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Deleuze, critique
Deleuze, critique
Description
Introduction au livre
« Deleuze éveille le pouvoir révolutionnaire qui sommeille au sein même de l’art. »
« Cela détruit les lois et les valeurs existantes qui restent latentes dans la brutalité des clichés. »


De la « critique » philosophique à la « critique » artistique
Critique créative qui considère l'art comme une création plutôt que comme une reproduction

« Un jour, peut-être, ce siècle sera-t-il le siècle de Deleuze. » – Michel Foucault
« La critique de Deleuze ne consiste pas à interpréter l’art. »
« Elle est en elle-même liée à la production artistique. » – Frédéric Jameson
« L’écriture philosophique de Deleuze s’apparente à un acte poétique de création de concepts. »
Jean-François Lyotard

L’année 2025 marque le centenaire de la naissance de Gilles Deleuze (1925-1995), philosophe français emblématique du XXe siècle.
Deleuze a bouleversé les modèles de pensée traditionnels de la philosophie occidentale et a présenté de nouvelles possibilités de pensée en créant des concepts originaux tels que la « différence », la « répétition » et la « génération ».
S'il y a un domaine qu'il ne faut pas négliger pour comprendre sa philosophie, c'est bien la critique d'art.
Tout au long de sa carrière, Deleuze a continuellement développé des critiques de divers genres artistiques, notamment la littérature, la peinture, la musique et le cinéma, et celles-ci ne sont pas restées de simples exemples de concepts philosophiques ou d'activités secondaires.
L’analyse artistique constituait plutôt le fondement pratique et le terrain d’expérimentation où ses concepts philosophiques se sont formés et concrétisés.
Ses critiques d'art ont également ouvert de nouvelles perspectives sur la nature de l'art.

Pour commémorer le centenaire de la naissance de Deleuze, des chercheurs qui ont étudié sa philosophie dans les domaines de la littérature, de l'art, de la musique et de la critique cinématographique se sont réunis pour publier un ouvrage qui met l'accent sur l'aspect de Deleuze en tant que « critique d'art » parmi ses nombreux aspects, et organiser simultanément une conférence (25 octobre 2025).
(En ligne) Je souhaite informer les lecteurs du contenu.

En Corée, l'intérêt pour la philosophie de Deleuze croît de jour en jour, et en dehors du champ spécialisé de la philosophie, l'intérêt pour les aspects artistiques de cette philosophie est particulièrement répandu.
Cependant, parmi les nombreux ouvrages consacrés à Deleuze, aucun n'a véritablement mis en lumière la manière dont l'originalité de sa pensée a transformé la lecture de l'art.
Ce livre a été conçu en tenant compte de cette problématique.
« Critique », au sens de « critique » ou « critique », est le concept fondamental de Deleuze qui traverse les théories de Nietzsche et de Spinoza, et sa compréhension de celui-ci est « destruction et création ».
Ainsi, en présentant Deleuze comme destructeur et créateur, nous pourrons appréhender Deleuze comme critique et la critique comme art.
Et cette rencontre sera une expérience joyeuse et stimulante.

Quatre auteurs ont contribué à cet ouvrage.
Ce processus d'écriture collaborative ne s'est pas déroulé en commandant des manuscrits à plusieurs auteurs et en les rassemblant, comme c'est souvent le cas dans le milieu universitaire, mais plutôt en réunissant les auteurs pour discuter et travailler sur chaque article.
L’« unité » qu’un livre devrait avoir par le biais de la seule demande et de la collation présente des limites, et il est difficile de le considérer comme une véritable « œuvre collective » car chaque manuscrit n’exprime unilatéralement que les intérêts de chaque auteur.
Compte tenu de ces limitations, j'ai cherché à écrire un ouvrage collectif visant une forme cohérente et unifiée, tant sur le plan du style que sur celui du contenu.
C’est le résultat d’une « recherche conjointe » qui a mis en pratique un travail conforme à la forme de « collaboration » en suggérant et en affinant librement des révisions tout en lisant les manuscrits des uns et des autres tout au long du processus d’écriture.


