
Histoire de la Révolution française
Description
Introduction au livre
« La Révolution française a ouvert le rideau sur le monde moderne. » ― Albert Soboul
Un récit magnifique de la Révolution française, dépeint avec une clarté inégalée.
Un classique moderne qui a élevé Albert Soboulle au rang de plus grand historien de la Révolution française.
Albert Soboul (1914-1982) était un historien révolutionnaire exceptionnel qui a élargi et approfondi notre connaissance de la Révolution française.
Le chef-d'œuvre de Sobul, « Histoire de la Révolution française », a été traduit dans de nombreuses langues et est un ouvrage classique lu dans le monde entier. Il est également reconnu comme le meilleur ouvrage d'introduction à l'histoire de la Révolution française, synthétisant l'ensemble des recherches menées jusqu'alors.
Sobule a hérité de la tradition des études historiques sur la Révolution française de Jean Jaurès, Albert Mathiez et Georges Lefebvre, et a compilé la véritable nature de la Révolution française comme une grande révolution sociale à grande échelle.
Sobule a répondu aux véritables questions de la révolution à travers une exploration délicate et passionnée des dix années de la Révolution française.
Comment une transformation aussi profonde a-t-elle été possible ? Comment les chefs de la révolution ont-ils changé le monde et se sont-ils transformés eux-mêmes ? Ce livre, dans un style clair et sans prétention, illustre de manière saisissante les raisons et les modalités de la Révolution française.
Ce livre, un excellent guide de la Révolution française accessible à tous, permettra aux lecteurs de saisir le déroulement de la Révolution française ainsi que son importance historique et actuelle.
Un récit magnifique de la Révolution française, dépeint avec une clarté inégalée.
Un classique moderne qui a élevé Albert Soboulle au rang de plus grand historien de la Révolution française.
Albert Soboul (1914-1982) était un historien révolutionnaire exceptionnel qui a élargi et approfondi notre connaissance de la Révolution française.
Le chef-d'œuvre de Sobul, « Histoire de la Révolution française », a été traduit dans de nombreuses langues et est un ouvrage classique lu dans le monde entier. Il est également reconnu comme le meilleur ouvrage d'introduction à l'histoire de la Révolution française, synthétisant l'ensemble des recherches menées jusqu'alors.
Sobule a hérité de la tradition des études historiques sur la Révolution française de Jean Jaurès, Albert Mathiez et Georges Lefebvre, et a compilé la véritable nature de la Révolution française comme une grande révolution sociale à grande échelle.
Sobule a répondu aux véritables questions de la révolution à travers une exploration délicate et passionnée des dix années de la Révolution française.
Comment une transformation aussi profonde a-t-elle été possible ? Comment les chefs de la révolution ont-ils changé le monde et se sont-ils transformés eux-mêmes ? Ce livre, dans un style clair et sans prétention, illustre de manière saisissante les raisons et les modalités de la Révolution française.
Ce livre, un excellent guide de la Révolution française accessible à tous, permettra aux lecteurs de saisir le déroulement de la Révolution française ainsi que son importance historique et actuelle.
indice
Préface à l'édition révisée (Claude Majoric)
préface
Introduction : La crise de l'Ancien Régime
Chapitre 1 : Crise sociale
Chapitre 2 : La crise du système
Chapitre 3 : Le prologue de la révolution bourgeoise : la révolte des classes privilégiées
Première partie : Le peuple, le roi et la loi
- Révolution bourgeoise et mouvement populaire (1789-1792)
Chapitre 1 : La révolution bourgeoise et l'effondrement de l'Ancien Régime
Chapitre 2 : L’Assemblée constituante : l’échec du compromis
Chapitre 3 : La bourgeoisie de l'Assemblée constituante et la reconstruction de la France
Chapitre 4 : L’Assemblée constituante et la fuite du roi
Chapitre 5 : L'Assemblée législative : Guerre et renversement du trône
Deuxième partie : Les fondements de la liberté
- Gouvernement révolutionnaire et mouvement populaire (1792-1795)
Chapitre 1 : La fin de l'Assemblée législative : l'avancée de la révolution et la défense nationale
Chapitre 2 : La Convention nationale girondine : La faillite de la bourgeoisie libérale
Chapitre 3 : La Convention nationale de la faction montagneuse : mouvement populaire et dictature de la sécurité publique
Chapitre 4 : Victoire et chute du gouvernement révolutionnaire
Chapitre 5 : La Convention nationale thermidorienne : réaction bourgeoise et fin du mouvement populaire
Troisième partie : Un pays gouverné par l'héritage
- Consolidation de la république et de la société bourgeoises (1795–1799)
Chapitre 1 : La fin de la Convention nationale thermidorienne : les traités de 1795 et la Constitution de l'an III
Chapitre 2 Le premier gouvernement présidentiel : l’échec de la stabilisation libérale
Chapitre 3 : Le Second Directoire : La fin de la République bourgeoise
Conclusion : La Révolution et la France moderne
nouvelle société
État bourgeois
Unité nationale et égalité des droits
L'héritage de la révolution
Annexe 1 : La foule révolutionnaire : violence collective et relations sociales
Annexe 2 Qu'est-ce qu'une révolution ?
