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Les derniers jours de Marie-Antoinette
Les derniers jours de Marie-Antoinette
Description
Introduction au livre
Le procès et l'exécution de Marie-Antoinette : un regard sur la nature humaine et la nature de la justice

À quoi ressemblaient les tribunaux révolutionnaires pendant la Révolution française, l'un des plus grands tournants de l'histoire moderne ? De notre point de vue actuel, il peut sembler surprenant que le système de jury existât déjà et que les procès se déroulaient publiquement.
Il faut toutefois tenir compte du fait que la majorité des jurés entretenaient une relation très étroite avec le juge.


« Tout le monde ressentait la peur, même chez soi. »
Si vous riiez, on vous accusait de célébrer la défaite de la République, et si vous pleuriez, on vous accusait de déplorer le succès de la République.
Comme en témoigne le récit selon lequel « des soldats pouvaient faire irruption dans la maison à tout moment et découvrir le complot », la période dans laquelle se déroule ce livre « n’était pas encore minuit sous la Terreur, mais approchait déjà du début de soirée ».

Pourquoi la Révolution française de 1789 est-elle encore si vénérée ? Avant tout, ce fut un événement capital, presque inimaginable dans le contexte européen de l'époque. Elle vit l'exécution publique du roi, de la reine, d'innombrables nobles, et même de Robespierre, l'instigateur de la Terreur, par la guillotine. L'ordre social, jadis si solidement ancré, s'effondra, inaugurant une ère de souveraineté populaire.
Ce livre est un drame historique tragique dans lequel Marie-Antoinette, contrainte de rester plus longtemps liée au Vieux Monde en raison de son statut de « reine » à une époque de grand chaos où la souveraineté passa soudainement du roi au peuple, joue le rôle principal. Le procureur Fouquier-Tinville et le juge Hermann, qui présidait l'audience, jouent des rôles secondaires, et de nombreux autres personnages apparaissent, notamment le peintre Châtelet, le cordonnier Simon et l'éditeur de journal Hébert, ainsi que des jurés et des témoins clés, et bien d'autres encore, du noble suédois Fersen, qui a véritablement aimé Marie-Antoinette jusqu'à sa mort, à la famille de la reine et à ses demoiselles d'honneur, en passant par Henri Sanson, le responsable des exécutions à la guillotine.
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    Aperçu

indice
Acte 1 En prison
Acte 2 L'étranger
Acte 3 Défendeur
Acte 4 « Le Chevalier de la Mort »

Épilogue
Avis

Remerciements
Note du traducteur
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Dans le livre
S'il y avait une part de vérité dans ce procès, c'était bien celle de la nature humaine, toujours changeante et instable.
(Omission) Si je mentionne Chatelet en premier, c'est probablement parce qu'il est celui qui révèle le mieux la principale contradiction des membres de la cour.
Il se situait quelque part entre enthousiasme et passion, peur, impulsion et raison, vérité et ambition, et haine.
Quelque part entre les blessures de l'orgueil, l'hésitation et la timidité des gens, et le réconfort d'une certitude sans regret dans un monde idéalisé en noir et blanc.
Au final, ils devinrent des gens bons et des gens mauvais, des patriotes et des traîtres.
C'était une révolution et une contre-révolution.
Tout cela a inévitablement mené à l'extrémisme et à la colère.

--- p.34

Ils sont déjà allés trop loin.
Les choses allaient empirer par la suite, lorsque ses partisans et ses adversaires [ceux de Marie-Antoinette] allaient réinventer son procès.
Les supporters voulaient montrer clairement les cicatrices du sacrifice qu'il avait consenti.
En revanche, pour des raisons tout à fait différentes, ses adversaires n'étaient plus disposés à faire preuve d'indulgence à son égard.
Ils ont tout fait pour révéler au monde sa nature sombre, en insistant sur son apparence hideuse et prématurément vieillie, sans masque ni maquillage.
Du point de vue des révolutionnaires, le déclin physique de Marie-Antoinette était comme une révélation soudaine des vices de la nature féminine.
Autrement dit, ce procès était avant tout un procès de l'imagination.
C'est là le nœud du problème.