Ce livre commémore également le centenaire de la naissance de Foucault l'année prochaine en lui consacrant son dernier chapitre.
Les idées de Deleuze et de Foucault, à l'instar de la trajectoire d'amitié qui unit ces deux amis, séparés d'un an seulement, se rejoignent et divergent parfois, mais elles forment clairement un tout qui ne se révèle que lorsqu'elles se superposent.

Ce livre vise à organiser la critique d'art de Deleuze de manière claire et concise, tout en mettant en lumière avec précision et concision l'essence de chaque domaine.
À cette fin, je montrerai d'abord comment Deleuze concevait l'« art » et la « critique », puis je brosserai un tableau complet de sa théorie de l'art en examinant la critique littéraire sur Proust, Kafka et d'autres ; la critique d'art révélée chez Cézanne, Bacon et dans la théorie de l'art baroque ; la critique musicale qui divise l'histoire de la musique en fonction du concept de ritournelle ; et la critique cinématographique révélée dans Cinéma.
Enfin, nous avons examiné la théorie de l'art que Foucault a développée et fait évoluer tout au long de son œuvre.
  • Vous pouvez consulter un aperçu du contenu du livre.
    Aperçu

indice
introduction
Note
Tableau des abréviations

1. Le concept de critique
De la critique à la critique ? Les origines de la critique d'art

2. Critique littéraire
La pratique de la symptomatologie et le pouvoir de la littérature minoritaire ? Proust et Kafka

3. Critique d'art
La logique du sens ? Au-delà de l'abstraction, vers la forme

4. Critique musicale
Une histoire musicale du ritournelle ? Musique classique, romantique et contemporaine

5. Critique de films
L'art de la rencontre ? La critique cinématographique comme pratique

6 bore
La critique d'art chez Michel Foucault ? Le statut de l'art et de la critique dans la pensée de Foucault

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À propos de l'auteur

Dans le livre
Tous les objets censés avoir une « valeur » sont des « symboles inconnus à déchiffrer ».
Le terme « critique », qui est employé lorsque la critique pénètre dans le monde de l'art, commence par l'identification de ces signes en allant au-delà des lois et des clichés existants, c'est-à-dire des objets de re-reconnaissance.
Le déchiffrement des symboles révèle la créativité de la pensée en ce qu'il nous conduit non pas à une vérité déjà donnée, mais à une vérité qui n'a jamais existé auparavant.
--- p.33

Ce qui est contenu dans le symbole, c'est l'essence.
Un signe ne désigne pas un objet mais une essence, et sa signification ne réside pas dans des associations subjectives, mais dans une essence qui n'a rien à voir avec la subjectivité.
Que signifie comprendre l'essence à partir des signes ? Et qu'est-ce que l'essence, précisément ? Penchons-nous sur le « signe de l'art », qui, selon Deleuze, occupe une place prépondérante chez Proust.
Œuvre d'art
Comprendre la qualité, c'est appréhender l'art comme un signe et déchiffrer l'essence inhérente à l'œuvre d'art.
Son essence réside dans la « différence » et la « répétition ».
--- p.47

Certains aspects de l'œuvre de Kafka servent précisément à subvertir l'ordre linguistique décrit ci-dessus.
On pourrait dire que la littérature de Kafka offre un aperçu d'une « scission révolutionnaire contre le signifiant despotique ».
Cela est particulièrement vrai pour les « romans animaliers » de Kafka.
Lisons quelques passages clés.
« Ce que fait Kafka lorsqu’il s’enferme dans sa chambre, c’est devenir un animal, et c’est là le but essentiel du roman. » « Il cesse d’être humain pour devenir un singe, ou un insecte, ou un chien, ou un rat. »
Devenez un animal.
Devenez inhumain.
« C’est véritablement la voix, le son, qui fait de nous des animaux. »
--- p.57

La littérature est étonnamment souvent enveloppée de clichés.
Voilà ce qui arrive lorsqu'un critique, trop terne et trop frileux face au risque, se complaît malheureusement dans les clichés comme dans la « théorie » qu'il doit suivre.
Ainsi, le lecteur et l'œuvre meurent tous deux.
La véritable critique brise le voile poussiéreux des clichés qui obscurcissent la littérature et supprime les concepts qui nous limitent arbitrairement.
Si tel est le cas, le niveau final de création d'une œuvre, ou le niveau qui continue de créer une œuvre, serait la critique.
La critique est le dernier mot qui complète et conclut l'art.