Note du traducteur
Chronologie de la Révolution française
Recherche
préface
Introduction : La crise de l'Ancien Régime
Chapitre 1 : Crise sociale
Chapitre 2 : La crise du système
Chapitre 3 : Le prologue de la révolution bourgeoise : la révolte des classes privilégiées
Première partie : Le peuple, le roi et la loi
- Révolution bourgeoise et mouvement populaire (1789-1792)
Chapitre 1 : La révolution bourgeoise et l'effondrement de l'Ancien Régime
Chapitre 2 : L’Assemblée constituante : l’échec du compromis
Chapitre 3 : La bourgeoisie de l'Assemblée constituante et la reconstruction de la France
Chapitre 4 : L’Assemblée constituante et la fuite du roi
Chapitre 5 : L'Assemblée législative : Guerre et renversement du trône
Deuxième partie : Les fondements de la liberté
- Gouvernement révolutionnaire et mouvement populaire (1792-1795)
Chapitre 1 : La fin de l'Assemblée législative : l'avancée de la révolution et la défense nationale
Chapitre 2 : La Convention nationale girondine : La faillite de la bourgeoisie libérale
Chapitre 3 : La Convention nationale de la faction montagneuse : mouvement populaire et dictature de la sécurité publique
Chapitre 4 : Victoire et chute du gouvernement révolutionnaire
Chapitre 5 : La Convention nationale thermidorienne : réaction bourgeoise et fin du mouvement populaire
Troisième partie : Un pays gouverné par l'héritage
- Consolidation de la république et de la société bourgeoises (1795–1799)
Chapitre 1 : La fin de la Convention nationale thermidorienne : les traités de 1795 et la Constitution de l'an III
Chapitre 2 Le premier gouvernement présidentiel : l’échec de la stabilisation libérale
Chapitre 3 : Le Second Directoire : La fin de la République bourgeoise
Conclusion : La Révolution et la France moderne
nouvelle société
État bourgeois
Unité nationale et égalité des droits
L'héritage de la révolution
Annexe 1 : La foule révolutionnaire : violence collective et relations sociales
Annexe 2 Qu'est-ce qu'une révolution ?
Note du traducteur
Chronologie de la Révolution française
Recherche
Dans le livre
Au XVIIIe siècle, les conditions de vie des pauvres des villes se sont détériorées.
L'augmentation de la population urbaine, conjuguée à la hausse des prix, a exacerbé le déséquilibre entre le coût de la vie et les salaires.
À la fin du XVIIIe siècle, même l'appauvrissement des salariés commença à se manifester.
… … Le problème fondamental qui affectait les moyens de subsistance du peuple était celui des salaires et du pouvoir d’achat.
La pression de l'inflation s'est fait sentir de manière inégale selon les différents segments de la population, en fonction de la composition de leur coût de la vie.
La hausse des prix des céréales a été particulièrement sévère, surtout parmi les classes populaires, qui ont naturellement été les plus touchées, car la population augmentait et le pain représentait une part très importante du coût de la vie.
… …
Ce sont les fluctuations saisonnières des prix qui ont conduit à ces résultats tragiques.
À l'approche de 1789, dans un contexte d'inflation générale, les dépenses alimentaires représentaient déjà 58 % des dépenses des ménages ordinaires, et en 1789, ce chiffre avait grimpé jusqu'à 88 %.
Le revenu disponible, hors dépenses alimentaires, ne représente que 12 %.
La flambée des prix n'a pas eu beaucoup d'impact sur les riches, mais elle a durement frappé les pauvres.
--- p.61~62
La revendication fondamentale du peuple restait le pain.
L'extrême agressivité politique des masses en 1788-1789 était également due à la gravité de la crise économique qui rendait leurs moyens de subsistance de plus en plus difficiles.
Les émeutes qui ont éclaté dans la plupart des villes en 1789 étaient dues à la pauvreté, et leur premier effet a été une baisse du prix du pain.
La crise dans la France de l'Ancien Régime était essentiellement une crise agraire.
Chaque fois que les récoltes étaient mauvaises ou que ces mauvaises récoltes se prolongeaient, une crise agricole survenait invariablement.
Ensuite, les prix des céréales ont augmenté de façon spectaculaire, et le pouvoir d'achat de la majorité des petits agriculteurs qui devaient acheter des céréales a diminué.
C’est ainsi que la crise agricole s’est étendue à la production industrielle.
La crise agraire qui a marqué tout le XVIIIe siècle a atteint son apogée en 1788.
Cet hiver-là, la famine frappa et la mendicité augmenta rapidement en raison du chômage.
Ces chômeurs affamés formaient un axe de la foule révolutionnaire.
--- p.64
De la pauvreté et de la mentalité de groupe ont éclaté des « émeutes » et des rébellions.
Le 28 avril 1789, la première émeute éclata à Paris contre le fabricant de papier peint Jean-Baptiste Réveillon et le fabricant de calcaire François Henriot.
Les deux hommes ont été accusés d'avoir tenu des propos peu scrupuleux sur la pauvreté de la population lors du vote au collège électoral.
Leveyong a déclaré qu'un travailleur pouvait vivre confortablement avec 15 sous par jour.
Des manifestations ont eu lieu le 27 avril, et le 28, les maisons de deux industriels ont été pillées.
Lorsque le chef de la police a fait intervenir l'armée, les émeutiers ont résisté et il y a eu des morts.
Ainsi, le premier soulèvement révolutionnaire était clairement d'origine économique et sociale, et non politique.
La population n'avait pas d'opinion claire sur les questions politiques.
Ils ont agi ainsi pour des raisons économiques et sociales.
Cependant, ces troubles populaires allaient forcément avoir des conséquences politiques qui menaçaient le pouvoir.
--- p.65
Rousseau, avec l'âme d'un homme du peuple, s'est dressé contre le courant du siècle.
Dans son premier essai, [Si la renaissance des sciences et des arts a contribué à la purification des mœurs] (1750), il critiquait la civilisation de son temps et défendait ceux qui n'en avaient pas bénéficié.
« Le luxe nourrit cent pauvres dans nos villes, mais en réalité en tue cent mille dans notre pays. » Dans son deuxième essai (Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes), il s’en prend au droit de propriété.
Et dans son ouvrage « Du contrat social », il a présenté la théorie de la souveraineté populaire.