--- p.66

De même que les reines d'antan étaient des êtres quasi divins, le sentiment d'égalité est désormais devenu pour les gardes non seulement un droit, mais une sorte de vengeance, et peut-être même un plaisir qui leur fait oublier qui ils sont.
Pour les partisans du « malheureux captif », il s'agissait bien sûr d'un « acte d'insulte envers le malheur ».

--- p.86

Elle était destinée non seulement à être reine, mais aussi à être le réceptacle [de l'enfant], le gage et la garantie, et la pièce maîtresse du nouveau problème européen qui se créait inexorablement.
Il était déjà l'incarnation vivante de ce qu'on appelait une « étrange alliance » entre forces hostiles.

J'avais l'impression d'être tombé dans un piège.
Marie-Antoinette était déjà victime des intérêts familiaux et de la politique européenne en 1770, bien avant de devenir otage de la Révolution.

--- p.114

Le jury du 14 octobre était clairement composé de sans-culottes actifs et révolutionnaires de l'Assemblée du Peuple.
Bien que les sans-culottes désignaient le peuple, en réalité ils ne représentaient que la moitié du peuple, une minorité ne représentant qu'environ 5 % des 26 millions d'habitants français en 1789.
S'ils symbolisent quelque chose, c'est bien eux-mêmes.
Comme nous l'avons vu précédemment, les jurés ont été soigneusement sélectionnés par l'accusation avant le procès.
La plupart étaient des artisans, des professionnels et des membres des sociétés professionnelles parisiennes de la petite bourgeoisie.

Certains sont nés à Paris, mais la plupart s'y sont installés peu avant 1789.
Cette diversification sociale, ainsi que les changements et réorganisations professionnelles survenus à Paris à la fin du XVIIIe siècle, peuvent être considérés comme faisant partie des racines de la révolution.

--- pp.158-159

En conclusion, Marie-Antoinette trouvait son mari ennuyeux.
Son lecteur, le fidèle prêtre Vermond, lui dit franchement qu'elle n'aimait pas son mari et qu'il lui serait difficile d'agir autrement si elle avait connu le caractère du roi.

--- pp.196-197

Marie-Antoinette est devenue reine du « monde des femmes, mundus muliebris ».
Dans ce refuge qu’on appelle « le monde des femmes », sont nées des formes et des styles, la folie de Trianon et la ferme laitière de Rambouillet, des cascades et des grottes, des souvenirs de pureté, d’élégance, de surprise, de nature et de ruines.
Tout cela relevait du désir féminin, et cela provoqua un grand choc et une vive colère parmi les philosophes et les croyants fervents de l'époque, ainsi que parmi ceux qui prônaient la vertu masculine et préféraient Rome ou Sparte à Athènes.
(syncope)
Le paradoxe, c'est que dans tout cela, la « femme autrichienne » est plus française que jamais.
(Omission) Finalement, ce que nous appelons aujourd’hui « le goût français » était Marie-Antoinette.

--- pp.200-201

Les avocats que Fouquie choisit à contrecœur étaient également ceux qui avaient été affectés au Tribunal révolutionnaire depuis sa création, et appartenaient essentiellement à la même classe sociale que les juges auxquels ils étaient confrontés lors des plaidoiries.
Le soutien aux idéaux de 1789 n'était pas une question de région ou de classe particulière, ni déterminé par des caractéristiques sociales telles que l'appartenance au Tiers État ou aux classes privilégiées.
La révolution a profondément marqué la vie de toutes les classes sociales, des plus humbles aux plus élevées, même au sein de la famille.
Ce phénomène s'est répété lors des grandes crises de 1815, 1940 et 1945.