--- p.61

Deleuze met en évidence deux dangers contre lesquels la critique d'art doit se prémunir.
D'une part, la critique peut réduire l'œuvre à un langage en se concentrant sur la simple description du tableau, mais le problème est que le tableau devient alors inutile.
En revanche, la critique peut devenir une « littérature superposée à la peinture » en appliquant la métaphysique à l’œuvre.
Deleuze, soucieux à la fois du danger de diminuer la valeur de l'œuvre et d'exagérer sa signification, affirme que son objectif en écrivant sur Bacon était d'« extraire le concept sculpté dans et par la peinture ».
--- p.67

Selon Deleuze, la tâche de l'art est de rendre visibles les forces invisibles.
En disant cela, Deleuze libère l'art du vieux préjugé qui considérait l'essence de l'art comme la mimésis.
Comme Platon l'a dit il y a longtemps en traçant une ligne, si les objets sensibles sont formés en imitant des idées et que les œuvres d'art ne sont que des reproductions secondaires de celles-ci, alors les œuvres d'art ne peuvent échapper à la stigmatisation d'être des entités inférieures, les plus éloignées de la vérité.
Cependant, Deleuze détruit la conception même de l'art comme représentation en affirmant qu'« aucun art n'est figuratif ».
Si l'art ne consiste pas à reproduire ce qui est visible, mais à capturer et à représenter des forces invisibles, alors la nature de l'art devrait désormais être définie comme la création, et non comme l'imitation.
Mais comment l'art peut-il révéler des forces invisibles ? Ce que Deleuze a découvert dans l'œuvre de Bacon offre une réponse originale à cette question.
« Les figures de Bacon constituent l’une des plus belles réponses à cette question dans l’histoire de la peinture : »
--- p.74

En affirmant que « la peinture enflamme l'écriture », Deleuze prive les critiques de leur prétendue citoyenneté dans le domaine visionnaire.
La tâche de la critique n'est plus d'honorer des archétypes, c'est-à-dire de grandes valeurs immortelles, mais de créer et de répondre au monde concret.
Si l'art stimule la pensée en révélant des sensations qui dépassent la représentation, la critique ouvre la voie à la pensée ainsi stimulée en créant des concepts.
En nommant ce qui n'a jamais eu de nom, ou ce qui ne pouvait être nommé, la critique répond à l'appel de l'art à actualiser les sens qu'il présente.

--- p.116

Deleuze souligne que toute musique possède un ritournel, et il affirme également que dans la musique des grands musiciens, les musiciens eux-mêmes n'entrelacent pas les ritournels, mais que ceux-ci se fondent plutôt les uns dans les autres pour créer un ritournel plus profond.
Ce n'est pas tant la manière dont un artiste relie et transforme les ritornellos que la manière dont un ritornello en crée un autre.
C’est pourquoi Deleuze décrit aussi la musique comme « l’aventure de la ritournelle ».
Et selon la manière dont le ritournel s'éloigne de la territorialité, la musique de chaque époque, classicisme, romantisme et modernité, se déploie.
--- p.121

La critique n'est pas simplement un commentaire sur une œuvre d'art ; c'est une œuvre créative en soi.
La critique et la symptomatologie, en tant que travail créatif, remplacent l'érudition traditionnelle.
Le fait que la critique participe à la création ne signifie pas qu'elle doive inventer des mots nouveaux qui ne figurent pas dans le dictionnaire. On peut l'entendre de la même manière qu'une œuvre d'art, qui est une création, n'est pas constituée de mots nouveaux.
Les concepts abordés dans cet article, tels que ritournelle, milieu, terre et cosmos, existaient peut-être déjà en apparence, mais leurs implications ont été créées par Deleuze afin de réinterpréter l'histoire de la musique.
--- p.22

