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Description
Introduction au livre
Le point de départ de la pensée de Sartre, « La Nausée », est un intellectuel français représentatif du XXe siècle.
« De loin l'œuvre philosophique la plus importante de Sartre ! » – Hannah Arendt


Le chef-d'œuvre de Sartre, La Nausée, a été publié dans une nouvelle traduction par la traductrice Im Ho-kyung.
Cette traduction fluide, qui préserve le sens du texte original tout en améliorant la lisibilité, vous permet de comprendre pleinement le chef-d'œuvre du XXe siècle, La Nausée.
Il s'agit d'une traduction intégrale publiée en France sous contrat officiel avec l'éditeur Gallimard.


« La Nausée » est une œuvre dans laquelle Sartre donne forme à ses pensées et expériences philosophiques à travers la littérature.
Le protagoniste, Antoine Roquentin, est l'incarnation même de la solitude.
C'est un « raté » qui a autant d'argent qu'un retraité, mais qui n'a ni supérieur, ni femme, ni enfants à servir.
Un jour, alors qu'il essayait de lancer une pierre sur la plage pour faire du ski nautique, il ressentit une étrange gêne, qu'il nomma plus tard « vomissement ».
Roquentin, qui se mit à vomir dès qu'il réalisa qu'il était un être « inutile » et « raté » incapable de trouver un sens à sa vie, est l'alter ego de Sartre, qui vécut comme professeur de philosophie et aspirait à la gloire en tant qu'écrivain.
À travers les observations perspicaces du protagoniste Roquentin, Sartre expose l'illusion des intellectuels qui se reposent sur le savoir et la gloire accumulés dans le passé, l'ennui petit-bourgeois et l'hypocrisie de la bourgeoisie, et plus encore, l'inauthenticité de tous les êtres humains qui ne font qu'échanger des conversations insignifiantes.


Délaissant le XIXe siècle, considéré comme le siècle le plus optimiste de l'histoire de l'humanité, Sartre saisit le sentiment de crise éprouvé par les personnes ayant vécu la Première Guerre mondiale et la Grande Dépression de 1929 au début du XXe siècle comme un phénomène de « nausée ».
Cette œuvre dépeint l'agonie des hommes modernes qui ne trouvent pas de sens à la vie et errent dans un sentiment d'impuissance, mais présente néanmoins un horizon d'espoir et de courage plutôt que de désespoir et de résignation.
C’est probablement pourquoi 『La Nausée』 conserve une universalité significative et est encore aujourd’hui considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature du XXe siècle.



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Note de la rédaction
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Commentaire sur l'œuvre
Chronologie de Jean-Paul Sartre

Dans le livre
Je suis émerveillé par ces jeunes.
Ils boivent du café et parlent de choses claires et vraies.
Quand on leur demande ce qu'ils ont fait hier, ils n'ont pas l'air le moins du monde perturbés.
Expliquez-moi simplement ce que vous avez fait.
Si j'avais été à leur place, j'aurais bégayé.
En fait, depuis longtemps, personne ne se soucie de la façon dont je passe mon temps.
Quand on est seul, on ne sait même plus ce que signifie parler.
Les choses qui semblaient réelles avec les amis disparaissent.
Vous devenez indifférent à ce qui se passe.

--- p.26~27

Maintenant je comprends.
Je me souviens très bien de ce que j'ai ressenti en tenant ce caillou sur la plage, un jour.
C'était comme un bain chaud et agréable.
Quelle sensation désagréable ! Elle provenait clairement de la pierre.
Elle passait de la pierre à ma main.
Oui, c'était ça.
C'est tout.
C'était une sorte de nausée qu'on pouvait ressentir dans la paume de la main.

--- p.34

C'est le jour idéal pour se retrouver.
Cette lumière froide, que le soleil projette sur tous les êtres vivants comme un jugement impitoyable, pénètre en moi par mes yeux, et mes entrailles s'illuminent d'une lumière qui nous rend misérables.
Je suis sûre qu'il ne me faut que 15 minutes pour me détester autant.