--- pp.262-263

À la lecture des fragments subsistants de la défense de Chauveau-Lagarde, on constate que le brillant avocat pénaliste tenait à souligner la faiblesse lamentable des preuves à charge.
Il ouvrit la porte comme ceci.
« Bien que l’acte d’accusation paraisse certainement grave, il est regrettable que les preuves soient si contestables. » Il a commencé par supposer que toutes les procédures étaient normales, mais a rapidement outrepassé les limites de la procédure et a donné au procès une dimension politique.
« Le malheur de l’accusée est d’être devenue reine. »
Ce seul fait suffit à convaincre les Républicains qu'il ne peut être juste, et vous aussi pourriez vous éloigner de votre sainte impartialité et devenir partial.
Le problème était là.
Shobo le savait.
Il a supplié les jurés avec insistance de mettre de côté leurs préjugés et d'examiner l'acte d'accusation avec lui, point par point.
Mais a-t-il défendu les femmes et les mères ? Je ne le crois pas.
Il se concentrerait probablement sur les allégations les plus précises et se retrancherait derrière la loi et les droits de l'homme.
Le problème, c'est que le tribunal s'en fichait.
--- pp.266~267

Avis de l'éditeur
Le procès politique du siècle s'est terminé en trois jours seulement. Que la vérité éclate !
Les procès sont-ils équitables et justes dans notre société actuelle ?


Durant la Révolution française, le procès et l'exécution de Marie-Antoinette n'ont duré que trois jours, du 14 au 16 octobre 1793.
Il avait déjà été condamné à mort avant même d'avoir été formellement jugé.
Il s'agissait bien sûr du procès de la reine, mais aussi du procès d'une étrangère, et du procès d'une femme et de sa mère.

◆ La révolution, comme les deux faces d'une même pièce, une communauté fatale emportée par la tragédie dans son tourbillon.

L'auteur, Emmanuel de Baresquiel, présenté pour la première fois en Corée, est un descendant d'une famille noble, comme son nom l'indique.
Il ne faut toutefois pas aborder ce livre avec l'idée préconçue qu'il a été écrit dans une perspective royaliste anachronique.
L'auteur, qui a reçu le prix Gobert de l'Académie française en 1991, huit ans avant d'être nommé professeur à l'École des Hautes Études des Arts et ...
Pourquoi a-t-il écrit ce livre, et que voulait-il exprimer à travers lui ?

Car j'estimais que quiconque souhaite se comprendre aujourd'hui se devait de connaître cette période, qui symbolise le début et les excès de la révolution.
Je voulais montrer les aspects positifs et négatifs de la révolution, mais aussi dire qu'ils sont indissociables.
(Omission) Du 14 au 16 octobre 1793, ici, deux sociétés, deux systèmes de représentation, deux mondes se sont affrontés en miniature et se sont engagés dans une bataille bizarre.
C'était un spectacle plus saisissant que le procès du roi.
Parce que les antagonistes sont dépeints de manière plus claire et plus distincte.
Révolution et contre-révolution.
Homme et femme.
Deux souverainetés, deux légitimités, et aussi les mots patrie, trahison, vertu et conspiration, dont le sens ne cesse de changer selon la personne à qui ils sont appliqués.
Deux mondes totalement opposés et irréconciliables, deux mondes qui semblent coexister, communiquer et interagir, mais qui ne se comprennent pas.
Ce type d'autisme conduit directement à la mort.
La mort de Marie-Antoinette et de ses amis, la mort de ses accusateurs et de ses juges.
J'étais fasciné par cette communauté au destin tragique.
Nous devons être honnêtes et l'admettre.
Nous avons bâti notre république sur d'innombrables cadavres, puis nous avons bâti la démocratie.
(Pages 352-353)

On a beaucoup écrit sur Marie-Antoinette, mais peu sur son procès.
Au début du XIXe siècle, de nombreuses études ont été publiées qui traitaient ses derniers instants avec sacralité, presque exclusivement de son propre point de vue.
Conscient de ces limites, l'auteur a consacré des efforts extraordinaires à la recherche, à l'excavation et à la compilation d'un large éventail de documents, notamment des comptes rendus de procès contemporains, en particulier des comptes rendus d'audiences inédits, et même des lettres découvertes ultérieurement, aboutissant finalement à une vision tridimensionnelle, extrêmement détaillée et équilibrée de l'histoire contemporaine, une vision jamais vue auparavant.
Grâce à cette réussite, il a accompli l'exploit de recevoir de prestigieux prix littéraires et biographiques français.