On peut dire que Deleuze décrit les forces qui territorialisent et déterritorialisent à travers le concept de ritornello.
C'est aussi une façon d'envisager la musique qui rend l'inaudible audible.
Et ce raisonnement ne doit pas être considéré comme faisant simplement de la musique un objet de philosophie, mais comme une autre création musicale.
--- p.144

Le Cinéma de Deleuze (1983, 1985) est un ouvrage théorique systématique sur le cinéma, ce qu'aucun philosophe n'avait tenté auparavant.
Les réflexions des philosophes sur le cinéma ne sont peut-être pas aussi vastes que celles sur d'autres arts, mais avant Deleuze, il n'y avait jamais eu de discussion aussi riche embrassant toute l'histoire du cinéma.
--- p.153

Deleuze présente sa théorie comme une pratique, à l'instar du cinéma et d'autres arts.
« Le cinéma est en lui-même une pratique nouvelle des images et des signes, et la philosophie doit créer une théorie en tant que pratique conceptuelle pour cela. »
--- p.154

« Il incombait également à Hitchcock d’introduire l’image mentale dans le film et de compléter et de perfectionner toutes les autres images. » Aucune scène d’un film d’Hitchcock n’est réalisée sans interprétation du début à la fin.
Deleuze appelle donc cela une « image mentale », et cette image transforme l'image de la perception, l'image de la transformation et l'image de l'action en images qui ne peuvent être établies sans interprétation.
Autrement dit, puisque les images sont transformées par l’interprétation au fur et à mesure qu’elle pénètre, on peut dire qu’« Hitchcock achève le cinéma en incluant le public dans le film, puis en l’incluant dans l’image mentale ».
--- p.182

Nous découvrons le véritable pouvoir du cinéma lorsque nous atteignons le point de non-retour de l'image.
Parce que le film des images temporelles résiste à l'unité organique, il nous conduit finalement à un point où les systèmes de jugement conventionnels tels que la vérité et le mensonge, le bien et le mal, etc., s'effondrent.
La capacité du cinéma temporel et visuel à questionner sans cesse le système même de la reconnaissance est précisément ce qui le caractérise.
Pour Deleuze, la re-reconnaissance est toujours liée au problème de la redécouverte et de la réapprobation des valeurs nationales, religieuses et conventionnelles.
La capacité de questionner et de résister ne vise pas à figer une autre valeur et à la transformer en tradition, mais à garantir qu'aucune vérité ni valeur ne soit fixée par une création continue.
En tant que forme d'art, le cinéma ne révèle sa puissance unique que par sa capacité à renier les apparences.
--- p.201-202

L’évolution de la position de Foucault sur l’art nous indique qu’il a toujours compris l’art en relation avec autre chose, en relation avec le travail critique qu’il a entrepris pour se transformer lui-même.
L'art était conçu, doté de caractéristiques et de fonctions, et son statut était déterminé par rapport à la connaissance, au pouvoir et à la subjectivation.
Par conséquent, lorsqu'on aborde l'analyse de l'art chez Foucault, il faut toujours garder à l'esprit qu'elle est liée à son œuvre critique.
La critique d'art de Foucault doit être abordée simultanément avec la critique.
--- p.208

L'art n'a plus la tâche privilégiée et onéreuse de désigner l'épistémè d'une époque au sein d'une autre.
De même que la critique nous libère des obligations et contraintes actuelles en découvrant des formes possibles de transcendance par rapport à ce qui nous est présenté aujourd'hui comme obligations, l'art rejette et réduit les normes et standards actuels en soulevant les questions « Qu'est-ce que la littérature ? » et « Qu'est-ce que la peinture ? » et, dans l'espace ainsi formé, expérimente la possibilité de parler et de dessiner différemment du présent.
--- p.248