--- p.43

J'ai traversé le showroom Renault de Bordurin.
Puis il s'est retourné.
Bonjour, petits sanctuaires faits de peintures, vous, magnifiques lys qui vous nichez gracieusement dans vos sanctuaires, bonjour, vous, magnifiques lys qui êtes notre fierté et notre raison d'être.
Salut, bande d'enfoirés.

--- p.222

Mes pensées, c'est moi.
C'est pourquoi on ne peut pas l'arrêter.
J'existe parce que je pense… …donc je ne peux pas m'arrêter de penser.
Même en ce moment précis ? C'est terrible ? Si j'existe, c'est parce que je trouve mon existence terrible.
C'est moi qui me tire du néant auquel je aspire.

--- p.234-235

Je saisis le siège puis retire précipitamment ma main.
Cela existe.
Ce sur quoi je suis assis, ce que je touche avec ma main, s'appelle un « siège ».
Ces structures ont été intentionnellement construites dans l'idée de créer un endroit où l'on peut s'asseoir.
(…) Je marmonne, comme si je procédais à un petit exorcisme : « Ceci est un siège. »
Mais ces mots restent sur les lèvres et ne s'y fixent pas.
C'est tout simplement ça.

--- p.292

Il y a quelques instants, j'étais au parc.
Les racines du marronnier d'Inde étaient enfouies dans le sol juste en dessous du banc où j'étais assis.
Je ne me souvenais plus que c'était une racine.
Les mots ont disparu, et avec eux le sens des choses, les manières de les utiliser et les faibles traces que les humains ont laissées sur leur surface.
J'étais assise, légèrement voûtée, la tête baissée devant cette masse noire et grumeleuse, si étrange et terrifiante.
Puis soudain, tout est devenu clair.

--- p.296

La clé, c'est le hasard.
Ce que je veux dire, c'est que, par définition, l'existence n'est pas nécessaire.
Exister, c'est simplement être là.
(…) la contingence n’est pas une apparence qui peut être la plus ou la plus dispersée, mais elle est absolue et donc complètement gratuite.
Tout est impermanent.
Ce parc, cette ville et moi-même.
Parfois, je m’en rends compte, et alors j’ai la nausée et tout se met à flotter, comme hier soir au Rendez-vous des Cheminaux.
C'est du vomissement.
(…) Mais quel mensonge pathétique ! Personne n'en a le droit.
Ils sont complètement inutiles comme tout le monde, et ils essaient de ne pas se sentir inutiles, mais ils n'y arrivent pas.
Et ils sont secrètement inutiles, même à eux-mêmes.
Autrement dit, il est informe, vague et misérable.

--- p.306~307

Un livre.
Un roman.
Ensuite, il y aura des gens qui liront ce roman et diront ceci.
« Antoine Roquentin a écrit ce livre. »
« C’est la rousse qui traînait au café. » Et je réfléchirai à ma vie en réfléchissant à celle de cette femme noire.
Comme si l'on pensait à quelque chose de précieux et de semi-légendaire.
(…) Je ne pourrai pas m’empêcher d’exister, de sentir que j’existe.
Mais je pense qu'un jour viendra où ce livre sera terminé et relégué au passé, et qu'une certaine lumière qu'il projette éclairera mon passé.
Alors je pourrai, grâce à ce livre, me remémorer ma vie sans dégoût.
--- p.410~411

Avis de l'éditeur
« Toute la pensée de Sartre découle de La Nausée et y déverse son contenu. »
Le point de départ de la pensée de Sartre, un intellectuel représentatif de la France du XXe siècle !

- Une traduction complète pour le marché intérieur, officiellement sous contrat avec l'éditeur français Gallimard
- « Nausée » dans une nouvelle traduction de Lim Ho-kyung qui améliore la lisibilité tout en préservant le sens du texte original.