◆ « La révolution n’est pas seulement une victoire de l’égalité sur les privilégiés,
« C’était aussi la vengeance des hommes sur le monde des femmes. »


Alors que le diplomate américain Gouverneur Morris avait auparavant critiqué l'impuissance de Louis XVI, le qualifiant de « totalement inutile », il fut étonné par la force et la détermination de la reine, contrairement au « bon » roi (un terme critique pour désigner la faiblesse à la cour).
La France qu'il découvrit en 1789 était un « pays de femmes ».
Talleyrand, l'une des figures de proue de l'époque, a également souligné la présence omniprésente des femmes à la veille de la révolution, affirmant qu'elles dictaient l'atmosphère et dominaient les coutumes, la langue, les goûts et même la politique.
On disait aussi que dans les salons parisiens, les jeunes femmes pouvaient discuter librement des décisions gouvernementales et des opérations administratives les plus complexes.
L'auteur ajoute : « Aujourd'hui, nous vivons à l'ère de l'égalité des sexes, mais à l'époque, c'était une ère triste, indifférente et procédurière, sans pareille. »
L'atmosphère changea complètement lorsque la révolution éclata en France, un pays si libre, et lorsque la guerre fut déclarée contre l'Autriche en 1792, et lorsque la France subit de nouvelles défaites contre l'Autriche l'année suivante, la reine fut emprisonnée et se sentit plus coupable que jamais.


La reine d'Autriche Marie-Antoinette a été la cible d'innombrables insultes et rumeurs scandaleuses, parmi lesquelles on la surnommait la mule autrichienne, la méchante chienne autrichienne, la tigresse autrichienne féroce baignée du sang de ses victimes, la poule autrichienne et l'épouse légitime.
L'auteur affirme : « Jamais dans l'histoire une femme n'a été l'objet d'autant de haine. »
« Tout ce qu’il disait, faisait ou touchait était détesté. » « Il est clair que derrière ces attaques se cache une jalousie qu’il n’a jamais nourrie envers le roi. »
« Louis XVI s’est trompé seulement en symbolisant la monarchie, tandis que la reine incarnait ses crimes », diagnostique-t-il.
« Finalement, aux yeux des révolutionnaires, le véritable crime de Marie-Antoinette fut d’avoir pris la place d’un homme, transcendant le rôle et la position d’une femme. »
L'auteur nous explique à quel point la misogynie était forte à l'époque.


Le tempérament des femmes est névrotique, elles tombent donc facilement dans l'« excitation excessive », ce qui est fatal à la liberté et aux affaires publiques.
Les femmes représentent les erreurs et le désordre.
L’éducation morale des femmes est « presque infructueuse ». Cette idée réapparaît à maintes reprises dans de nombreuses œuvres littéraires de la période révolutionnaire.
Un journaliste a écrit :
« Comme on le dit tous les jours, les coutumes des femmes françaises n’ont pas encore survécu à la Révolution. »
Par conséquent, les femmes doivent être renvoyées chez elles ou réduites au silence.
Parce qu'ils sont potentiellement contre-révolutionnaires.
Le procès de Marie-Antoinette s'est déroulé entre ceux de femmes comme Charlotte Corday, Madame de Roland et Olympe de Gouges.
(Page 230)

Le procès de Marie-Antoinette, qui ressemblait à une « vaste opération de subversion sociale »

Outre divers documents, de nombreuses peintures représentant la reine en des termes vulgaires et obscènes révèlent clairement les stéréotypes selon lesquels les hommes révolutionnaires voulaient voir la reine comme une femme dominante, subversive et dangereuse.
Cette misogynie était une blessure qui ne put guérir pendant longtemps, et Marie-Antoinette dut comparaître devant un jury et un juge avec de telles tendances.


