Le professeur Kim Seong-hee, chercheur à temps plein à l'Institut de recherche chrétien Néhémie, rapporte :
Les activités des disciples femmes dans les Évangiles !

« Jésus et les disciples femmes » jette une lumière nouvelle sur la vie et la foi des disciples femmes apparaissant dans les Évangiles, révélant la présence des femmes dans la Bible, longtemps occultée par une perspective masculine.
Bien que leurs noms ne soient même pas consignés, comme la belle-mère de Simon, la Cananéenne, la pauvre veuve et la femme qui versait du parfum, nous portons attention aux actions de ces femmes qui, néanmoins, ont compris et mis en pratique les enseignements de Jésus et l'essence du royaume de Dieu.
Tout en utilisant diverses méthodologies herméneutiques, dont la critique historique, le féminisme et le postcolonialisme, cet ouvrage est structuré de manière à être facilement accessible au grand public, offrant ainsi une documentation utile aux séminaristes, aux pasteurs et aux laïcs.
Les activités des disciples féminines dans les Évangiles, réinterprétées à travers le regard d'une bibliste, offrent des perspectives profondes qui peuvent restaurer la spiritualité de la solidarité, de l'hospitalité et du service dont nous avons tant besoin à notre époque.

Les deux verbes qui symbolisent le discipulat dans l’Évangile de Marc sont « suivre » et « servir ».
Jésus a dit qu'il n'était pas venu pour être servi mais pour servir, et il attendait de ses disciples qu'ils fassent de même.
Qui fut le premier disciple à pratiquer ce service ? Ce fut la belle-mère de Simon.
Le verbe grec traduit par « servi » est diakoneō (διακον?ω).
Ce verbe a différentes significations selon la situation et le sujet.
Les significations les plus élémentaires sont « aider », « prendre soin de » et « fournir ».
Cependant, selon le contexte, il peut aussi signifier « offrir un repas », « annoncer une nouvelle », « conseiller » et « enseigner ».

--- p.27~28

Alors pourquoi Matthieu a-t-il remplacé la femme syro-phénicienne par une Cananéenne ? Si cela peut s’expliquer par un vestige de la coutume juive, on peut aussi y voir un élément de décor destiné à souligner davantage le conflit entre le peuple juif et les Cananéens autochtones.
Après le départ des Israélites d'Égypte, le terme « Canaan » désignait la terre des étrangers où coulaient le lait et le miel et où ils souhaitaient s'installer (mais aussi la terre contre laquelle ils devaient se battre pour l'occuper et s'y installer).
Dans l’Ancien Testament, « Canaan » ou « Cananéens » désignaient principalement des ennemis contre lesquels les Israélites devaient combattre et qui ne devaient jamais être admis dans la communauté juive (Gen. 24:2-3, 37 ; 28:6, 8 ; Ex. 34:11-17 ; Deut. 7:1-4).
Dans la tradition juive, le terme « Cananéen » est aussi une métaphore utilisée pour désigner « tous les étrangers » ou « rivaux » qui diffèrent des Juifs en termes de race, de religion, d’activité économique et de culture.12 Dans ce contexte, le fait que la « Cananéenne » vienne de la région de Tyr et de Sidon (Mt 15,22) symbolise qu’elle venait d’une ville représentant traditionnellement les Gentils.

--- p.90~91

La pauvre veuve n'a pas fait son offrande par pure dévotion à Dieu, et elle ne s'est pas non plus sacrifiée aux faux enseignements des scribes.
Elle, qui attendait et espérait le royaume de Dieu, a reconnu le conflit entre le royaume de Dieu et le monde (l'empire).
Dans le vide créé par un tel conflit, elle a non seulement résisté aux empires du monde en se débarrassant de tous les biens créés par le système impérialiste, mais elle a aussi courageusement choisi la vie dans le royaume de Dieu.
Ceux qui croient à la pérennité des empires mondiaux ne peuvent donner beaucoup d'argent à cause de leur avidité, mais elle a reconnu la fin de l'empire et, dans l'attente du royaume de Dieu à venir, a complètement abandonné les choses de ce monde.

--- p.163

La confession de Pierre contraste avec celle de la femme qui a versé du parfum.
Bien sûr, nous n'entendons pas la voix de la femme qui a versé le parfum dans le texte de l'Évangile selon Marc.
Mais les actes prophétiques qu'elle a accomplis revenaient à confesser que Jésus était le Christ qui irait jusqu'à la croix.
Elle proclama le Messie en versant du parfum sur Jésus.
Sa déclaration, faite par des actes plutôt que par des mots, brille d'autant plus lorsqu'elle contraste avec la puissante déclaration de mort de Pierre.

--- p.221~222

La fraternité qui unit ces deux femmes montre que la vie n'est pas seulement un jeu à somme nulle de survie, mais aussi un modèle gagnant-gagnant de coexistence mutuelle.
Les expériences humiliantes vécues par Élisabeth et Marie, et l'amour fraternel qui les a accompagnées dans l'œuvre de salut de Dieu malgré ces épreuves, nous donnent un aperçu de ce que sera la vie dans le royaume de Dieu.
Le point de départ du projet de Dieu pour sauver le monde, c'est-à-dire le Messie qui sauverait le monde, et le ministère de Jean-Baptiste qui a préparé le chemin à un tel Messie, ce sont les deux mères qui ont conçu leur vie.
L'empathie mutuelle, les encouragements, la dépendance mutuelle et la fraternité d'Élisabeth et de Marie, deux femmes, ont préparé le terrain pour que l'œuvre de salut de Dieu se déploie sur cette terre.
N’est-ce pas précisément ce dont nous avons besoin aujourd’hui, alors que nous nous efforçons de vivre dans le royaume de Dieu ? Élisabeth et Marie nous ont montré que, par l’empathie, la solidarité et la fraternité, nous pouvons participer à l’œuvre de Dieu.
Ce n’est pas par la conquête, la victoire ou l’ascension, mais par l’empathie, l’union et la solidarité que Sa volonté sera faite sur la terre comme au ciel.

--- p.226