Avis de l'éditeur
Le concept de critique : critique et critique

Le lien essentiel qui unit Deleuze à l'art est avant tout la « critique ».
Ce n'est pas seulement parce que Deleuze fait progresser sa pensée en se concentrant sur des œuvres d'art concrètes plutôt que de traiter l'art dans une dimension abstraite.
En effet, il éveille le concept de critique qui est à la racine même du concept de critique et met à l'épreuve le pouvoir de la critique.
Le chapitre 1, qui examine le concept de critique chez Deleuze depuis ses origines, retrace l'histoire de ce concept, en partant de Kant, en passant par Nietzsche, et en terminant par Deleuze lui-même et Foucault.


« Critique » et « critique » sont des fruits de même nature, issus de la même racine, et sont tous deux désignés par le même mot, Kritik ou critique.
On pourrait dire que la « critique d'art » est un magnifique portrait gravé sur l'autre face de la pièce de la « critique », que la philosophie a longtemps méditée.
Qu’est-ce que Deleuze retire de ce concept de critique, qui a depuis longtemps cultivé en lui-même d’épaisses strates de sens ? C’est la critique comme acte de questionnement et de rejet des lois et des valeurs existantes qui ont tenté de se maintenir malgré leur indéfendabilité.
La critique est le visage même de la critique d'art de Deleuze.
La critique de Deleuze éveille le pouvoir révolutionnaire tapi au sein même des arts, tels que la littérature, les beaux-arts, la musique et le cinéma, et détruit les lois et les valeurs existantes qui se sont endormies dans le monde stérile des clichés.
Parallèlement à cette destruction, des mots sont créés pour saisir cette force révolutionnaire : le langage de la critique.
Trouver un langage qui guide votre pensée tout en évitant les clichés, c'est véritablement « créer ».
Deleuze assimilait la création même de ce concept à la philosophie. » (Dans la « Préface »)

La critique de Deleuze diffère de celle de Kant.
Si la critique de Kant aboutit à l'obéissance autonome de la raison finie, elle n'est rien d'autre que la raison justifiant des valeurs communément acceptées, c'est-à-dire qu'elle correspond à la « re-reconnaissance », qui est le concept principal de Deleuze.
La critique de Deleuze consiste à remettre en question ces valeurs existantes elles-mêmes.
La critique qui ne limite pas le raisonnement, nom qu’elle prend lorsqu’elle entre dans le monde de l’art, « critique », commence par identifier des signes inconnus qu’il faut déchiffrer, transcendant les lois et les clichés existants, c’est-à-dire les objets de la re-reconnaissance.
Le déchiffrement des symboles révèle la créativité de la pensée en ce qu'il nous conduit non pas à une vérité déjà donnée, mais à une vérité qui n'a jamais existé auparavant.
« Les veines de la critique artistique portent une critique philosophique qui a été cultivée dès ses origines. » Deleuze a maintenu cette conception de la critique tout au long de sa vie.

Critique littéraire : Proust, Kafka et Deleuze

« La “critique littéraire” de Deleuze est centrée sur les écrivains modernes les plus importants, Proust et Kafka. »
En analysant de manière critique ces écrivains au cœur de la littérature moderne, Deleuze défend la place que devrait occuper la critique dans la littérature moderne.
Le point de départ de cette critique est la « critique » du réexamen, c’est-à-dire de la re-reconnaissance, des lois et des valeurs déjà d’usage courant, c’est-à-dire des clichés.