Un monde sans « Dieu » après la guerre et la dépression économique,
Quelles sont les conditions de l'existence humaine ?

Le chef-d'œuvre de Sartre, La Nausée, a été publié dans une nouvelle traduction par la traductrice Im Ho-kyung.
Cette traduction fluide, qui préserve le sens du texte original tout en améliorant la lisibilité, vous permet de comprendre pleinement le chef-d'œuvre du XXe siècle, La Nausée.
Il s'agit d'une traduction intégrale publiée en France sous contrat officiel avec l'éditeur Gallimard.
« Nausea » commence comme un roman policier.
Dans la « Note de l’éditeur » au début du roman, il est indiqué que le livre a été publié « entièrement inchangé » à partir de notes « trouvées parmi les papiers d’Antoine Roquentin ».
Ces notes sont le journal de Roquentin, rédigé vers début janvier 1932, et apportent des indices supplémentaires indiquant que Roquentin s'était installé dans la ville de Bouville trois ans plus tôt pour achever ses recherches sur un personnage historique après avoir voyagé à travers l'Europe centrale, l'Afrique du Nord et l'Extrême-Orient.
Dès lors, le lecteur consulte secrètement le journal d'Antoine Roquentin et l'accompagne naturellement dans ses explorations.
Et nous découvrons rapidement que l'objet de notre exploration commune avec Roquentin est le phénomène de vomissement dont Roquentin a fait l'expérience.

Maintenant je comprends.
Je me souviens très bien de ce que j'ai ressenti en tenant ce caillou sur la plage, un jour.
C'était comme un bain chaud et agréable.
Quelle sensation désagréable ! Elle provenait clairement de la pierre.
Elle passait de la pierre à ma main.
Oui, c'était ça.
C'est tout.
C'était une sorte de nausée qu'on pouvait ressentir dans la paume de la main.
(Page 34)

Les vomissements dont Roquentin a fait l'objet, qui ont commencé ainsi, n'étaient pas un cas isolé mais se sont poursuivis.
Saisir la poignée de porte, regarder les visages des autres, regarder un morceau de papier tombé par terre, se regarder dans le miroir, tenir le manche d'un couteau… Roquentin lui-même, le café qu'il fréquentait, le parc de la ville de Bouville, et finalement le monde entier sont vécus comme du vomi.
Que signifie le « vomissement », qui est devenu toute la vie de Roquentin ?

Roquentin est l'alter ego de Sartre, qui travaillait comme professeur de philosophie et rêvait de devenir écrivain, et La Nausée est une œuvre dans laquelle Sartre a donné forme à ses pensées et expériences philosophiques à travers la littérature.
Découvrir la signification du vomissement dans l'œuvre ne diffère en rien de comprendre les pensées philosophiques de Sartre qui interrogent les conditions de l'existence humaine.
Dans le système philosophique de Sartre, partant du principe que « Dieu » n’existe pas, les êtres de ce monde sont soumis à la loi du hasard, affranchis de la logique de la providence divine, c’est-à-dire de la nécessité.
L'apparition d'êtres inutiles, superflus et excédentaires, présents sans raison apparente, échappant à toute logique de nécessité.
L’émotion étrange et absurde que ressentent les humains face à cela est le « vomissement ».
Délaissant le XIXe siècle, considéré comme le siècle le plus optimiste de l'histoire de l'humanité, Sartre comprenait pleinement le sentiment de crise éprouvé par les personnes ayant vécu la Première Guerre mondiale et la Grande Dépression de 1929 au début du XXe siècle, et en particulier le sentiment de crise lié à l'absence de « Dieu ».
Sartre traduit ce sentiment de crise et d'impuissance par le phénomène du « vomissement ».


