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Hasard, ironie, solidarité
contingence, ironie et solidarité
Description
Introduction au livre
Philosophie pour une société d'individus accidentels

Comment faire face à un monde de plus en plus diversifié et complexe ? En tant qu’individus aux identités contingentes et fluides, quel type de solidarité et d’espoir social pouvons-nous envisager ?

Dans cet ouvrage, le philosophe de renommée mondiale Richard Rorty propose des pistes de réflexion philosophiques pour une nouvelle ère et de nouveaux individus.
Roti évoque la contingence de notre existence.
Ni notre langue, ni nous-mêmes, ni notre communauté n'ont d'essence à découvrir.
Nous sommes des produits profondément historiques, des êtres ironiques qui devons nous créer nous-mêmes.
Dans une société d'individus uniques et singuliers, les vérités universelles poursuivies par la philosophie traditionnelle ne peuvent plus servir de base à la solidarité.
Aujourd'hui, la solidarité humaine repose davantage sur le partage d'espoirs égoïstes communs que sur des vérités partagées.
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indice
Préface à l'édition coréenne
préface
introduction

Partie 1 : Le hasard

Chapitre 1 : La contingence du langage
Chapitre 2 : La contingence du soi
Chapitre 3 : La contingence de la communauté libérale

Partie 2 : Ironie et théorie

Chapitre 4 : L'ironie privée et l'espoir du libéralisme
Chapitre 5 : Création de soi et assimilation : Proust, Nietzsche et Heidegger
Chapitre 6 : De la théorie ironiste à l'allusion privée : Derrida

Partie 3 : Cruauté et solidarité

Chapitre 7 : Le Barbier de Casbim : La vision de Nabokov sur la cruauté
Chapitre 8 : Le dernier intellectuel d'Europe : la vision d'Orwell sur la cruauté
Chapitre 9 Solidarité

Note du traducteur
Recherche

Dans le livre
« L’aversion pour la cruauté est une réalisation relativement récente et relativement fragile, qui repose moins sur un appel à des vérités intuitives et évidentes que sur une réinterprétation imaginative des conséquences de la cruauté. »
--- p.14

« Ce livre esquissera une figure que j’appellerai “l’ironiste libéral”. »
Un libéral est quelqu'un qui pense que la cruauté est la pire chose que l'on puisse faire.
Par « ironiste », j'entends quelqu'un qui fait face à la contingence de ses croyances et désirs les plus fondamentaux, quelqu'un qui est suffisamment historiciste et nominaliste pour abandonner l'idée que ses croyances et désirs pointent vers quelque chose au-delà du temps et du hasard.
« Un ironiste libéral est quelqu’un qui espère, sans aucun fondement, que la souffrance finira par diminuer et que l’homme cessera d’être humilié par l’homme. »
--- p.25

« Il nous faut faire la distinction entre l’affirmation selon laquelle le monde est extérieur et l’affirmation selon laquelle la vérité est extérieure. »
Affirmer que le monde existe ailleurs et qu'il n'est pas notre création revient à dire, comme le veut le bon sens, que la plupart des choses dans le temps et l'espace sont le résultat de causes qui n'impliquent pas d'états mentaux humains.
Dire que la vérité n'existe pas ailleurs revient à dire que là où il n'y a pas de phrases, il n'y a pas de vérité, que les phrases sont les éléments constitutifs du langage humain et que le langage humain est une invention humaine.
--- p.36

« Chacun possède un vocabulaire qu’il utilise pour justifier ses actions, ses croyances et sa vie. »
Ce sont des mots qui véhiculent des éloges pour les amis, des insultes pour les ennemis, des projets à long terme, les doutes les plus profonds sur soi-même et les espoirs les plus nobles.
Ce sont des mots qui racontent l'histoire de nos vies, tantôt tournées vers l'avenir, tantôt vers le passé.
Je qualifierais ces mots de « dernier vocabulaire ».
--- p.163

« Lorsque Nietzsche et Heidegger s’adonnent à la glorification de leurs canons personnels et des petites choses qui comptent le plus pour eux, ils valent bien Proust. »
Ce sont des figures auxquelles nous pouvons nous référer et que nous pouvons utiliser comme matériau lorsque nous tentons de créer un nouveau moi en écrivant un roman d'apprentissage sur notre ancien moi.
Mais dès qu’ils proposent une vision de la société moderne, du destin de l’Europe ou de la politique contemporaine, ils deviennent, au mieux, insipides, au pire, sadiques.
--- p.251