Tandis que Montesquieu et Voltaire réservaient le pouvoir aux classes privilégiées et à la haute bourgeoisie respectivement, Rousseau libérait les humbles et donnait le pouvoir à tout le peuple.
Rousseau attribuait à l'État le rôle de limiter les abus du droit de propriété privée et de maintenir l'équilibre social par le biais de la législation successorale et de l'impôt progressif.
Cette revendication d'égalité dans les sphères sociale et politique était nouvelle au XVIIIe siècle.
--- p.82
La Révolution française, selon Jean Jaurès, n’était pas une révolution « bourgeoise et conservatrice » au sens strict, comme la « Glorieuse Révolution » anglaise de 1688, mais une révolution « bourgeoise et démocratique » au sens large.
La grande révolution a pris ce caractère parce qu'elle était soutenue par les masses populaires qui, animées par la haine des privilèges et incapables de supporter la faim, aspiraient à se libérer de l'oppression du féodalisme.
L'une des tâches fondamentales de la Grande Révolution était de détruire le féodalisme et de libérer les paysans et leurs terres.
Ce ne sont pas seulement les crises économiques totales qui ont marqué la fin de l'ancien régime, mais plus fondamentalement la structure et les contradictions de l'ancienne société qui expliquent ces caractéristiques de la révolution.
La Révolution française était véritablement une révolution bourgeoise.
Cependant, il s'agissait d'une révolution bourgeoise soutenue par le peuple, et notamment par les paysans.
--- p.132~133
Les provinces observaient la lutte du Tiers État pour un statut privilégié avec la même inquiétude que la capitale.
L'annonce du limogeage de Necker a suscité autant d'enthousiasme à Paris que dans le reste du pays.
La nouvelle de la prise de la Bastille parvint à Paris entre le 16 et le 19 juillet, selon la distance qui le séparait de la capitale.
La nouvelle a déclenché une véritable frénésie et a relancé des mouvements qui avaient émergé dans plusieurs villes depuis début juillet.
Les « révolutions urbaines » ont en réalité commencé début juillet, comme à Rouen, en raison de pénuries alimentaires, et se sont poursuivies pendant près d'un mois, comme à Hoche et Bourges, jusqu'en août.
À Dijon, la nouvelle du limogeage de Necker a déclenché la révolution, et à Montauban, la nouvelle de la prise de la Bastille a déclenché la révolution.
… …
Quelle que soit la nature de ces révolutions urbaines, les résultats furent partout les mêmes.
La monarchie fut abolie, la centralisation s'effondra, la quasi-totalité des gouverneurs démissionnèrent et la perception des impôts cessa.
Selon l'expression de l'époque, « le roi, la cour suprême, l'armée et la police cessèrent d'exister ». De nouvelles municipalités reprirent les anciens pouvoirs.
L'autonomie locale, longtemps étouffée par l'absolutisme, commença à s'exercer librement et la vitalité des administrations locales s'en trouva de nouveau enrichie.
La France est devenue une communauté autonome.
--- p.169~171
Le 1er août 1789, le Parlement reprit ses débats.
Le débat a fait rage sur ce point précis, les délégués étant en désaccord sur la nécessité de rédiger une déclaration des droits de l'homme.
Certains intervenants ont même remis en question l'opportunité même de cette déclaration.
Les modérés, comme Pierre-Victor Malouet, alarmés par le désordre, considéraient la Déclaration des droits comme inutile, voire dangereuse.
Des figures comme le père Grégoire espéraient ajouter une déclaration d'obligations à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
Finalement, le matin du 4, l'Assemblée nationale a décidé d'insérer la Déclaration des droits au début de la Constitution.
La discussion progressait lentement.
… … Le 26 août 1789, le Parlement adopta la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen est devenue un « certificat de décès de l'ancien régime », une condamnation implicite des maux d'une société privilégiée et de la monarchie.
Mais dans le même temps, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, inspirée par les doctrines des Lumières, exprimait les idéaux de la bourgeoisie et posait les fondements d'un nouvel ordre social applicable non seulement à la France, mais à toute l'humanité.
--- p.179~180
Ceux qu'on appelait « sans-culottes » au moment de la révolution appartenaient à cette ancienne catégorie populaire qui constituait l'élément de base de la foule révolutionnaire.
… … Le 10 avril 1793, Pétion déclara à la Convention nationale :
« Quand nous parlons de sans-culottes, nous ne entendons pas tous les citoyens à l’exception des nobles et des privilégiés. »
Pour distinguer ceux qui n'en ont pas, on les appelle des sans-culottes.
Les sans-culottes se définissaient par leurs actions, leur hostilité envers les classes privilégiées, le commerce, la richesse, voire l'opulence.
… … Un ouvrier contre-révolutionnaire ne saurait être un bon sans-culotte.
La bourgeoisie patriotique se qualifie volontiers de sans-culottes.
La dimension sociale devient claire lorsqu'elle est définie politiquement.
Ils étaient inséparables.
L'essentiel ici n'était pas un patriotisme de façade ou une simple mentalité, mais une attitude politique.
Les sans-culottes participèrent à tous les grands événements qui eurent lieu pendant la Révolution.
--- p.747
Bien que le gouvernement révolutionnaire, confronté à un danger imminent, ait accepté une alliance avec les sans-culottes et fait quelques concessions pour maintenir cette relation, il n'a en aucun cas accepté les objectifs sociaux ni les méthodes politiques de la démocratie des sans-culottes.
De plus, pour les deux comités gouvernementaux, il était justifiable, compte tenu de la lutte contre la Grande Alliance et la contre-révolution et compte tenu des conceptions politiques des deux comités, de contrôler les organisations populaires et de les intégrer dans le cadre jacobin de la révolution bourgeoise.
