mouvement «vers le haut» et «horizontalement».
Ingold présente ici un premier exemple de la distinction entre « marche » et « rassemblement ».
Une marche est la trace d'un geste, tandis qu'un assemblage est un artefact constitué de connexions point à point.
La méthode de connexion point à point transforme notre compréhension de l'espace, nous faisant percevoir l'environnement comme quelque chose que nous occupons plutôt que comme quelque chose que nous habitons.
Ce qu’Ingold considère comme « le mode d’habitation terrestre le plus fondamental pour les êtres vivants, humains et non humains », est un mode de déplacement qu’il appelle « voyage ».
Dans le chapitre 3, Ingold critique la méthode du réseau et la méthode de transport qui relient les intersections par des lignes droites, et parle du mode de vie consistant à suivre des lignes dans la zone enchevêtrée appelée le réseau.
Selon Ingold, les êtres habitent le monde en pratiquant un mode de vie qui intègre mouvement et croissance.
Chapitre 4 : La lignée généalogique
Ce que nous allons examiner au chapitre 4, c’est la « lignée généalogique ».
Un exemple qui vient immédiatement à l'esprit lorsqu'on pense aux lignées généalogiques est le diagramme de L'Origine des espèces de Charles Darwin, un diagramme généalogique illustrant l'évolution de la vie.
Ingold affirme que lorsque Charles Darwin a dessiné ce diagramme, il représentait « la vie dans chaque point » plutôt que « la vie le long d'une ligne ».
C’est parce que les « lignes pointillées » qui constituent la généalogie sont exactement comme ça.
Comme le montre clairement cette ligne pointillée, cette lignée généalogique n'est ni une bouée de sauvetage, ni même un récit sur l'humanité.
Ingold examine comment le concept d’« évolution » a été abordé tout au long de l’histoire à travers le prisme du bien.
Chapitre 5 : Dessin, écriture et calligraphie
Le chapitre 5 revient sur le thème de « l'écriture ».
Ingold se demande quelle est la différence entre le geste dans le dessin et dans l'écriture.
Il ne saurait y avoir de distinction stricte entre le dessin et l'écriture, pourvu que l'écriture soit comprise dans son sens originel de pratique de l'inscription.
Alors pourquoi considérons-nous aujourd'hui le dessin et l'écriture comme deux choses différentes ?
En examinant les raisons de cela, Ingold souligne la dichotomie qui sous-tend cette « fracture moderne » (y compris la division entre la parole et le chant évoquée précédemment) : la dichotomie entre la technologie et l'art.
Chapitre 6 Comment rendre une ligne droite
Le chapitre 6 examine « l’étrange fantôme de la ligne », c’est-à-dire la ligne droite.
La ligne n'a pas nécessairement besoin d'être droite.
Mais pourquoi et comment en est-on arrivé à ce que, dans notre perception, une ligne soit forcément une ligne droite ?
Ingold soutient que la ligne droite est devenue une icône de la modernité et retrace ses origines historiques.
Ingold décrit la ligne droite comme une énigme.
Les lignes droites dominent la surface mais ne relient rien.
Elle n'incarne aucun mouvement ni geste.
De plus, lorsque la certitude de la modernité est remise en question, la ligne droite qui reliait autrefois les points se fragmente.
« Un geste qui retisse le monde ensemble dans un monde rempli de lignes. »
À la fin du livre, on trouve une note du traducteur qui fournit une explication détaillée du contexte et de la signification de « Lines » et de l’anthropologie zen.
Dans ce texte qui ressemble à une « invitation », le traducteur dit :
« Ce dont je souhaite parler plus particulièrement avec mes lecteurs, c’est de la “croissance”. »
Dans un monde dominé par le développementalisme et le capitalisme, la signification du terme « croissance » est devenue indissociable des technologies de pointe, de la capitalisation et de l'échelle.
Nombreux sont ceux qui résistent à cette situation catastrophique et qui cherchent une voie de sortie appelée « décroissance ».
Ce concept a des implications très utiles, mais je pense que la tentative d'Ingold est beaucoup plus audacieuse.
Ingold repense ce que nous entendons par « croissance » et révèle que la croissance déterministe n'est pas une croissance du tout.
En affirmant et en réaffirmant le désir et la volonté de croissance, nous découvrons également le potentiel de rupture qui redéfinit la vie et le monde.
[…] Ce n’est que lorsqu’on retrouvera cette ligne et qu’on la suivra à nouveau que ce nouveau monde s’ouvrira.
L'important est que nous avancions sur une nouvelle voie à travers cette ligne, et que cette « nouvelle » voie soit atteinte en « suivant ».
Il ne s'agit pas d'un geste qui part d'un espace vide, mais plutôt d'un geste qui tisse à nouveau le monde au sein d'un monde déjà rempli de lignes.
Ces tentatives diffèrent sensiblement de la tendance moderne à rechercher le confort matériel.
« Le chemin parcouru est significatif car l’avenir n’est pas figé. »
SPÉCIFICATIONS DES PRODUITS
- Date d'émission : 14 mars 2024
Nombre de pages, poids, dimensions : 368 pages | 496 g | 145 × 210 × 22 mm
- ISBN13 : 9791188501380
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Langue coréenne
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