« J’ai soutenu dans ce livre que nous ne devrions pas chercher à désirer quoi que ce soit au-delà de l’histoire et des institutions. »
L'idée de base de ce livre est que même chez les personnes qui savent pertinemment qu'une croyance n'est causée que par des circonstances historiques contingentes, une croyance peut néanmoins réguler le comportement et être considérée comme une raison de mourir pour elle.
--- p.386

« Nous vivrons toujours avec ce dilemme. »
Mais un tel dilemme ne sera pas résolu en faisant appel à un ensemble d'obligations plus large et de niveau supérieur qu'un forum philosophique pourrait être censé découvrir ou appliquer.
De même qu'il n'existe rien qui puisse valider le vocabulaire final d'une personne ou d'une culture, rien dans ces vocabulaires ne peut dicter comment ils doivent être réassemblés lorsqu'ils sont en conflit.
« Tout ce que nous pouvons faire, c’est travailler avec ce vocabulaire final, en restant attentifs aux indices sur la façon dont il pourrait être enrichi et révisé. » — p. 399

« La solidarité humaine, en tant que remise en question de soi, me semble être la marque de la première ère de l’histoire humaine où beaucoup de gens ont été capables de faire la distinction entre la question « Souffrez-vous ? » et la question « Croyez-vous et voulez-vous ce que nous croyons et voulons ? »
En d'autres termes, il s'agit de la capacité à faire la distinction entre la question de savoir si vous souffrez et celle de savoir si vous et moi partageons le même vocabulaire final.
La distinction entre ces questions nous permet de distinguer les questions privées des questions publiques, les questions sur la vie des questions sur la souffrance, le domaine de l'ironiste du domaine du libéral.
Cela permet donc à une seule personne de faire les deux.
--- p.402

Avis de l'éditeur
À une époque où chacun est devenu un individu par accident,
Quel genre d'espoir social pouvons-nous imaginer ?


Pourquoi invoque-t-on aujourd'hui toutes sortes de termes générationnels — les Millennials, ceux nés dans les années 1990, la Génération Z ? C'est parce que les anciennes réalités sociales des sociétés homogènes, des cultures collectivistes et de l'ère de la moyenne touchent à leur fin, et que nous recherchons de nouvelles valeurs adaptées à une société pluraliste, une culture individualiste et une ère individualiste.
Mais nous sommes toujours perplexes.
Il est difficile de savoir comment gérer la situation contemporaine, de plus en plus diversifiée et complexe.
Quel genre de solidarité et d'espoir social pouvons-nous imaginer, nous autres individus aux identités accidentelles et fluides ?

Dans cet ouvrage, Contingence, Ironie et Solidarité, le philosophe de renommée mondiale Richard Rorty propose des pistes de réflexion philosophiques pour une nouvelle ère et de nouveaux individus.
Roti évoque la contingence de notre existence.
Ni notre langue, ni nous-mêmes, ni notre communauté n'ont d'essence à découvrir.
Nous sommes des produits profondément historiques, des êtres ironiques qui devons nous créer nous-mêmes.
Dans une société d'individus uniques et singuliers, les vérités universelles poursuivies par la philosophie traditionnelle ne peuvent plus servir de base à la solidarité.
Aujourd'hui, la solidarité humaine repose davantage sur le partage d'espoirs égoïstes communs que sur des vérités partagées.

La pensée provocatrice et créative de Loti a suscité des discussions et des débats dans le monde entier (traduits en 25 langues) et reste d'actualité aujourd'hui.
À mesure que la tendance à la diversification s'accentue et que le domaine de l'individualisme s'étend, et qu'en réaction la haine des autres grandit, ce livre nous dit que l'espoir social de réduire la cruauté et la souffrance et d'élargir le domaine du « nous » est l'image d'un avenir libre que nous devons cultiver.