Ainsi, lorsque l'opposition de la faction Cordelier a menacé cet équilibre, le gouvernement révolutionnaire a réagi par des mesures répressives.
Cependant, les sans-culottes commencèrent à se méfier du gouvernement révolutionnaire après avoir été témoins de l’élimination du père Duchene et des Cordeliers, qui avaient représenté et soutenu leurs aspirations.
Le gouvernement révolutionnaire a également destitué le chef du parti, mais en vain.
Les mesures répressives qui ont suivi ces procès très médiatisés, bien que limitées, ont semé la peur chez les combattants et paralysé l'activité politique dans le district.
Le contact direct et amical entre les autorités révolutionnaires et les anciens sans-culottes était désormais rompu.
Peu après, Saint-Just écrivait : « La révolution est gelée. »
--- p.440~441
Nous pouvons ainsi obtenir une image précise de la composition des masses révolutionnaires, qui sont à la fois hétérogènes et unifiées.
Ce sont les «gens ordinaires» de Paris.
… … Ces foules révolutionnaires n’étaient ni des individus marginalisés ou « indépendants » coupés du monde social, ni des prolétaires sans emploi stable, sujets aux troubles en raison de la pauvreté, facilement mobilisables par des agitateurs et dépourvus de formation technique professionnelle.
Il s'agissait d'artisans et de compagnons, de commis, de commerçants et de détaillants – un ensemble de petits entrepreneurs et de salariés tout aussi préoccupés par la hausse du coût de la vie et la crise politique.
De cette manière, les sans-culottes occupaient une proportion écrasante.
Mais il y eut aussi un petit nombre de « bourgeois », de rentiers et de professionnels libres qui participèrent au soulèvement.
Ces événements comprenaient la prise de la Bastille, le Champ de Mars (17 juillet 1791), l'attaque du palais des Tuileries et le soulèvement qui éclata à Prairie en 1793.
Les femmes ont joué un rôle particulièrement important lors de la marche sur Versailles, des émeutes de la faim et des pillages de 1792-1793, et du soulèvement des Prairies.
--- p.744~745
La révolution ne peut être imposée « d'en haut ».
Si la « réforme » peut être imposée « d’en haut », la révolution est inévitablement imposée « d’en bas ».
Les réformes ne bouleversent pas les structures fondamentales de la société, mais les confortent au contraire pour le bénéfice continu des catégories sociales dominantes.
La réforme prend clairement conscience de sa raison d'être dans le cadre de la société existante qu'elle cherche à renforcer.
De plus, une réforme n'est pas une révolution qui s'étend sur une longue période, et la réforme et la révolution se distinguent non par leur durée, mais par leur contenu.
Réforme ou révolution ? La question n'est pas ici de savoir s'il faut choisir une voie plus rapide ou plus lente menant au même résultat, mais de clarifier l'objectif : la création d'une société nouvelle ou une révision superficielle de l'ancienne.
L'augmentation de la population urbaine, conjuguée à la hausse des prix, a exacerbé le déséquilibre entre le coût de la vie et les salaires.
À la fin du XVIIIe siècle, même l'appauvrissement des salariés commença à se manifester.
… … Le problème fondamental qui affectait les moyens de subsistance du peuple était celui des salaires et du pouvoir d’achat.
La pression de l'inflation s'est fait sentir de manière inégale selon les différents segments de la population, en fonction de la composition de leur coût de la vie.
La hausse des prix des céréales a été particulièrement sévère, surtout parmi les classes populaires, qui ont naturellement été les plus touchées, car la population augmentait et le pain représentait une part très importante du coût de la vie.
… …
Ce sont les fluctuations saisonnières des prix qui ont conduit à ces résultats tragiques.
À l'approche de 1789, dans un contexte d'inflation générale, les dépenses alimentaires représentaient déjà 58 % des dépenses des ménages ordinaires, et en 1789, ce chiffre avait grimpé jusqu'à 88 %.
Le revenu disponible, hors dépenses alimentaires, ne représente que 12 %.
La flambée des prix n'a pas eu beaucoup d'impact sur les riches, mais elle a durement frappé les pauvres.
--- p.61~62
La revendication fondamentale du peuple restait le pain.
L'extrême agressivité politique des masses en 1788-1789 était également due à la gravité de la crise économique qui rendait leurs moyens de subsistance de plus en plus difficiles.
Les émeutes qui ont éclaté dans la plupart des villes en 1789 étaient dues à la pauvreté, et leur premier effet a été une baisse du prix du pain.
La crise dans la France de l'Ancien Régime était essentiellement une crise agraire.
Chaque fois que les récoltes étaient mauvaises ou que ces mauvaises récoltes se prolongeaient, une crise agricole survenait invariablement.
Ensuite, les prix des céréales ont augmenté de façon spectaculaire, et le pouvoir d'achat de la majorité des petits agriculteurs qui devaient acheter des céréales a diminué.
C’est ainsi que la crise agricole s’est étendue à la production industrielle.
La crise agraire qui a marqué tout le XVIIIe siècle a atteint son apogée en 1788.
Cet hiver-là, la famine frappa et la mendicité augmenta rapidement en raison du chômage.
Ces chômeurs affamés formaient un axe de la foule révolutionnaire.
--- p.64
De la pauvreté et de la mentalité de groupe ont éclaté des « émeutes » et des rébellions.
Le 28 avril 1789, la première émeute éclata à Paris contre le fabricant de papier peint Jean-Baptiste Réveillon et le fabricant de calcaire François Henriot.
Les deux hommes ont été accusés d'avoir tenu des propos peu scrupuleux sur la pauvreté de la population lors du vote au collège électoral.
Leveyong a déclaré qu'un travailleur pouvait vivre confortablement avec 15 sous par jour.