Le procès de Marie-Antoinette était sans précédent.
Ce n'était pas seulement parce qu'il s'agissait du procès de la reine.
C'était un moment et une opportunité pour deux mondes très différents de s'affronter violemment : un monde qui disparaissait et un nouveau monde qui naissait dans la violence.
Non seulement les deux mondes ne s'écoutaient pas, mais ils ne pouvaient être sauvés qu'en éliminant l'autre, et ils avaient depuis longtemps établi des raisons valables pour leur incapacité à se réconcilier.
D'un côté il y avait la république, de l'autre la monarchie, la cour royale, les coutumes et les mœurs.
Ce procès était aussi celui d'une femme, et celui d'une mère.
Enfin, il y eut le procès d'un étranger.
Si ce procès a une quelconque réalité, c'est celle de l'imagination.
Ce procès était donc unique.
(Page 28)

Tous les procès se sont déroulés avec des preuves insuffisantes, et les témoins qui ne pouvaient pas fournir de preuves adéquates ont cherché à se venger de leur passé.
Les témoins et les jurés ont déclaré : « En quelques mois, il est passé d'un homme insignifiant et ordinaire à un homme capable de sauver ou de tuer des milliers de ses camarades. »
En résumé, ils ne voyaient en celle qui avait été leur reine qu'une figure sur une estampe, et ils pouvaient la sauver ou l'exécuter sans se soucier de la distance qui les séparait.
C’était précisément le sens du procès de Marie-Antoinette.
C'était la revanche d'un simple petit commerçant, la revanche de l'extraordinaire et de l'inaccessible, la revanche de l'ordinaire triomphant de l'impensable.
(Omission) Pour les comprendre, il faut considérer à quel point ils ont dû être ravis d’exercer un pouvoir aussi immense dans une situation pour laquelle ils n’étaient pas préparés. (p. 162)

◆ Le premier procès pour crime sexuel de l'histoire

La vie de Marie-Antoinette fut extraordinaire dès le départ.
Née archiduchesse de la famille autrichienne des Habsbourg et devenue reine de France, l'une des nations les plus puissantes du monde, elle possédait l'élégance innée d'un physique et d'une allure aristocratiques, une grande confiance en elle, et même l'honneur d'un chevalier en armure de courage.
Le peuple révolutionnaire avait très tôt anticipé le pouvoir et l'obstination de la reine et la considérait comme un obstacle à la révolution.
« Il n’y a qu’un seul homme aux côtés du roi, c’est son épouse. » Tout le monde connaissait ce dicton du célèbre comte de Mirabeau, et finalement, les révolutionnaires décidèrent de faire de la reine leur victime.


Pendant les quatre années qui suivirent le début de la révolution, Marie-Antoinette vécut sous la menace constante qui pesait sur sa vie.
Ils cherchèrent ouvertement à trouver et à tuer Marie-Antoinette lorsqu'ils se rebellèrent contre le palais des Tuileries en octobre 1789 et de nouveau le 20 juin 1792.
« Où es-tu, Autrichien ? Coupons-lui la tête ! »

Après avoir été emprisonnée dans la Tour du Temple avec Louis XVI le 23 août 1792, puis transférée à la prison de la Conciergerie sept mois plus tard, Marie-Antoinette a souffert encore plus que la mort horrible de son mari et de sa fille.
Au tribunal, on lui a même refusé son rôle de mère et elle n'a eu d'autre choix que d'entendre l'horrible accusation d'inceste avec son fils de huit ans.
Selon l'auteur, « Pour porter encore plus atteinte à l'honneur des femmes, ses juges ont eu l'idée perverse de s'attaquer même au rôle de mère.
(Omission) Les révolutionnaires le savaient bien.
« Toucher à la mère, c’est toucher au caractère sacré de la lignée royale, rompre le lien entre le sacré et la lignée, et par là même abolir une fois de plus la monarchie. »