D'une ère de vérité et d'idéologie à une ère de hasard et d'imagination
- Une philosophie pour une société d'individus accidentels


Le monde d'autrefois était une époque où la vérité et le mensonge, le bien et le mal, l'ami et l'ennemi étaient clairement distincts.
Face aux confrontations historiques telles que celles entre le monde communiste et le monde libre, entre la dictature militaire et les forces démocratiques, la vie des individus était indissociablement liée à celle de la communauté.
La vérité et l'idéologie étaient considérées comme des armes utiles dans la lutte historique.
Mais le monde d'aujourd'hui est dans une situation complètement différente.
Avec la mise en avant de l'autonomie individuelle, la séparation entre le privé et le public se généralise, et la vérité et l'idéologie n'ont plus le même pouvoir qu'auparavant.
L’empathie et la solidarité entre les individus sont plutôt considérées comme de nouvelles valeurs publiques.
Cette transition s'accélère encore avec l'arrivée de la génération Y.

Richard Rorty avait déjà anticipé et défendu ce nouveau tournant dans Contingence, Ironie et Solidarité (1989).
« Le vocabulaire du rationalisme des Lumières a été crucial aux débuts de la démocratie libérale, mais il est devenu aujourd’hui un obstacle au maintien et au développement de la société démocratique. » (p. 112) Rorty affirme que le vocabulaire du rationalisme, comme la vérité, l’idéologie et l’obligation morale, limite notre imagination politique.
En nous concentrant plutôt sur la contingence historique que sur la vérité nécessaire, et sur l'imagination que sur l'idéologie, nous pouvons comprendre comment de nouvelles imaginations élargissent le champ du « nous » et créent de nouvelles solidarités.

« Dans mon utopie, la solidarité humaine ne sera pas considérée comme un fait à reconnaître en supprimant les "préjugés" ou en découvrant des vérités profondes auparavant cachées, mais plutôt comme un objectif à atteindre. »
C’est quelque chose qui s’acquiert non par l’enquête, mais par l’imagination, une imagination capable de voir des étrangers comme des compagnons de souffrance.
La solidarité ne se découvre pas par la réflexion, elle se crée.
Elle se crée en aiguisant notre sensibilité aux détails spécifiques de la souffrance et de l'humiliation vécues par des étrangers. (p. 26)

Ainsi, la solidarité ne repose pas sur la nature humaine universelle, mais plutôt sur l’élargissement du « nous » dans des circonstances historiques spécifiques.
Ce processus qui consiste à considérer ceux qui sont différents de nous non pas comme « eux » mais comme « l'un des nôtres » implique à la fois une description détaillée de ce que sont les étrangers et une nouvelle description de ce que nous sommes nous-mêmes.
Rorty affirme que ce n'est pas une tâche théorique, mais une tâche narrative : la tâche des romans, des films, du journalisme, du docu-fiction, etc.
En résumé, ce sont les histoires, et non les théories, qui changent le monde.
Les histoires de personnes choisies au hasard sont détaillées et touchantes, créant ainsi des opportunités de solidarité et une force pour faire progresser la morale et la politique.

La question : « Souffrez-vous ? » et la question : « Croyez-vous et désirez-vous ce que nous croyons et désirons ? »
- L'utopie libérale rêvée par la nouvelle génération

Une autre question importante soulevée par Rorty dans 『Contingence, Ironie, Solidarité』 est l'affirmation provocatrice selon laquelle la poursuite de l'auto-création privée et l'espoir de solidarité publique ne peuvent et n'ont pas besoin d'être théoriquement combinés.
Autrefois, une vérité ou une idéologie unique imprégnait les individus et les communautés, déterminant le cours de leur vie. Or, aujourd'hui, il n'existe plus de vérité unique et transcendante sur laquelle tous puissent s'accorder.
Donc, selon Roti, nous devons faire deux choses en même temps.
D’une part, nous devons accomplir des actes privés d’auto-création, savourer notre contingence personnelle et affronter notre propre passé (la tâche de l’ironiste) ; d’autre part, nous devons créer une solidarité publique pour comprendre la contingence des autres et partager avec eux nos espoirs égoïstes communs (la tâche du libéral).