Des manifestations ont eu lieu le 27 avril, et le 28, les maisons de deux industriels ont été pillées.
Lorsque le chef de la police a fait intervenir l'armée, les émeutiers ont résisté et il y a eu des morts.
Ainsi, le premier soulèvement révolutionnaire était clairement d'origine économique et sociale, et non politique.
La population n'avait pas d'opinion claire sur les questions politiques.
Ils ont agi ainsi pour des raisons économiques et sociales.
Cependant, ces troubles populaires allaient forcément avoir des conséquences politiques qui menaçaient le pouvoir.
--- p.65
Rousseau, avec l'âme d'un homme du peuple, s'est dressé contre le courant du siècle.
Dans son premier essai, [Si la renaissance des sciences et des arts a contribué à la purification des mœurs] (1750), il critiquait la civilisation de son temps et défendait ceux qui n'en avaient pas bénéficié.
« Le luxe nourrit cent pauvres dans nos villes, mais en réalité en tue cent mille dans notre pays. » Dans son deuxième essai (Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes), il s’en prend au droit de propriété.
Et dans son ouvrage « Du contrat social », il a présenté la théorie de la souveraineté populaire.
Tandis que Montesquieu et Voltaire réservaient le pouvoir aux classes privilégiées et à la haute bourgeoisie respectivement, Rousseau libérait les humbles et donnait le pouvoir à tout le peuple.
Rousseau attribuait à l'État le rôle de limiter les abus du droit de propriété privée et de maintenir l'équilibre social par le biais de la législation successorale et de l'impôt progressif.
Cette revendication d'égalité dans les sphères sociale et politique était nouvelle au XVIIIe siècle.
--- p.82
La Révolution française, selon Jean Jaurès, n’était pas une révolution « bourgeoise et conservatrice » au sens strict, comme la « Glorieuse Révolution » anglaise de 1688, mais une révolution « bourgeoise et démocratique » au sens large.
La grande révolution a pris ce caractère parce qu'elle était soutenue par les masses populaires qui, animées par la haine des privilèges et incapables de supporter la faim, aspiraient à se libérer de l'oppression du féodalisme.
L'une des tâches fondamentales de la Grande Révolution était de détruire le féodalisme et de libérer les paysans et leurs terres.
Ce ne sont pas seulement les crises économiques totales qui ont marqué la fin de l'ancien régime, mais plus fondamentalement la structure et les contradictions de l'ancienne société qui expliquent ces caractéristiques de la révolution.
La Révolution française était véritablement une révolution bourgeoise.
Cependant, il s'agissait d'une révolution bourgeoise soutenue par le peuple, et notamment par les paysans.
--- p.132~133
Les provinces observaient la lutte du Tiers État pour un statut privilégié avec la même inquiétude que la capitale.
L'annonce du limogeage de Necker a suscité autant d'enthousiasme à Paris que dans le reste du pays.
La nouvelle de la prise de la Bastille parvint à Paris entre le 16 et le 19 juillet, selon la distance qui le séparait de la capitale.
La nouvelle a déclenché une véritable frénésie et a relancé des mouvements qui avaient émergé dans plusieurs villes depuis début juillet.
Les « révolutions urbaines » ont en réalité commencé début juillet, comme à Rouen, en raison de pénuries alimentaires, et se sont poursuivies pendant près d'un mois, comme à Hoche et Bourges, jusqu'en août.
À Dijon, la nouvelle du limogeage de Necker a déclenché la révolution, et à Montauban, la nouvelle de la prise de la Bastille a déclenché la révolution.
… …
Quelle que soit la nature de ces révolutions urbaines, les résultats furent partout les mêmes.
La monarchie fut abolie, la centralisation s'effondra, la quasi-totalité des gouverneurs démissionnèrent et la perception des impôts cessa.
Selon l'expression de l'époque, « le roi, la cour suprême, l'armée et la police cessèrent d'exister ». De nouvelles municipalités reprirent les anciens pouvoirs.
L'autonomie locale, longtemps étouffée par l'absolutisme, commença à s'exercer librement et la vitalité des administrations locales s'en trouva de nouveau enrichie.
La France est devenue une communauté autonome.
--- p.169~171
Le 1er août 1789, le Parlement reprit ses débats.
Le débat a fait rage sur ce point précis, les délégués étant en désaccord sur la nécessité de rédiger une déclaration des droits de l'homme.
Certains intervenants ont même remis en question l'opportunité même de cette déclaration.
Les modérés, comme Pierre-Victor Malouet, alarmés par le désordre, considéraient la Déclaration des droits comme inutile, voire dangereuse.
Des figures comme le père Grégoire espéraient ajouter une déclaration d'obligations à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
Finalement, le matin du 4, l'Assemblée nationale a décidé d'insérer la Déclaration des droits au début de la Constitution.
La discussion progressait lentement.
… … Le 26 août 1789, le Parlement adopta la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen est devenue un « certificat de décès de l'ancien régime », une condamnation implicite des maux d'une société privilégiée et de la monarchie.
Mais dans le même temps, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, inspirée par les doctrines des Lumières, exprimait les idéaux de la bourgeoisie et posait les fondements d'un nouvel ordre social applicable non seulement à la France, mais à toute l'humanité.
--- p.179~180
Ceux qu'on appelait « sans-culottes » au moment de la révolution appartenaient à cette ancienne catégorie populaire qui constituait l'élément de base de la foule révolutionnaire.
… … Le 10 avril 1793, Pétion déclara à la Convention nationale :
« Quand nous parlons de sans-culottes, nous ne entendons pas tous les citoyens à l’exception des nobles et des privilégiés. »
Pour distinguer ceux qui n'en ont pas, on les appelle des sans-culottes.
Les sans-culottes se définissaient par leurs actions, leur hostilité envers les classes privilégiées, le commerce, la richesse, voire l'opulence.