Par exemple, en plus de ces soupçons.
Le fait que le monde nous encourage à communiquer comme un acte précieux nous oblige-t-il à croire que les mots, objectivables, recèlent un sens qui nous conduit à la vérité ? (Critique de l’objectivisme) L’existence de la famille nous oblige-t-elle à croire que nos désirs ont été moulés sur les modèles paternel et maternel et ont acquis une identité inéluctable (un désir porteur de culpabilité selon la loi paternelle) ? (Critique d’Œdipe) Notre habitude de dire « je » nous oblige-t-elle à croire qu’il existe une subjectivité à l’origine du langage ? (Critique du concept de sujet) En bref, devons-nous croire que la littérature n’est là que pour nous enfermer dans des clichés ou pour les confirmer ? Bien sûr que non, mais la littérature est étonnamment souvent obscurcie par les clichés.
Voilà ce qui arrive lorsqu'un critique, trop terne et trop frileux face au risque, se complaît malheureusement dans les clichés comme dans la « théorie » qu'il doit suivre.
Ainsi, le lecteur et l'œuvre meurent tous deux.
La véritable critique brise le voile poussiéreux des clichés qui obscurcissent la littérature et supprime les concepts qui nous limitent arbitrairement.
Si tel est le cas, le niveau final de création d'une œuvre, ou le niveau qui continue de créer une œuvre, serait la critique.
La critique est le dernier mot qui complète et conclut l'art.
Bien entendu, cette critique ne devrait pas être adressée à une personne ou une organisation distincte du lecteur, mais au lecteur lui-même.
« La liberté du lecteur engendre la critique et achève l’œuvre. »

Critique d'art : Mondrian, Kandinsky, Pollock, la peinture baroque, Bacon et Deleuze

L'œuvre de critique d'art la plus représentative de Deleuze est La Logique du sens, publiée en 1981, dans laquelle Deleuze dialogue « en parallèle » avec un total de quatre-vingt-dix-sept œuvres de Francis Bacon.
Ce qui rend Deleuze unique en tant que critique, ou l'originalité de sa critique, c'est qu'il parle « avec » l'œuvre, plutôt que « sur » l'œuvre.
Si la critique d'art conventionnelle présuppose une conception dualiste du sujet de la critique et de l'œuvre d'art comme objet interprété par le sujet, ou une théorie philosophique comme condition a priori de la critique et l'œuvre d'art comme son instance, la critique de Deleuze, au contraire, commence par démanteler la frontière entre le critique en tant que sujet de l'interprétation et l'œuvre d'art en tant qu'objet — autrement dit, entre philosophie et art — que présuppose la critique conventionnelle.


Deleuze définit la tâche de l'art comme celle de révéler des forces invisibles au-delà de la forme de représentation stéréotypée donnée.
Elle libère l'art du vieux préjugé selon lequel l'essence de l'art est l'imitation (mimésis).
Comme Platon l'a dit il y a longtemps en traçant une ligne, si les objets sensibles sont formés en imitant des idées et que les œuvres d'art ne sont que des reproductions secondaires de celles-ci, alors les œuvres d'art ne peuvent échapper à la stigmatisation d'être des entités inférieures, les plus éloignées de la vérité.
Cependant, Deleuze détruit la conception même de l'art comme représentation en affirmant qu'« aucun art n'est figuratif ».
Si l'art ne consiste pas à reproduire ce qui est visible, mais à capturer et à représenter des forces invisibles, alors la nature de l'art devrait désormais être définie comme la création, et non comme l'imitation.
Mais comment l'art peut-il révéler des forces invisibles ?

Les tentatives visant à dépasser la peinture figurative, pour se tourner vers un art qui contemple les sens plutôt que la simple reproduction et l'imitation, ont exploré les possibilités offertes par la peinture abstraite représentée par Mondrian et Kandinsky et l'expressionnisme abstrait comme celui de Pollock, mais selon Deleuze, ces mouvements ont fini par tomber dans le piège de la codification et du désordre.
Et cette troisième façon de penser les sens atteint finalement une nouvelle phase esthétique grâce à Bacon.
Les peintures de Bacon ne tendent ni vers la figuration ni vers l'abstraction.
L'œuvre de Bacon fonctionne plutôt en brouillant les frontières entre représentation et non-représentation.
Bacon nous présente une scène de « sens en devenir », avant même que les sens ne soient conceptualisés ou réduits à des clichés.
Deleuze nomme « figure » l'image qui capture l'immédiateté des sens tout en détruisant la similitude reproductible en brisant le cliché.