Pourquoi et pour qui écrivez-vous ?
Vaincre la nausée par la littérature, pour le salut de l'humanité


Sartre évoquait La Nausée à chaque occasion, la citant comme son œuvre préférée et la mieux écrite.
Cependant, certains critiques ont reproché à l'œuvre son impuissance face à la famine qui frappe les enfants africains.
Sartre, qui a plaidé pour une « littérature participative » immédiatement après la Seconde Guerre mondiale, a exploré et approfondi les problèmes fondamentaux de la littérature en se posant et en répondant à trois questions : « Quel est le problème ? », « Pourquoi écrivons-nous ? » et « Pour qui écrivons-nous ? », dans son traité de critique littéraire « Qu'est-ce que la littérature ? ».
« Nausée » ne correspond peut-être pas à l’affirmation de Sartre selon laquelle « la littérature doit viser le salut du prochain, surtout de ceux qui ne peuvent mener une vie humaine en raison de l’oppression et de la violence ».
Cependant, « La Nausée » est une œuvre qui traite de la question du salut propre à son auteur, Sartre, et de plus, on peut dire qu'il s'agit d'une œuvre qui possède une universalité significative encore aujourd'hui, faisant écho à l'angoisse des gens modernes qui ne trouvent pas le sens de la vie et errent dans le désespoir.
Dans cette œuvre, qui traite du désir humain de devenir un dieu mais qui ne peut jamais être réalisé, de l'agonie de l'existence et de l'angoisse, Sartre met en scène le protagoniste Roquentin, qui se projette, surmontant la « nausée » et étant « sauvé » par la littérature pour accéder à une vie véritable.

Un livre.
Un roman.
Ensuite, il y aura des gens qui liront ce roman et diront ceci.
« Antoine Roquentin a écrit ce livre. »
« C’est la rousse qui traînait au café. » Et je réfléchirai à ma vie en réfléchissant à celle de cette femme noire.
Comme si l'on pensait à quelque chose de précieux et de semi-légendaire.
(Page 410)

Bien que « Nausée » dépeigne avec force les conditions insurmontables de la vie humaine, elle présente un horizon d'espoir et de courage plutôt que de désespoir et de résignation.
C’est probablement pourquoi 『La Nausée』 est considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature du XXe siècle.


Prévost, Stendhal et Flaubert, Gide et Proust, Faulkner et Hemingway
Une œuvre au « carrefour de la création littéraire », reliant les XVIIIe, XIXe et XXe siècles
Les « Aventures d'écrivain » de Sartre : toujours stimulantes et novatrices au XXIe siècle


La Nausée, qui a instantanément propulsé Sartre, simple philosophe et écrivain en herbe, au rang d'écrivain prometteur, est une œuvre qui recèle de nombreuses techniques novatrices.
Lors de la conception de cet ouvrage, qui s'est étalée sur environ sept ans à partir de 1931, Sartre a étudié les œuvres d'écrivains actifs aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles, et leur a emprunté de nombreuses techniques novatrices.
Parmi les écrivains du XVIIIe siècle, il a étudié Prévost et d'autres ; parmi les écrivains du XIXe siècle, il a étudié Balzac, Stendhal et Flaubert ; parmi les écrivains du XXe siècle, il a étudié des écrivains français tels que Gide, Proust, Malraux et Céline ; et parmi les écrivains étrangers, il a étudié Kafka, Dos Passers, Faulkner et Hemingway.


La Nausée, écrite sous forme de journal intime par Antoine Roquentin, incorpore de nombreuses techniques que Sartre a maîtrisées et appliquées, notamment le monologue intérieur, l'automatisme surréaliste, les techniques du roman fantastique, l'intertextualité, le pastiche, la parodie, le collage, l'utilisation du dialogue et du langage familier, et un élargissement du vocabulaire relatif aux sensations corporelles.
En particulier, des textes tirés d'articles de journaux, de paroles de chansons de jazz, de livres d'histoire, de menus de restaurants, d'encyclopédies et d'affiches font également partie de cette œuvre, et cette technique de « collage » démontre clairement l'originalité et la diversité des techniques narratives dans « Nausea ».
Ainsi, « La Nausée » constituait en elle-même une « aventure d'écriture » pour Sartre, qui faisait ses premiers pas en tant qu'écrivain, et est considérée comme une œuvre qui se situe au « carrefour de la création littéraire », reliant les XVIIIe, XIXe et XXe siècles.


