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Description
Introduction au livre
Monologue d'une femme vaincue par la jalousie
Une édition révisée du chef-d'œuvre d'Annie Ernaux, Obsession, un pilier de la littérature française moderne.


Annie Ernaux, écrivaine française controversée qui définit son univers de travail par cette déclaration : « Je n’ai jamais écrit de fiction que je n’ai pas vécue personnellement, et je n’écrirai jamais de fiction que je n’ai pas vécue personnellement », a créé un univers de travail unique, affranchi de toute fabrication ou métaphore, en observant avec une grande acuité les relations entre la société, l’histoire, la littérature et l’individu.
En 2011, son anthologie, Writing Life, est devenue le premier auteur vivant à figurer dans la collection Gallimard, et il a récemment été cité comme un candidat sérieux au prix Nobel de littérature.
La maison d'édition Munhakdongne publie 『Casanova Hotel』, un recueil d'articles sélectionnés de 『Writing Life』, ainsi que des éditions révisées de ses œuvres emblématiques 『Indulgence』 et 『Obsession』, présentées avec de nouvelles couvertures.

Cette œuvre, présentée durant l'été 2001 dans le numéro spécial vacances du [Le Monde], possède un style unique et condensé qui semble avoir été tissé avec un soin méticuleux, et un style d'écriture féroce qui va jusqu'au cœur même de l'existence, lui conférant un poids considérable malgré sa brièveté.
En suivant le souffle de l'auteur, immergés dans la sensation de lire un journal intime qui reflète son for intérieur, de « Simple Passion » à « Indulgence », les lecteurs se retrouveront embourbés dans un marécage de jalousie.
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Obsession 09

Note du traducteur : Écriture intense rencontrée dans l’abîme de la jalousie 73
N° 81 des Chroniques d'Ernaux

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Dans le livre
J'ai toujours voulu écrire comme si je n'existais plus au moment de la publication de mes écrits.
J'écris comme si j'étais mort et qu'il ne restait plus personne pour me juger.
--- p.9

Le plus étrange avec la jalousie, c'est qu'une ville, le monde entier, se trouve rempli d'un être qui ne se rencontrerait jamais.
--- p.17

L'idée qu'on puisse modeler une silhouette humaine avec la mie d'un morceau de pain et y planter une épingle ne paraissait plus si saugrenue.
(…)
L'acte d'écrire ici n'est peut-être pas très différent de l'acte de se piquer avec une aiguille.
--- p.32~33

Rien de ce qu'il disait ne paraissait ordinaire.
(…) Chacun de ses mots devait être constamment déchiffré et interprété, et c’était douloureux car il n’y avait aucun moyen de confirmer si l’interprétation était correcte.
Des mots auxquels je n'avais pas prêté attention au début me revenaient la nuit, prenant soudain un sens clair et désespéré et me tourmentant.
Les fonctions d'échange et de communication habituellement attribuées au langage ont été reléguées au second plan, remplacées par la fonction de ne signifier qu'une seule chose : son amour est-il pour elle ou pour moi ?
--- p.51

La seule vérité, la vérité qui ne serait jamais prononcée, était : « Je veux coucher avec toi et te faire oublier cette femme. »
Tout le reste, à proprement parler, était faux.
--- p.53

Écrire était une façon de préserver ce qui n'était plus ma réalité, ce qui avait été une sensation qui m'avait assaillie de la tête aux pieds dans la rue, et qui était devenue une « obsession » pour un temps limité.


--- p.68

Avis de l'éditeur
La seule vérité qui ne sera jamais dite,
« J’ai envie de coucher avec toi et de te faire oublier cette femme. »


« Même une chose aussi insignifiante que l’air est une puissante confirmation pour les jaloux, à l’instar du témoignage de la Bible. »
Une émotion que tout le monde peut ressentir, mais qui est en même temps profondément personnelle, rendant parfois les gens infiniment mesquins, et parfois une émotion fatale capable de tuer comme un couteau aiguisé.
Non, « Obsession » d'Ernaux est un monologue sur une femme consumée par le sentiment de jalousie.

Cet ouvrage, présenté durant l'été 2001 dans le numéro spécial vacances du Monde, possède un style unique et concis qui semble avoir été tissé avec un soin méticuleux, et un style d'écriture féroce qui va jusqu'au cœur même de l'existence, lui conférant un poids considérable malgré sa brièveté.
En suivant le souffle de l'auteur, immergés dans la sensation de lire un journal intime qui reflète son for intérieur, de « Simple Passion » à « Indulgence », les lecteurs se retrouveront embourbés dans un marécage de jalousie.