Cette distinction entre le privé et le public est ce qui sépare la question « Croyez-vous et voulez-vous ce que nous croyons et voulons ? » de la question « Souffrez-vous ? » ; elle sépare la question de la vision du monde de la question de la souffrance.
En résumé, cela signifie que nous pouvons éprouver de l'empathie et de la solidarité face à la souffrance d'autrui même si nous ne partageons pas la même nature, le même vocabulaire ou les mêmes croyances.
Lorsque nous reconnaissons que le privé et le public ne peuvent être séparés et fusionnés, nous constatons que les différences dans nos vérités, nos théories, notre vocabulaire et nos croyances n'ont plus d'importance.
Il n'est pas nécessaire que tout le monde partage une seule vérité ou idéologie.
Plus important encore, il s'agit de garantir un espace autonome où chacun peut exprimer librement ses opinions et de préserver l'espoir du libéralisme afin que les êtres humains ne soient pas humiliés par d'autres êtres humains.
Rorty renverse donc la devise philosophique traditionnelle « La vérité vous rendra libres » :
« Si nous prenons soin de la liberté, la vérité se protégera d’elle-même. » (p. 359)

L’« utopie libérale » que Rorty présente dans cet ouvrage est un projet visant à minimiser la souffrance humaine et à empêcher que les plus aisés accaparent les ressources au détriment des plus démunis. Il ne s’agit pas d’un simple programme libertarien, mais plutôt d’une politique de redistribution sociale-démocrate qui soutient une société offrant à chacun une grande liberté d’épanouissement personnel, et donc une société où tous bénéficient de chances égales de réaliser leurs aspirations les plus profondes.
N’est-ce pas précisément le type de société auquel aspirent les nouvelles générations du XXIe siècle ? En ce sens, il ne serait pas exagéré de qualifier cet ouvrage de dernier livre de philosophie du XXe siècle ayant anticipé la société du XXIe siècle.

Les aventures d'un ironiste libéral qui croise littérature et philosophie
- De Platon à Heidegger et Derrida, de Proust à Nabokov et Orwell


Dans 『Contingence, Ironie, Solidarité』, Rorty présente un style d'écriture unique qui franchit librement les frontières entre littérature et philosophie.
Le livre s'ouvre sur une citation de Milan Kundera et explore diverses œuvres littéraires, dont la poésie de Philip Larkin, À la recherche du temps perdu de Proust, Lolita de Nabokov et 1984 d'Orwell.
Si la philosophie analytique américaine du XXe siècle a tenté de « scientiser » la philosophie, Rorty l'a à nouveau « littératisée ».
Par là, Rorty révèle que la philosophie n'est pas une recherche de la vérité transcendante, mais plutôt un travail de réécriture de nos vies.
À cet égard, la littérature et la philosophie ne font pas exception.

La figure philosophique que Rorty nous présente à ce moment-là est celle de « l’ironiste ».
Le contraire de l'ironie, c'est le bon sens.
Les personnes qui croient au bon sens ont tendance à se décrire avec un vocabulaire habituel.
Mais pour un ironiste, une vie sensée revient à vivre la vie de quelqu'un d'autre sans avoir de vie propre, puis à mettre fin à ses jours.
À cet égard, un ironiste est quelqu'un qui tente de se construire une identité propre en créant son propre vocabulaire.
Selon Loti, ce type d'auto-création n'est pas réservé aux intellectuels ou aux élites, mais est accessible à tous.
Parallèlement à ces réflexions, Rorty comprend profondément comment la poursuite d'une vie privée et créative peut parfois conduire à une cruauté qui détruit la vie d'autrui.
Car lorsque nous nous concentrons uniquement sur le travail de création de soi, nous pouvons facilement tomber dans le piège et devenir des « monstres d'indifférence ».
Loti affirme que les romans de Nabokov Lolita et Feu pâle capturent particulièrement cette prise de conscience du problème (voir chapitre 7).

Rorty souligne ainsi à la fois la nécessité et le danger de l'auto-création privée, et soutient que nous devons remplir à la fois les tâches de l'ironiste et du libéral.
À cet égard, un ironiste doit devenir un libéral, et un libéral doit devenir un ironiste.
Tel était l’espoir social et le message philosophique de Rorty, qui aspirait à être un « ironiste libéral ».
« Un ironiste libéral est quelqu’un qui inclut dans ses espoirs, si infondés, que la souffrance finira par diminuer et que les humains cesseront d’être humiliés par d’autres humains. » (p. 25)
SPÉCIFICATIONS DES PRODUITS
- Date de publication : 10 août 2020
Nombre de pages, poids, dimensions : 416 pages | 486 g | 146 × 210 × 30 mm
- ISBN13 : 9788997186969
- ISBN10 : 8997186965

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