De plus, 『Nausea』 aurait joué un rôle pionnier dans le « Nouveau roman » apparu dans les années 1960 dans l'histoire littéraire française.
Ceci s'explique par le fait que 『Nausea』 contient des procédés tels que des descriptions précises et détaillées proches de l'hyperréalisme du nouveau roman, qui rejette la forme du roman existant (anti-roman) et poursuit une nouvelle forme, la déconstruction des personnages, la segmentation du récit, la destruction du concept traditionnel du temps, la maximisation de l'effet du point de vue à la première personne et du réalisme subjectif, et la destruction de la logique du récit.
C’est pourquoi 『Nausea』 est considérée comme une « œuvre stimulante » par rapport aux traditions littéraires passées et une « œuvre novatrice » en avance sur son temps.


Bien que « Nausée » soit déjà devenu un classique, il reste suffisamment novateur pour offrir aux lecteurs du XXIe siècle ses techniques narratives inédites et son style d'écriture expérimental.
Les lecteurs intellectuels et curieux, ou ceux qui aspirent à devenir écrivains, prendront plaisir à accompagner Sartre dans ses « aventures d'écriture » à travers ce livre.

« La Nausée » de Jean-Paul Sartre : un mini-entretien avec l'éditeur

Jean-Paul Sartre, intellectuel, écrivain et philosophe existentialiste français représentatif, que nous connaissons très bien.
Pourtant, malgré la renommée et la popularité de Sartre, ses œuvres, notamment littéraires, restent étonnamment méconnues du grand public.
Son premier roman, La Nausée, qui a fait connaître Sartre au monde entier et l'a établi comme écrivain, ne fait pas exception.
Bien qu'il occupe fièrement une place de choix dans la littérature mondiale, qu'il soit constamment cité comme une lecture incontournable pour les lycéens, comme « le livre qui a façonné le XXe siècle » et comme un classique moderne, il n'était pas facile de trouver autour de moi quelqu'un qui disait avoir lu « La Nausée ».
Le fait que « La Nausée » soit une œuvre qui incarne les expériences personnelles de l'auteur, lesquelles constituent la base de la philosophie existentialiste de Sartre, et qu'elle soit par conséquent qualifiée de difficile, voire d'« ésotérique », est probablement lié à cela.
Nous avons interrogé le professeur Byun Gwang-bae (Université Hankuk d'études étrangères), spécialiste de Sartre et fin connaisseur de « La Nausée », sur les personnes qui devraient lire « La Nausée » de Sartre et sur la manière de s'y prendre.


Q.
En tant qu'éditeur, je souhaiterais que tous ceux qui, en Corée, ont appris la langue coréenne lisent 『Nausea (Collection de l'éditeur)』, mais j'ai été surpris de constater que très peu de personnes ont lu cet ouvrage classique.
« La Nausée » est une œuvre qui nous permet de plonger dans la vie et les souffrances de Roquentin, le protagoniste que l'on dit être l'alter ego de Sartre, à travers son journal.
À la lecture de cet ouvrage, j'ai imaginé un jeune intellectuel solitaire qui avait choisi l'isolement.
Naturellement, j'ai eu envie de recommander ce livre à ceux qui, comme Roquentin, s'interrogent sérieusement sur leur vie et le sens de l'existence.
Professeur, à quel type de lecteurs recommanderiez-vous cet ouvrage ?