Je veux le posséder à nouveau,
J'ai décidé de ne plus jamais le revoir, je… …
Le carrousel cruel et sans fin à l'intérieur

La personne qui a quitté W il y a quelques mois, c'était moi.
En partie parce que je ne voulais pas troquer la cohabitation qu'il souhaitait contre ma liberté, mais aussi parce que j'en avais un peu marre de lui.
Puis un soir, il m'a appelé et m'a dit qu'il allait emménager avec une femme.
Désormais, vous ne pouvez plus l'appeler sur son portable à tout moment.
À ce moment-là, quelque chose s'empare de moi.
Qui est-elle ? Quel âge a-t-elle ? Que fait-elle ? La curiosité concernant la femme qui lui a volé son fils commence à me consumer comme une obsession.
J'ai passé la nuit à essayer de découvrir son identité en ligne, et j'ai appelé tous les endroits possibles qui pourraient être son domicile sans afficher mon numéro.
Pourquoi est-il si important de connaître son nom ? Parce que c'est « reprendre un tout petit peu de ce qui lui appartient maintenant que ma propre existence est vidée de toute substance ».

Je suis rongée par la jalousie et je m'accroche désespérément à un seul mot qu'il prononce en passant.
Ses mots, « J’ai travaillé à la bibliothèque de la Sorbonne », sonnent comme « ils ont travaillé ensemble à la bibliothèque de la Sorbonne ».
« La fonction communicative du langage est reléguée au second plan, et la seule chose qui compte pour moi, c'est le langage qui permet de distinguer si son amour est pour moi ou pour elle. »
La douleur de le perdre s'est transformée en une obsession pour cette femme, empiétant sur ma vie quotidienne.

Parmi les nombreuses œuvres qui traitent de la jalousie, 『Obsession』 se distingue par le fait que l'auteur explore les profondeurs de ses émotions et révèle honnêtement même son propre côté sombre.
De plus, plutôt que de simplement céder aux émotions destructrices qui le secouent, l'auteur tente de se libérer de cette obsession par une écriture intense qui s'apparente à « l'insertion d'aiguilles ».
Cette œuvre, dans laquelle l’« émotion » de la jalousie personnelle et intime se transforme en une « substance » qui peut être ressentie et connue, devient finalement une échappatoire pour l’auteur, lui permettant de se libérer de la douleur brûlante et de l’obsession.

Bien que ce texte aborde l'émotion de la jalousie à l'apogée de la raison et la manière dont elle s'exprime, cette franchise ne signifie pas pour autant une écriture émotionnelle.
Ernaux est un écrivain très rationnel et calculateur.
Entre les phrases, constamment débarrassées de détails superflus, méticuleusement coupées et élaguées, et parfaitement alignées, s'établit un équilibre précaire, comme si l'on observait une aiguille dressée sur elle-même.
Note du traducteur


L'écriture intense qui vous transforme en une boîte résonnante, vibrante de douleur.
Notre misérable autoportrait en amour


Quiconque est amoureux ou a perdu un être cher pourra se reconnaître dans ce livre et éprouver une sensation de gêne.
Le protagoniste, tourmenté par le désir d'utiliser les informations qu'il divulgue imprudemment pour lancer à sa femme : « Ton pipi pourri va bien ? », pour en faire une poupée et la maudire avec une aiguille, ou pour pointer un pistolet sur elle en l'insultant, est un autoportrait enfantin mais inoubliable.
Il y a aussi des scènes où il ne peut réprimer le désir de connaître le nom de la femme et finit par se reconnecter à Internet la nuit, se comparant à une femme qui se gave de nourriture la nuit même lorsqu'elle est au régime ; ce sont des passages rafraîchissants qui ne peuvent être lus qu'à travers le regard d'une femme.
C'est un roman bien écrit qui décrit de telle sorte qu'on ne peut s'empêcher de compatir à la douleur que je ressens lorsque l'homme qui avait l'habitude de me poser des questions sur ma vie quotidienne au téléphone tous les jours et d'écouter mes histoires insignifiantes avec intérêt ne vient plus me voir, et que les descriptions de ma vie quotidienne ne piquent plus son intérêt, la douleur d'avoir été remplacée par une autre femme.



▶ Revues de presse

Il dépeint avec réalisme le vide de ceux qui ne peuvent plus aimer ni être aimés.
-Elle

Une œuvre empreinte de simplicité et de retenue, de discernement et de sensibilité.
L'imagination débordante nous entraîne dans un marécage de jalousie qui s'envenime comme une ampoule.
-Lir

Un autre charme de l'écriture d'Ernaux, qui révèle une grande intelligence à travers l'introspection et une narration incisive, réside dans la passion qui surgit parfois entre des expressions d'émotion mesurées et strictes, telle une étincelle enfouie dans les cendres.
La tension palpable du roman, qui oscille entre des extrêmes de rudesse et de pâleur, de froideur et d'émotions tumultueuses, suffit amplement à nous captiver.
-Le Figaro Littérature

Un livre pour les amoureux qui commencent tout juste à déployer leurs ailes, et pour ceux qui ont peur de ce qui vient après cet amour.
-Le Village
SPÉCIFICATIONS DES PRODUITS
- Date de publication : 18 mars 2022
- Format : Guide de reliure de livres à couverture rigide
- Nombre de pages, poids, dimensions : 88 pages | 192 g | 135 × 195 × 10 mm
- ISBN13 : 9788954685603
- ISBN10 : 8954685609

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