Critique musicale : Mozart, Wagner, Mahler, Varèse, Boulez et Deleuze

Deleuze s'intéresse à la manière dont la nouveauté apparaît à tous les écrivains et à toutes les œuvres d'art, nouveauté qui n'existait pas dans les générations et les époques précédentes.
Et il précise que les recherches sur cette nouveauté constituent les recherches « ritournelles » qu’il a menées avec Guattari.
Depuis Mille Plateaux, la musique a été analysée comme une forme d'art majeure au même titre que la littérature et la peinture dans des œuvres telles que Folds et Qu'est-ce que la philosophie ?, et le ritornello, le concept le plus important de la philosophie de la musique de Deleuze, apparaît dans toutes ses œuvres et joue un rôle clé dans la compréhension des concepts de territorialité, de territorialisation et de déterritorialisation.

Pour comprendre le concept de ritournelle, il est nécessaire de l’aborder comme un élément qui rend la musique possible à travers « l’histoire de la musique » décrite par Deleuze.
Selon la manière dont le ritournelle s'éloigne de la territorialité, la musique de chaque époque se déploie : classicisme, romantisme et modernité.
Tout d'abord, lorsque le ritournelle passe sous l'emprise de la forme tout en conservant la puissance du chaos, la musique classique apparaît.
Deleuze appelle cela le « retour de l'environnement ».
De plus, lorsque l'environnement où se concentre la puissance de chaque son est révélé tel quel, plutôt que l'environnement qui le place sous une forme, on l'appelle « terre » pour le distinguer de l'environnement, et lorsque la puissance de cette terre est révélée, elle correspond à la musique romantique (« ritournelle de la terre »).
Enfin, il y a le ritournel, qui ne concerne pas un environnement ou une terre, mais plutôt la déterritorialisation, et c'est ce qui constitue la musique moderne.
La musique contemporaine libère les sons atomisés dans le cosmos de manière délibérée, sans les contraindre à une forme ni les ramener sur terre.
À l'heure actuelle, ce cosmos ne signifie pas unifier les sons en un seul ordre, mais plutôt permettre aux puissances des sons qui ne peuvent être ordonnées de coexister.

De même que la peinture ne reproduit pas ce qui est visible, la musique ne traite pas de ce qui est entendu, mais rend audible la puissance inaudible.
On peut dire que Deleuze décrit les forces qui territorialisent et déterritorialisent à travers le concept de ritornello.
C'est aussi une façon d'envisager la musique qui rend l'inaudible audible.
Et ce raisonnement ne doit pas être considéré comme faisant simplement de la musique un objet de philosophie, mais comme une autre création musicale.

Critique de films : Dreyer, Griffith, Eisenstein, Buñuel, Hitchcock et Deleuze

Le Cinéma de Deleuze (1983, 1985) est un ouvrage théorique systématique sur le cinéma, ce qu'aucun philosophe n'avait tenté auparavant.
Les réflexions des philosophes sur le cinéma ne sont peut-être pas aussi vastes que celles sur d'autres arts, mais avant Deleuze, il n'y avait jamais eu de discussion aussi riche embrassant toute l'histoire du cinéma.


Deleuze affirme qu'une théorie est quelque chose qui se forme par elle-même, tout comme l'objet qu'elle traite.
Autrement dit, lorsque Deleuze pense à l'art, la théorie de l'art se forme d'elle-même, tout comme l'art lui-même se forme d'elle-même.
Par conséquent, le traitement que Deleuze réserve à la philosophie et au cinéma doit être envisagé non comme un processus de découverte de vérités philosophiques ou artistiques préexistantes, mais comme des théories en soi qui sont en train de se former.
Deleuze présente sa théorie comme une pratique, à l'instar du cinéma et d'autres arts.
« Le film est en lui-même une pratique nouvelle d’images et de signes, et la philosophie doit créer une théorie en tant que pratique conceptuelle pour celui-ci. » En ce sens, ce chapitre examine comment Deleuze aborde le film comme une pratique et crée sa propre théorie comme une autre pratique qui ne possède aucun privilège sur lui.