UN.
Il ne semble pas possible de limiter le public cible de la lecture des classiques à une catégorie précise de personnes.
J'espère que tous les jeunes de ce pays le liront au moins une fois.
Les problèmes existentiels sont bien loin quand on a le ventre plein et le dos bien au chaud.
Les gens ne réfléchissent généralement à eux-mêmes que lorsqu'ils sont confrontés à une crise.
Mais n'est-ce pas une crise que tout le monde traverse à un moment ou un autre de sa vie ? Elle peut survenir pendant la jeunesse, ou plus tard.
Je pense que cet état de crise existentielle est précisément l'état de « vomissement ».
Il s'agit peut-être d'une crise collective, mais j'y vois plutôt une crise individuelle marquée.
Je recommanderais cet ouvrage aux jeunes qui entrent dans la société et commencent à se construire leur propre vie, comme une manière de réfléchir à la vie et au sens de l'existence.


Q.
Professeur, vous avez lu « La Nausée » quand vous étiez jeune.
Je me demande en quoi vos sentiments à ce sujet sont différents aujourd'hui.

UN.
Je crois que j'ai davantage ressenti d'empathie pour l'œuvre lorsque j'ai lu « Nausée » par le passé.
C'est compréhensible, car c'était la fin des années 1970 et le début des années 1980, et les questions sociales telles que la démocratisation et la question de la planification de mon avenir personnel étaient étroitement liées.
Si j'étais dans la même situation qu'aujourd'hui, j'aurais probablement abandonné à mi-chemin. (Rires) Ce serait peut-être différent si vous étiez étudiant en lettres ou passionné de philosophie, mais si vous étiez un étudiant lambda ou un jeune intéressé par d'autres domaines, vous auriez probablement abandonné.
Mais si vous avez renoncé, c'est dommage car cela signifie que vous êtes une personne qui n'a ni le temps ni l'espace mental pour contempler le véritable sens de la vie et de l'existence.
J'avoue que je ne peux ni lire ni comprendre cet ouvrage, tout comme j'éviterais un médicament bon pour le corps mais amer en bouche.
Cependant, c'est une œuvre qu'il convient de remettre en question de notre vivant, car elle nous offre l'opportunité de réfléchir à la « réalité », à la vraie vie et à l'existence.


Q.
Le professeur a dit qu'il avait peut-être renoncé à le lire, ce qui était réconfortant et m'a paradoxalement donné envie de relire « Nausée », en ressentant chaque phrase.
L'ouvrage récemment paru 『Nausea』 (Collection de l'éditeur) revêt une signification particulière puisqu'il est réédité avec l'élégante traduction de Lim Ho-kyung, traductrice littéraire, environ 40 ans après sa publication en 1983, traduite par feu le professeur Bang Gon.
Comment dois-je lire cet ouvrage ?

UN.
Je comprends la littérature comme « ce qui n'est pas tout ce qui existe (pas-toute) ».
Au sens lacanien, cela montre le monde au-delà de « l'ordre symbolique », ou plutôt, cela montre qu'il existe un monde au-delà de cela.
Car les désirs humains ne peuvent être pleinement exprimés par les « lois », les « systèmes », le « langage » et les « symboles » du monde réel.
Je comprends que le rôle de la littérature, et de sa négativité, est de saisir un sens au-delà du réel et de remettre en question l'absurdité de la réalité.


De plus, je pense que 『Nausea』 devrait être lu lentement et tranquillement.
L'une des caractéristiques des sciences humaines est la « lenteur », n'est-ce pas ? Je pense que c'est comparable à la façon dont nous nous concentrons sur nous-mêmes et dont nous nous aimons.
Ce n'est pas simplement que ce travail soit difficile, mais je pense que le processus de la vie et de l'existence est long et semé d'embûches, et qu'il requiert donc de la patience.
C’est ce que l’on entend souvent par « l’inutilité de l’inutilité », l’utilité de l’inutile.