Cela a conduit aux accusations dévastatrices d'Hébert, l'éditeur du journal parisien « Monsieur Duchenne », qui bénéficiait alors d'un tirage énorme.
« Les deux femmes [la reine et la tante du prince] laissaient souvent l’enfant [le prince héritier] dormir entre elles, où elles se livraient fréquemment à des actes de débauche des plus insensées, et il ne fait aucun doute, comme nous le raconte le fils du café [le prince héritier], qu’il y avait inceste entre la mère et le fils. » Hébert alla même plus loin, ajoutant l’explication hideuse et horrifiante que « Marie-Antoinette couchait avec son fils non par simple plaisir, mais aussi avec une intention politique perverse : “exciter sa chair” et ainsi mieux le contrôler dès son plus jeune âge ! »

L'auteur en propose une critique acerbe.
« Il est difficile d’imaginer à quel point il faut être malade mentalement pour concevoir un plan aussi diabolique visant à attaquer Marie-Antoinette en s’attaquant à ce qu’elle a de plus précieux. »
(Omission) A-t-il regardé l'accusé dans les yeux en disant cela ? À tout le moins, le courage de déverser des histoires choquantes et horribles devant lui n'est rien de plus qu'un prétexte pour les « salades ».

Pendant ce temps, Marie-Antoinette, si choquée qu'elle fondit en larmes, parvint à peine à répondre :
« Existe-t-il une mère célibataire qui ne frémit pas à l’idée de ces choses terribles ? »

Marie-Antoinette a été contrainte de faire face à des accusations si absurdes et inhumaines, et a été guillotinée après un procès de trois jours totalement absurde.
Marie-Antoinette, victime de la « Légende noire », fut également suivie par la « Légende blanche » avant même son exécution.
Certains ont trouvé quelque chose de « surnaturel » dans le courage de Marie-Antoinette, car elle a conservé une posture droite sans changer d'expression même lorsque sa vie était menacée sous ses yeux, tandis que d'autres, qui ont désespérément essayé d'éponger son sang versé sur le lieu de l'exécution avec un mouchoir, la considéraient comme une martyre.
Mais les légendes ne sont que des légendes, et 232 ans après la mort de Marie-Antoinette, nous devons faire face aux circonstances et à la vérité de cette époque et en profiter pour réfléchir sur nous-mêmes et sur la société à travers la diversité des figures humaines.
« La tragédie se cache toujours dans les replis de ce qui n’est pas vu. »

Le professeur Joo Myeong-cheol, qui a traduit ce livre, en explique l'importance comme suit :

Le procès de Marie-Antoinette était-il légal et juste ? À quoi bon se poser la question aujourd’hui ? Comme à toute autre époque, mais plus encore pendant la Terreur, la politique primait sur le droit.
Le procès de Marie-Antoinette en est un parfait exemple.
Emmanuel de Baresquiel utilise Marie-Antoinette comme point de départ pour nous introduire au sein de la Cour révolutionnaire et nous montrer comment fonctionnaient les tribunaux à cette époque.
L'atmosphère de la prison et du tribunal, rendue encore plus sombre par le manque de lumière dû aux contraintes de l'époque, la psychologie de la reine qui y fut traînée, la sociologie du jury et des témoins, et les mécanismes du règne de la terreur, tout cela prit vie grâce à la perspicacité de l'auteur et à ses descriptions à la fois méticuleuses et posées.
Le lecteur peut ressentir la poussière, les sons et même les odeurs qui flottent dans l'obscurité tandis que Marie-Antoinette se déplace de la Tour du Temple à la Conciergerie le 2 août 1793, accomplit de simples formalités et entre dans la cellule qui lui est assignée.
(Page 375)
SPÉCIFICATIONS DES PRODUITS
- Date d'émission : 19 septembre 2025
Nombre de pages, poids, dimensions : 400 pages | 556 g | 151 × 215 × 19 mm
- ISBN13 : 9791187700999

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