Le « cinéma » est aussi une théorie des images.
La lecture des deux volumes de 『Cinéma』, qui font la transition de « mouvement-image » à « temps-image », ainsi que le développement de la « synthèse du temps » dans 『Différence et Répétition』, permet également une compréhension plus riche des réflexions sur le temps et le cinéma.
Dans son analyse des images, Deleuze aborde les termes pratiques et théoriques du cinéma, tels que le cadre et le plan de prise de vue, le cadrage et le décadrage, et le montage, puis examine sérieusement l'image-mouvement en la divisant en perception-image, affection-image, pulsion-image et action-image, pour finalement aboutir à l'image-temps.


Tous les espoirs placés dans le cinéma comme art collectif et nouvelle façon de penser, l'attente qu'un saut qualitatif permette une pensée inédite, sont devenus de vieilles reliques qui ont perdu de leur éclat face aux innombrables représentations de la violence, désormais omniprésentes. Pourtant, Deleuze estime que ces espoirs transparaissent encore dans les films d'images-temps.
Mais cette méthode n'est pas la capacité de penser, mais la capacité incompétente de penser, la capacité incompétente de penser.
« Ce que le film affirme, ce n’est pas la capacité de penser, mais son « impouvoir », et la pensée n’a pas d’autres problèmes que celui-ci. »

La critique d'art de Foucault : Diderot, Proust, Manet, Magritte, Velázquez et Foucault

Foucault a exploré la connaissance dans les années 1960, le pouvoir dans les années 1970 et la subjectivation dans les années 1980, et le statut de l'art et de la critique a considérablement évolué au fil du développement de sa pensée.
Selon que le travail critique, qui vise en fin de compte à l'auto-transformation, soit mené dans le domaine de la connaissance, du pouvoir ou de la subjectivation, la manière dont la critique est liée à la critique change, et le statut de l'art change également.
Toutefois, le fait que Foucault ait toujours considéré le statut de l'art par rapport à la critique ne signifie pas que l'art soit interprété unilatéralement par la philosophie ni que la critique se réduise à une simple application de la théorie.

À l’instar de Deleuze, Foucault conçoit la critique comme une écriture qui forme un réseau au même niveau que l’œuvre.
Lorsqu'une œuvre d'art tente de se répéter dans son propre espace unique par le biais de la critique, Foucault réfléchit à la possibilité d'une critique qui se recrée ensemble en étant liée à l'œuvre et en se répétant mutuellement.

Tous deux partagent également les mêmes points de vue sur les fonctions de la critique et de l'analyse critique.
Deleuze n'a pas rétabli l'ordre existant pour le justifier, mais a plutôt mené une critique nietzschéenne qui l'a démantelé.
Deleuze a créé des concepts pour interpréter les signes trouvés là où les perceptions existantes se sont effondrées.
Les signes, les expressions et la littérature mineure suggèrent de nouvelles possibilités de perception pour la littérature ; le ritournel, l'environnement, la terre et le cosmos pour la musique ; les cadres, les plans et les montages pour le cinéma ; et le sens et la forme pour la peinture.
Foucault tire également de ses œuvres et propose des concepts pour une nouvelle perception.
Dans « Les mots et les choses », Foucault apprend de Magritte la distinction entre ressemblance et similitude, qui étaient utilisées sans distinction.
Et sur la base de ce concept, l'œuvre de Magritte, « Ceci n'est pas une pipe », qui est analysée, peut être considérée comme un exemple représentatif montrant la création du concept.
De plus, grâce aux concepts de « littérature » et de « peinture », définis comme propres à l'ère moderne, nous pouvons appréhender l'art d'une manière différente d'auparavant.
La critique n'est pas une interprétation d'une œuvre, mais une pratique qui transforme la pensée sur l'art.
SPÉCIFICATIONS DES PRODUITS
- Date d'émission : 30 septembre 2025
- Format : Guide de reliure de livres brochés
- Nombre de pages, poids, dimensions : 260 pages | 140 × 210 × 20 mm
- ISBN13 : 9788964453032
- ISBN10 : 8964453034

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