Q.
Vous avez toujours insisté sur la nécessité d'une réflexion sérieuse sur la vie et l'existence.
Les jeunes Coréens sont très anxieux quant à leur avenir car ils sont contraints de se préoccuper de l'emploi et des moyens de subsistance et sont exposés depuis longtemps à un environnement compétitif.
Il est donc fréquent de voir des personnes trouver leur identité dans leur « consommation » ou leurs « goûts ». Le fait de révéler et de partager ouvertement ses « habitudes de consommation » et ses « goûts » via les réseaux sociaux est souvent perçu comme une expression d'originalité, une forme d'activité créative, et est même consommé par d'autres.
Quelle histoire Sartre aurait-il racontée s'il avait été témoin de cette expression de l'identité des hommes modernes ?

UN.
Parce que Sartre met l’accent sur la « liberté », il laissera tous les choix à chaque individu.
C'est une stratégie qui met l'accent sur la responsabilité autant que sur la liberté.
Je ne m'inquiète pas beaucoup pour les jeunes ces temps-ci.
Ils sont entourés de beaucoup plus d'informations et de connaissances que notre génération par le passé.
Plus intelligent et plus perspicace.
Oui, en matière de « réalisation de soi ».
Je suis tout simplement occupé.
Il y a beaucoup de choses que je veux faire, beaucoup de choses que je veux posséder, et je veux les obtenir et les réaliser plus rapidement.
Ainsi, dans notre réflexion sur les moyens pratiques et efficaces, je pense que la consommation et les goûts sont devenus une voie d'épanouissement personnel.


Les êtres humains projettent leur propre personnalité sur tout ce qu'ils font et sur tout ce qu'ils créent.
Pour reprendre un concept de 『Nausea』, qu'il s'agisse de consommation ou de goût, cela doit contenir de la sincérité, de la sincérité et de l'authenticité.
Je ne sais pas si c'est un coup de gueule, mais une chose qui m'inquiète en tant que « vieux grincheux », c'est que le monde actuel est trop occupé pour contenir la sincérité.
Je n'ai pas le temps.
Il n'y a pas de place pour se retourner sur soi et réfléchir profondément à soi-même.
Il n'y a pas le temps de créer véritablement « belle ». À en juger par le style d'écriture axé sur l'image, rapidement consommé et éphémère sur les réseaux sociaux, il semble qu'ils se soucient peu de leur propre image.


Le problème reste celui du « soi-même », de la « personnalité » et de la « subjectivité ».
Je pense que cette attitude qui consiste à décorer constamment et hâtivement ce que l'on crée, son propre avatar, en le considérant comme factice et superficiel, est celle des « fils de pute » mentionnés dans « Nausea ».
Je ne peux pas dire que ce soit indésirable non plus, mais ce n'est certainement pas une vie authentique.
Sartre conçoit l'être humain comme la somme de ses actions.
Dans ce cas, vous devez pleinement intégrer votre personnalité et votre subjectivité dans vos actions.
En résumé, il semble s'agir de l'histoire d'une personne qui essaie d'en faire plus que quiconque de son vivant, de travailler plus dur, avec plus de passion, avec plus d'acharnement, et de laisser derrière elle davantage de choses avant de mourir.


Selon Sartre, les hommes veulent devenir des dieux, mais ce désir ne se réalise pas.
En ce sens, la vie humaine est une histoire d'échecs, et les humains sont la passion inutile incarnée.
Sartre le sait, mais il dit quand même qu'il faut vivre plus intensément, créer quelque chose et laisser quelque chose derrière soi.
Et cela aussi en vous mettant le plus en avant possible.
C'est une attitude qui affirme une vie tragique.
Cela ne laisserait-il pas au moins une trace de notre arrivée et de notre départ de cette planète ? Sinon, nous retournerions tous à la poussière.
SPÉCIFICATIONS DES PRODUITS
- Date d'émission : 31 décembre 2020
- Format : Guide de reliure de livres brochés
Nombre de pages, poids, dimensions : 444 pages | 422 g | 120 × 188 × 30 mm
- ISBN13 : 9788931021516
- ISBN10 : 8931021518

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