… … Un ouvrier contre-révolutionnaire ne saurait être un bon sans-culotte.
La bourgeoisie patriotique se qualifie volontiers de sans-culottes.
La dimension sociale devient claire lorsqu'elle est définie politiquement.
Ils étaient inséparables.
L'essentiel ici n'était pas un patriotisme de façade ou une simple mentalité, mais une attitude politique.
Les sans-culottes participèrent à tous les grands événements qui eurent lieu pendant la Révolution.
--- p.747
Bien que le gouvernement révolutionnaire, confronté à un danger imminent, ait accepté une alliance avec les sans-culottes et fait quelques concessions pour maintenir cette relation, il n'a en aucun cas accepté les objectifs sociaux ni les méthodes politiques de la démocratie des sans-culottes.
De plus, pour les deux comités gouvernementaux, il était justifiable, compte tenu de la lutte contre la Grande Alliance et la contre-révolution et compte tenu des conceptions politiques des deux comités, de contrôler les organisations populaires et de les intégrer dans le cadre jacobin de la révolution bourgeoise.
Ainsi, lorsque l'opposition de la faction Cordelier a menacé cet équilibre, le gouvernement révolutionnaire a réagi par des mesures répressives.
Cependant, les sans-culottes commencèrent à se méfier du gouvernement révolutionnaire après avoir été témoins de l’élimination du père Duchene et des Cordeliers, qui avaient représenté et soutenu leurs aspirations.
Le gouvernement révolutionnaire a également destitué le chef du parti, mais en vain.
Les mesures répressives qui ont suivi ces procès très médiatisés, bien que limitées, ont semé la peur chez les combattants et paralysé l'activité politique dans le district.
Le contact direct et amical entre les autorités révolutionnaires et les anciens sans-culottes était désormais rompu.
Peu après, Saint-Just écrivait : « La révolution est gelée. »
--- p.440~441
Nous pouvons ainsi obtenir une image précise de la composition des masses révolutionnaires, qui sont à la fois hétérogènes et unifiées.
Ce sont les «gens ordinaires» de Paris.
… … Ces foules révolutionnaires n’étaient ni des individus marginalisés ou « indépendants » coupés du monde social, ni des prolétaires sans emploi stable, sujets aux troubles en raison de la pauvreté, facilement mobilisables par des agitateurs et dépourvus de formation technique professionnelle.
Il s'agissait d'artisans et de compagnons, de commis, de commerçants et de détaillants – un ensemble de petits entrepreneurs et de salariés tout aussi préoccupés par la hausse du coût de la vie et la crise politique.
De cette manière, les sans-culottes occupaient une proportion écrasante.
Mais il y eut aussi un petit nombre de « bourgeois », de rentiers et de professionnels libres qui participèrent au soulèvement.
Ces événements comprenaient la prise de la Bastille, le Champ de Mars (17 juillet 1791), l'attaque du palais des Tuileries et le soulèvement qui éclata à Prairie en 1793.
Les femmes ont joué un rôle particulièrement important lors de la marche sur Versailles, des émeutes de la faim et des pillages de 1792-1793, et du soulèvement des Prairies.
--- p.744~745
La révolution ne peut être imposée « d'en haut ».
Si la « réforme » peut être imposée « d’en haut », la révolution est inévitablement imposée « d’en bas ».
Les réformes ne bouleversent pas les structures fondamentales de la société, mais les confortent au contraire pour le bénéfice continu des catégories sociales dominantes.
La réforme prend clairement conscience de sa raison d'être dans le cadre de la société existante qu'elle cherche à renforcer.
De plus, une réforme n'est pas une révolution qui s'étend sur une longue période, et la réforme et la révolution se distinguent non par leur durée, mais par leur contenu.
Réforme ou révolution ? La question n'est pas ici de savoir s'il faut choisir une voie plus rapide ou plus lente menant au même résultat, mais de clarifier l'objectif : la création d'une société nouvelle ou une révision superficielle de l'ancienne.
--- p.776
Avis de l'éditeur
Traduit par le plus grand spécialiste du pays en matière d'histoire de la Révolution française
L'édition définitive de la série Histoire révolutionnaire d'Albert Soboul
《Histoire de la Révolution française》 est une édition révisée de 《Introduction à l'histoire de la Révolution française》 (publiée en 1962), premier fruit du grand travail académique d'Albert Soboul.
Bien qu'une édition populaire de « Introduction à l'histoire de la Révolution française » ait été publiée en Corée en 1984, c'est la première fois qu'une édition révisée est publiée dans son intégralité.
Le professeur Choi Gap-su, du département d'histoire occidentale de l'université nationale de Séoul, autorité reconnue sur l'histoire de la Révolution française en Corée, l'a traduit en coréen.
Depuis le milieu des années 1960, avec l'accumulation de résultats de recherches empiriques qui remettaient en question les interprétations traditionnelles de la Révolution française, Sobul a ressenti le besoin de réviser son « Introduction à l'histoire de la Révolution française ».
En 1982, Sobul entreprit un vaste projet de révision, mais décéda la même année des suites d'une soudaine détérioration de sa santé.
Suite au travail de révision et d'ajout de contenu effectué par Sobul dans l'ensemble du livre, ses disciples ont organisé le texte et inclus en annexes deux essais, [La foule révolutionnaire] et [Qu'est-ce que la révolution ?], que Sobul avait publiés un an avant sa mort et esquissés comme plan de révision.
Cet ouvrage constituait « l’introduction finale et exhaustive à l’histoire de la Révolution française », représentant la tradition de l’historiographie française sur l’étude de la Révolution française.
L'« Histoire de la Révolution française » est composée de cinq parties.
La section « Introduction » détaille le contexte social qui a conduit à la Révolution française, en se basant sur les recherches de Sobul sur les tendances économiques de la France de l'Ancien Régime à la fin du XVIIIe siècle.
Dans les « Parties 1, 2 et 3 », le déroulement, l’ascension et la chute de la Révolution française au cours des dix dernières années, de 1789, date du début de la révolution, à 1799, date de la chute de la République et de l’arrivée au pouvoir du Directoire, sont dépeints de manière convaincante, en se concentrant sur les principaux sujets de la révolution : la bourgeoisie et le peuple.
La section finale « Conclusion » met en lumière la spécificité et la portée moderne de la Révolution française en abordant les questions qu'elle a soulevées non seulement en France, mais aussi dans la société moderne.
Pourquoi devrais-je encore lire ce livre ?
« La Révolution française a perdu en popularité. »
Bien que son importance historique soit toujours reconnue, sa réputation a décliné.
« Pour beaucoup, dans le public et le monde universitaire, la Révolution française était le prélude à la violence, à la terreur, au totalitarisme, voire au génocide dans le monde moderne. » Tel est le témoignage d'un représentant de la communauté anglo-américaine d'histoire révolutionnaire lors de sa prise de fonction à la présidence de l'American Historical Association (AHA).
Quel renversement de situation extraordinaire ! … … Toutes les révolutions ne se terminent pas par la guillotine.
Les révolutions ont été classées en « bonnes » et « mauvaises » révolutions.
Les révolutions britannique et américaine étaient considérées comme de « bonnes » révolutions qui n'impliquaient ni violence ni effusion de sang, tandis que les révolutions française, russe et toutes les autres révolutions du tiers monde étaient considérées comme de « mauvaises » révolutions qui avaient entraîné des violations massives des droits de l'homme.
… …
Ce que l'on constate dans cette série d'interprétations révisées, c'est un conformisme qui rejette toute remise en question fondamentale de l'ordre existant (en particulier du capitalisme).
Il va sans dire que toutes les tentatives universitaires visant à dissocier le passé du présent et de l'avenir ne sont que des offensives idéologiques et non la véritable histoire.
C’est précisément pourquoi nous devons encore lire le Petit Bouddha.
L'histoire a pour mission académique de réfléchir sur notre présent en regardant le passé d'une manière singulière.
Par conséquent, le fait de rejeter la révolution, « force motrice de l’histoire », comme une contre-révolution est anhistorique, voire antihistorique, même si cela se pare des atours de l’académisme.
Ce livre de Sobul pose constamment la question de la signification actuelle du passé de la Révolution française, de ses protagonistes et même de ses victimes.
? Dans la « Note du traducteur »
Qui a déclenché la Révolution française ?
« Histoire de la Révolution française » reconstitue la Révolution française en se concentrant sur la bourgeoisie de l'Ancien Régime et sur les citadins et les paysans qui existaient dans l'ombre de la révolution.
Cela révèle que, bien que différents types de bourgeoisie aient mené la révolution, les populations des villes et des campagnes sont entrées en grand nombre sur la scène révolutionnaire, malgré les divisions de la classe dirigeante.
Albert Soboul, qui a suivi les traces de Jean Jaurès, qui avait décrit la Révolution française du point de vue du peuple et avait ainsi réalisé une « historiographie d'en bas », a prouvé par une quantité considérable de recherches historiques que la « révolution paysanne » et la « révolution populaire » existaient.
Cela révèle la véritable nature de la Révolution française, une grande révolution sociale où la bourgeoisie était le personnage principal, mais où les masses urbaines et les paysans jouaient des rôles secondaires, avec des personnalités fortes.
Qu'est-ce qu'une révolution ?
Dans son Histoire de la Révolution française, Albert Soboul définit clairement le concept de révolution et explique les caractéristiques essentielles de la Révolution française.
Selon lui, la révolution signifie non seulement la destruction de l'appareil d'État existant, mais aussi une transformation fondamentale des relations sociales et des structures politiques qui régissent cet appareil.
Autrement dit, le but de la révolution n'est pas d'améliorer l'ancien ordre ni d'en atténuer les maux, mais d'abolir les privilèges et le féodalisme et de créer un nouvel ordre social.
Les causes de la Révolution française étaient profondément ancrées dans les réalités contradictoires vécues par le peuple français lors de la transition du féodalisme au capitalisme.
Au cours de la révolution, les anciens rapports sociaux furent détruits par la lutte des classes entre les classes privilégiées et les classes populaires, et après la révolution, des institutions telles que la démocratie, fondamentalement différentes de l'ancienne monarchie absolue, prirent le pouvoir.
Ce petit incendie illustre comment une nouvelle force sociale, la bourgeoisie, avec le soutien et la retenue des masses urbaines et de la paysannerie rurale, a créé une société moderne et un État moderne par la révolution.
L'édition définitive de la série Histoire révolutionnaire d'Albert Soboul
《Histoire de la Révolution française》 est une édition révisée de 《Introduction à l'histoire de la Révolution française》 (publiée en 1962), premier fruit du grand travail académique d'Albert Soboul.
Bien qu'une édition populaire de « Introduction à l'histoire de la Révolution française » ait été publiée en Corée en 1984, c'est la première fois qu'une édition révisée est publiée dans son intégralité.
Le professeur Choi Gap-su, du département d'histoire occidentale de l'université nationale de Séoul, autorité reconnue sur l'histoire de la Révolution française en Corée, l'a traduit en coréen.
Depuis le milieu des années 1960, avec l'accumulation de résultats de recherches empiriques qui remettaient en question les interprétations traditionnelles de la Révolution française, Sobul a ressenti le besoin de réviser son « Introduction à l'histoire de la Révolution française ».
En 1982, Sobul entreprit un vaste projet de révision, mais décéda la même année des suites d'une soudaine détérioration de sa santé.
Suite au travail de révision et d'ajout de contenu effectué par Sobul dans l'ensemble du livre, ses disciples ont organisé le texte et inclus en annexes deux essais, [La foule révolutionnaire] et [Qu'est-ce que la révolution ?], que Sobul avait publiés un an avant sa mort et esquissés comme plan de révision.
Cet ouvrage constituait « l’introduction finale et exhaustive à l’histoire de la Révolution française », représentant la tradition de l’historiographie française sur l’étude de la Révolution française.
L'« Histoire de la Révolution française » est composée de cinq parties.
La section « Introduction » détaille le contexte social qui a conduit à la Révolution française, en se basant sur les recherches de Sobul sur les tendances économiques de la France de l'Ancien Régime à la fin du XVIIIe siècle.
Dans les « Parties 1, 2 et 3 », le déroulement, l’ascension et la chute de la Révolution française au cours des dix dernières années, de 1789, date du début de la révolution, à 1799, date de la chute de la République et de l’arrivée au pouvoir du Directoire, sont dépeints de manière convaincante, en se concentrant sur les principaux sujets de la révolution : la bourgeoisie et le peuple.
La section finale « Conclusion » met en lumière la spécificité et la portée moderne de la Révolution française en abordant les questions qu'elle a soulevées non seulement en France, mais aussi dans la société moderne.
Pourquoi devrais-je encore lire ce livre ?
« La Révolution française a perdu en popularité. »
Bien que son importance historique soit toujours reconnue, sa réputation a décliné.
« Pour beaucoup, dans le public et le monde universitaire, la Révolution française était le prélude à la violence, à la terreur, au totalitarisme, voire au génocide dans le monde moderne. » Tel est le témoignage d'un représentant de la communauté anglo-américaine d'histoire révolutionnaire lors de sa prise de fonction à la présidence de l'American Historical Association (AHA).
Quel renversement de situation extraordinaire ! … … Toutes les révolutions ne se terminent pas par la guillotine.
Les révolutions ont été classées en « bonnes » et « mauvaises » révolutions.
Les révolutions britannique et américaine étaient considérées comme de « bonnes » révolutions qui n'impliquaient ni violence ni effusion de sang, tandis que les révolutions française, russe et toutes les autres révolutions du tiers monde étaient considérées comme de « mauvaises » révolutions qui avaient entraîné des violations massives des droits de l'homme.
… …
Ce que l'on constate dans cette série d'interprétations révisées, c'est un conformisme qui rejette toute remise en question fondamentale de l'ordre existant (en particulier du capitalisme).
Il va sans dire que toutes les tentatives universitaires visant à dissocier le passé du présent et de l'avenir ne sont que des offensives idéologiques et non la véritable histoire.
C’est précisément pourquoi nous devons encore lire le Petit Bouddha.
L'histoire a pour mission académique de réfléchir sur notre présent en regardant le passé d'une manière singulière.
Par conséquent, le fait de rejeter la révolution, « force motrice de l’histoire », comme une contre-révolution est anhistorique, voire antihistorique, même si cela se pare des atours de l’académisme.
Ce livre de Sobul pose constamment la question de la signification actuelle du passé de la Révolution française, de ses protagonistes et même de ses victimes.
? Dans la « Note du traducteur »
Qui a déclenché la Révolution française ?
« Histoire de la Révolution française » reconstitue la Révolution française en se concentrant sur la bourgeoisie de l'Ancien Régime et sur les citadins et les paysans qui existaient dans l'ombre de la révolution.
Cela révèle que, bien que différents types de bourgeoisie aient mené la révolution, les populations des villes et des campagnes sont entrées en grand nombre sur la scène révolutionnaire, malgré les divisions de la classe dirigeante.
Albert Soboul, qui a suivi les traces de Jean Jaurès, qui avait décrit la Révolution française du point de vue du peuple et avait ainsi réalisé une « historiographie d'en bas », a prouvé par une quantité considérable de recherches historiques que la « révolution paysanne » et la « révolution populaire » existaient.
Cela révèle la véritable nature de la Révolution française, une grande révolution sociale où la bourgeoisie était le personnage principal, mais où les masses urbaines et les paysans jouaient des rôles secondaires, avec des personnalités fortes.
Qu'est-ce qu'une révolution ?
Dans son Histoire de la Révolution française, Albert Soboul définit clairement le concept de révolution et explique les caractéristiques essentielles de la Révolution française.
Selon lui, la révolution signifie non seulement la destruction de l'appareil d'État existant, mais aussi une transformation fondamentale des relations sociales et des structures politiques qui régissent cet appareil.
Autrement dit, le but de la révolution n'est pas d'améliorer l'ancien ordre ni d'en atténuer les maux, mais d'abolir les privilèges et le féodalisme et de créer un nouvel ordre social.
Les causes de la Révolution française étaient profondément ancrées dans les réalités contradictoires vécues par le peuple français lors de la transition du féodalisme au capitalisme.
Au cours de la révolution, les anciens rapports sociaux furent détruits par la lutte des classes entre les classes privilégiées et les classes populaires, et après la révolution, des institutions telles que la démocratie, fondamentalement différentes de l'ancienne monarchie absolue, prirent le pouvoir.
Ce petit incendie illustre comment une nouvelle force sociale, la bourgeoisie, avec le soutien et la retenue des masses urbaines et de la paysannerie rurale, a créé une société moderne et un État moderne par la révolution.
SPÉCIFICATIONS DES PRODUITS
- Date d'émission : 20 janvier 2025
Nombre de pages, poids, dimensions : 812 pages | 874 g | 153 × 224 × 40 mm
- ISBN13 : 9791193154328
- ISBN10 : 1193154324
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Langue coréenne
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